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C'était de Gaulle, tome 3

C'était de Gaulle, tome 3

Titel: C'était de Gaulle, tome 3 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Peyrefitte
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supérieur. On ne peut décider la suppression du baccalauréatcomme système d'accès. Ce serait brutal. D'ailleurs, on ne peut traiter 180 000 candidats à l'entrée des facultés. Donc j'approuve tout ce qui concerne l'orientation préparée dans les mois qui précèdent le bac, la "préinscription ". En juin, le bac permet un premier tri. Les bacheliers pourraient entrer dans l'enseignement supérieur s'ils ont une mention ou s'ils sont très jeunes, ou s'ils ont eu la moyenne dans toutes les disciplines correspondant à leur orientation — et à Paris s'ils y habitent. Cela ferait 30 % des bacheliers environ. Les autres envoient leur dossier : les établissements décident. Pour ceux qu'aucune faculté ne reçoit, on peut prévoir un examen d'entrée dans les facultés où il reste des places.
    « Quelles sont les voies de dérivation ? Il y a les formations des chambres de commerce : d'accord. Il y a les IUT : il faut les développer, mais ils ne doivent pas être le refuge des recalés. Ils devraient avoir l'image de semi-grandes écoles.
    « Alors votre université à mi-temps ? J'y suis hostile, sauf pour ceux qui ont eu un emploi pendant au moins trois ans. Dans ce cas, ça devient de la promotion sociale.
    « Il faut que l'examen de rattrapage pour entrer dans les facultés soit situé en septembre, ce qui conduit à supprimer la seconde session du bac. Sinon on verrait se recréer des propédeutiques.
    Debré. — Ce n'est pas la première fois qu'on voudrait supprimer la session de septembre ! Mais le bac est une immense injustice, et on vous obligera à rétablir la seconde session.
    AP. — Le bac est une immense injustice parce qu'il est ponctuel. On peut l'améliorer progressivement. Nous pouvons le transformer petit à petit en un bac-bilan qui, précisément, faciliterait l'orientation des jeunes et la décision des facultés. Je suis d'accord pour affiner les critères de choix : la mention, la moyenne obtenue ; on peut d'ailleurs combiner ces critères. Mais j'insiste sur la nécessité d'ouvrir l'université à temps partiel. Elle ne nous coûtera pas plus cher, mais moins cher. Puisque ceux qui y seront admis sont actuellement admis dans des facultés à temps plein. C'est un prix de consolation indispensable. Nous en avons l'embryon dans l'enseignement par correspondance de Vanves.

    « Pourquoi démolir le bac ? »
    Pompidou. — Il ne s'agit pas seulement de faire des économies. Nous voulons éviter que les gens travaillent pour rien. Votre truc, c'est de la formation professionnelle...
    AP. — On n'ouvrirait ces universités que pour certaines disciplines et en posant des conditions, dont la première serait naturellement d'être bachelier.
    Debré. — L'université à temps plein, c'est déjà une université à temps partiel ! Qu' est-ce que ce sera !
    GdG. — Pourquoi démolir le bac ? (Il n'a pas apprécié mon idée d'une évolution du bac-examen vers un bac-bilan.) C'est une barrière, et cela crée une émulation. On peut l'utiliser comme critérium, avec des conditions d'âge. On peut aussi tenir compte des notes par discipline. Et pour les autres, l'aptitude est appréciée par les conseils d'universités, avec votre système de pré-inscription.
    « En revanche, les universités à temps partiel, je n'y crois pas. Je préfère que l'on fasse passer un examen à un petit nombre, au bout de deux ou trois ans dans la vie professionnelle. Il faudra une session du bac en septembre.
    Pompidou. — J'insiste pour qu'il y ait un examen qui permette de revenir sur la décision négative de l'université.
    AP. — Je suis contre l'examen d'appel. Il ferait tout sauter. On peut interroger les candidats douteux, avec des épreuves adaptées, ou dans un entretien, mais pas un examen formel. Il ne faut pas recréer un bachotage.
    Pompidou. — Les entretiens sont trompeurs.
    AP. — N'oublions pas que, pour être refusé, il aura fallu que quatre jurys, dans quatre facultés, aient dit : non ! En compensation de mes rigueurs, il faut quelque chose de présentable : les universités à temps partiel. Adoptons au moins le principe.
    Pompidou. — Dans cette université à temps partiel, vous allez avoir un monde fou. Précisons que ce ne peut être que pour le droit et les lettres. Et qu'elle ne prépare pas à la licence !
    AP. — Je veux bien.
    GdG. — Pas de diplômes universitaires ! »

    « Ce sera un immense progrès, de ne plus subir »
    Le Général résume ses décisions : « Le

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