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C'était de Gaulle, tome 3

C'était de Gaulle, tome 3

Titel: C'était de Gaulle, tome 3 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Peyrefitte
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Georges Gorse, retour de son ambassade à Alger, a succédé en avril 1967 à Yvon Bourges au ministère de l'Information.
    2 Le 12 juillet 1963, sous la forme d'une question orale qu'il avait longuement développée.
    3 L'encyclique Humanae vitae sur la régulation des naissances ne paraîtra qu'en 1968.

Chapitre 5
    « PUISQUE DES FEMMES SONT OFFICIERS, ELLES DOIVENT L'ÊTRE À PART ENTIÈRE »
    Dans ces années 60, la société bouge de toutes parts. Ni la pilule ni Mai 68 ne résument ce mouvement multiforme et universel, qui fait céder les habitudes immémoriales sous de nouvelles impatiences.
    La décennie du Général se superpose paradoxalement à la décennie dont les « hippies » sont le symbole. Sa décennie est de style sévère, positif et intense. La leur est rieuse, nieuse et légère. Lui veut « moderniser la France ». Eux se flattent d' « être modernes ».
    Ces changements divers, venus de loin, affleurent parfois au Conseil des ministres. Le Général réagit, à sa façon.

    « Le personnel féminin de l'armée n'est guère favorisé »
    Conseil du 8 mars 1967.
    Messmer fait une communication sur la gestion du personnel militaire. Le Général se contente d'un seul commentaire, qui ne manque pas de nous surprendre.
    GdG : « Je constate que le personnel féminin de l'armée n'est guère favorisé en fait d'avancement. C'est regrettable. Il faudra remédier à cette situation. Puisque des femmes sont officiers, elles doivent l'être à part entière. »
    Le Général a donné le droit de vote aux femmes en 1945. De même que les femmes sont des citoyennes de plein droit, de même, dès lors qu'elles ont choisi d'exercer des responsabilités professionnelles, elles doivent y avoir accès et succès comme les hommes.

    « La poste restante aux mineurs de plus de quinze ans »
    Conseil du 12 octobre 1966.
    Si le Général peut nous déconcerter en devançant l'évolution sociale, il le peut aussi en exprimant un conservatisme qui nous paraît quasi désuet.
    Marette présente un projet de loi qui autorise les mineurs à se faire adresser du courrier poste restante.
    GdG : « Ne pourrait-on limiter la poste restante aux mineurs de plus de quinze ans ?
    Marette. — La caractéristique des vacances modernes est qu'on se promène sans adresse. Des millions de lettres demeurent en souffrance.
    Dumas. — De nombreux touristes apprécieraient la mesure.
    Debré. — Je m'étonne qu'il faille passer par la loi pour un pareil texte.

    GdG (Debré a mis le doigt sur son obsession : les débordements parlementaires). — En effet, cela mériterait examen du point de vue constitutionnel (il regarde Pompidou). Mais (une hésitation) tout compte fait... je crois qu'il vaut mieux aller devant le Parlement. Et s'il y a un amendement pour réduire aux mineurs de plus de quinze ans, il faut l'accepter. »
    Surprise, de voir le Général préférer, dans le doute, la voie parlementaire. Je le soupçonne de penser que sa méfiance trouvera de la compréhension dans des assemblées de pères de famille.

    « La jeunesse devient internationale »
    Conseil du 5 juillet 1967.
    Missoffe fait le point sur les loisirs des jeunes, le développement des chantiers de jeunes, des échanges franco-allemands, franco-anglais, etc., des campus internationaux.
    GdG : « La jeunesse devient internationale. »
    Il ne se doute pas que cette internationalisation lui causera quelques soucis à même époque l'an prochain.

    « Les étrangers les étalent bien, les vacances »
    Conseil du 27 septembre 1967.
    La société est-elle devenue celle de la « civilisation des loisirs » qu'on nous annonce depuis des décennies ? En tout cas, le Général écoute avec beaucoup d'attention la communication de Pierre Dumas sur le bilan de la saison touristique. Quand il a terminé, le Général l'interpelle : « Et l'étalement des vacances ? Vous ne nous en avez pas parlé. Pourtant, les étrangers les étalent bien, eux. Pourquoi pas nous ? »
    Dumas donne quelques chiffres qui montrent très peu de changement par rapport à l'année dernière. Mais Pompidou intervient :
    Pompidou : « Il vaut mieux ne pas trop en parler. On parle d'étalement, et ça aboutit à l'allongement. En revanche, il faut étaler les pointes de transports. C'est un vrai problème, et on doit pouvoir le traiter. »
    Au fond, tous les deux se méfient des vacances. Ils ne diffèrent que sur la méthode. Le Général pense à la productivité, à la mise en pannede la

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