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C'était de Gaulle, tome 3

C'était de Gaulle, tome 3

Titel: C'était de Gaulle, tome 3 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Peyrefitte
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s'hypnotiser sur la seule République démocratique allemande et sur leur crainte que l'Allemagne cherche à se réunifier et à remettre en cause la frontière Oder-Neisse. Ils osent à peine se souvenir que la Pologne est en Europe. Nous le leur avons dit et ce que nous leur disons les fait réfléchir.
    « J'ai fait dire au cardinal Wyszynski que je souhaitais le rencontrer. Il a répondu qu'il ne pouvait pas s'associer à l'accueil officiel, et nous avons compris que, s'il le faisait, ses difficultés avec le gouvernement polonais seraient plus manifestes. Je ne pouvais aller le voir dans sa résidence, comme il l'avait proposé, même si les anciennes institutions polonaises donnaient l'intérim au primat de l'Église. »
    Cette visite aurait publié avec éclat que l'intérim était ouvert. Pour lui, il l'était en effet. Et cette vérité allait, vingt ans après, par la détermination de Jean-Paul II, libérer la Pologne.
    1 Voir infra, VI e partie, ch. 7, p. 355.
    2 Le général Weygand est le chef de la mission française d'assistance militaire à la Pologne, en guerre avec la Russie bolchevique (1919-1920).
    3 Blessé à Verdun, fait prisonnier, le capitaine de Gaulle a passé dix-sept de ses trente-deux mois de captivité dans la forteresse d'Ingolstadt, réservée aux prisonniers récalcitrants (cinq tentatives d'évasion à son actif).
    4 Ambassadeur de France à Varsovie.
    5 C'était de Gaulle, t. I, I re partie, ch. 5.
    6 Mgr Wojtyla a été créé cardinal le 22 juin 1967 par le Pape Paul VI.
    7 Voir ci-dessous, VI e partie, ch. 7, p. 355.
    8 Encore en mission au Québec, je n'assiste pas à ce Conseil. Je suis donc ici les notes de Donnedieu de Vabres (secrétaire général du gouvernement de 1964 à 1974) et de Tricot (secrétaire général de la présidence de la République de juillet 1967 à avril 1969).

Chapitre 6
    « C'EST UN PAS VERS LA PAIX »
    Conseil du 31 janvier 1968.
    Au Vietnam, l'offensive du Têt est une surprise. Elle se déclenche, alors même que Couve nous expose une situation bien incertaine : « Il y a comme une recrudescence des actions militaires américaines. De son côté, le Nord-Vietnam se dit prêt à négocier. Les Américains risquent d'y trouver motif à durcir leur action.
    GdG. — Pourtant, les Américains ont fait un petit pas. Et les bombardements pourraient cesser, s'ils avaient la certitude que le Nord-Vietnam n'envoie plus de monde dans le Sud. »
    Mais « du monde », le Nord-Vietnam en a envoyé, et assez pour bousculer les armées américaine et sud-vietnamienne.

    « La perspective de l'emploi de bombes atomiques se précise »
    Conseil du 21 février 1968.
    Les Américains ont réussi à stopper l'offensive du Têt et à reprendre le contrôle des villes. Mais la tragédie du conflit vietnamien s'intensifie. Couve rend compte de la dernière visite à Paris d'U Thant : « L'impression qui se dégage incline au pessimisme. Les discussions sont impossibles. La guerre prend des formes nouvelles.
    GdG (sombre et laconique). — Plus ça s'aggrave, plus ça devient fou, plus la perspective de l'emploi de bombes atomiques se précise. On en parle de plus en plus. Si les Américains ne s'en sortent pas, ça peut amener n'importe quel réflexe de leur part. Difficile d'imaginer qu'ils résistent à certaines impulsions. Johnson n'y résisterait pas. D'ailleurs on ne peut savoir qui commencerait. Qui, quand, comment ? Les Nord-Vietnamiens, les Nord-Coréens ? Les Chinois ? Espérons qu'on ne le saura jamais ! Mais le risque est grand. »

    Conseil du 28 février 1968.
    Couve présente la déclaration du secrétaire général U Thant sur le Vietnam : « Tout ce qu'il a dit correspond à nos vues.
    GdG. — Il affirme que les bombardements doivent cesser pour que les négociations puissent commencer. C'est ce que nous pensons et disons depuis le début de ces bombardements. Plus cela va, plus la paix mondiale est en cause. La prolongation de la guerre comporte de gros risques et pas seulement pour ceux qui la font. Cela sera dit, ou plutôt redit, publiquement. »

    « J'y ai vu le commencement de la retraite »
    Conseil du 3 avril 1968.
    Pourtant, soudain, le cours des choses va sembler s'infléchir. Pour la première fois, l'offensive du Têt a montré aux Américains les plus lucides qu'il n'y avait pas, en effet, de solution militaire. Johnson, dans une allocution télévisée le 31 mars, vient d'annoncer un arrêt partiel des bombardements. Il a offert au

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