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C'était de Gaulle, tome 3

C'était de Gaulle, tome 3

Titel: C'était de Gaulle, tome 3 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Peyrefitte
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l'acheminement du pétrole iranien vers le port israélien d'Eilat. Pour ce faire, il a obtenu d'U Thant le retrait du cordon de "casques bleus" installé sur le territoire égyptien ; il a poussé ses troupes sur la frontière ; et, le 22 mai, il a décidé et réalisé le blocus du golfe.
    GdG. — Les Israéliens vont-ils rompre le blocus par la force ? Nous n'avons pas à les y encourager. Un conflit ouvert au Proche-Orient serait une absurdité, qu'il faut d'abord tenter d'écarter.
    « Ensuite, il faudra favoriser un règlement. Notre position est que la responsabilité de la paix en Orient, comme au Vietnam, comme à Chypre, appartient aux quatre puissances. Nous devons les appeler à se concerter. C'est ce que font les Anglais en envoyant Thomson à Washington et Brown à Moscou. Mais la différence est que nous, nous ne prenons pas d'avance position sur le fond 2 .
    « En 1957, la France avait fait une déclaration 3 . Mais elle était alors toute chaude encore du malheur de l'expédition de Suez et très portée à épouser les yeux fermés les causes israéliennes. Depuis, les choses ont changé.
    Couve. — La difficulté sera d'amener les Russes à la consultation. Jusqu'ici, ils se sont systématiquement dérobés.
    GdG. — C'est pourquoi nous devons accentuer notre action dans l'intérêt de la paix. Nous ne prendrons de responsabilités de guerre que s'il y a guerre. Quant aux raisons alléguées pour y avoir recours, nous ne croyons pas que l'approvisionnement d'Israël en pétrole iranien soit pour lui une question de vie ou de mort. »

    « Celui qui ouvrirait le feu n'aurait ni notre approbation ni notre appui »
    Conseil du 2 juin 1967.
    Couve montre comment, en une semaine, la situation s'est dangereusement tendue. « Le front arabe s'est consolidé, la Jordanie ayant rejoint la Syrie et l'Égypte. Hier, deux ministres durs ont rejoint le gouvernement israélien : Begin et Dayan. La Russie continue de ne pas se prêter à une concertation à Quatre, même si elle ne paraît pas pousser à la guerre. Le problème est de savoir ce que sera finalement l'attitude d'Israël, qui est actuellement perdant. Réagira-t-il par les armes, comme le souhaite son opinion publique? »
    Le Général prend la parole, qu'il entrecoupe de silences. Il donne à son propos ce ton grave qui ne trompe pas. Sa déclaration ne sera pas seulement pour nous :
    « 1. Nous n'avons pas d'engagement dans cette affaire, vis-à-vis de personne. Les choses ont changé depuis 1957 (en clair : nous ne sommes plus les alliés d'Israël).
    « 2. Chacun des États en cause a le droit de vivre, y compris Israël.
    « 3. Le pire serait l'ouverture des hostilités. Celui qui ouvrirait le feu, où que ce soit, n'aurait ni notre approbation ni notre appui.
    « 4. Il y a les problèmes : celui du golfe d'Akaba, qui ne sera pas tranché par des formules juridiques ; le problème des réfugiés, jamais réglé depuis 1947 ; les problèmes de voisinage (il doit penser surtout à Jérusalem). Ces problèmes ne peuvent pas êtreréglés sur le plan interne. Ils doivent l'être sur le plan international, ce qui implique l'accord des Quatre. C'est ce que nous avons dit ; et nous maintenons, nous, notre position. Elle est fondée sur le droit international. Si le droit international est violé par tout le monde, eh bien, il y aura la guerre. »

    Dès le début de l'après-midi, l'AFP diffuse la version écrite que de Gaulle donne après le Conseil à Gorse, et qui sème la consternation dans un Israël au comble de l'excitation :
    « La France n'est engagée à aucun titre ni sur aucun sujet avec aucun des États en cause. De son propre chef, elle considère que chacun de ces États a le droit de vivre. Mais elle estime que le pire serait l'ouverture des hostilités. En conséquence, l'Etat qui le premier et où que ce soit emploierait les armes n'aurait ni son approbation ni, à plus forte raison, son appui. Au cas où la situation actuelle d'expectative pourrait être maintenue et où une détente de fait se produirait en conséquence, les problèmes posés par la navigation dans le golfe d'Akaba, la situation des réfugiés palestiniens et les conditions de voisinage des États intéressés devraient être réglés au fond par des décisions internationales. »

    « Nous allons demeurer les champions de la concertation entre les Quatre »
    Conseil du 7 juin 1967.
    Le Conseil se réunit alors que la guerre 4 , déclenchée à l'aube du lundi 5

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