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C'était de Gaulle, tome 3

C'était de Gaulle, tome 3

Titel: C'était de Gaulle, tome 3 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Peyrefitte
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doit percer avant que je réunisse les instances qui sont censées inspirer nos décisions. On ne peut mettre la commission Capelle devant le fait accompli : je dois en faire mon alliée en lui montrant que le gouvernement suit ses recommandations. De même pour les présidents des doyens des cinq facultés, accompagnés de leurs assesseurs, dont il faut que j'obtienne l'accord, alors qu'ils ne se doutent de rien 7 .
    M'adressant à l'ensemble des collègues, en un moment où l'agitation étudiante commence à diffuser un énervement politique, je rappelle les tenants et les aboutissants de la réforme en cours. J'en décris les modalités, lesquelles sont encore ouvertes : « Avant le baccalauréat, des opérations d'information et d'orientation et la constitution d'un dossier scolaire ; après le baccalauréat, l'inscription automatique de certains bacheliers ; pour les autres, l'examen du dossier scolaire par des jurys d'établissement ; pour les cas douteux, un examen de vérification.
    « Le contrôle de l'accès aux facultés n'est pas une politique malthusienne, mais la condition d'une politique d'expansion universitaire. Il ne s'agit pas de restreindre le nombre total des entrées dans les diverses formes des enseignements supérieurs ; il s'agit de normaliser leur croissance, souhaitable dans des limites raisonnables. Notre pays doit pouvoir supporter une charge d'étudiants dont le nombre total soit en augmentation régulière, à la condition toutefois que cette charge soit convenablement répartie entre des enseignements qui puissent correspondre conjointement aux aptitudes des étudiants, et aux nécessités nationales.
    GdG. — Éviter la submersion, et le gaspillage, c'est ce qu'il faut faire. La submersion 8 des universités. Et le gaspillage des jeunes qui entrent dans les facultés, mais qui ne sont pas aptes à yréussir, qui n'aboutissent pas. C'est une grande affaire que d'en dégager les facultés.
    « Il y a aussi ceux qui, sur le moment, ne sont pas admis en faculté : ils pourraient avoir la possibilité d'un recours. Pour eux, il faut ouvrir des facilités pour obtenir une formation supérieure, mais pratique — une formation professionnelle supérieure.
    « Quant aux IUT, ils ont pris un bon départ. Ils sont de plus en plus appréciés. Il faut qu'ils aient leur caractère bien à eux. Ils ne sont pas des succédanés des facultés.
    Pompidou. — Nous sommes pragmatiques. On n'élève pas une barrière. On ne fait pas un examen classique. On réalise une orientation, qui est fonction à la fois des capacités individuelles et des possibilités d'emploi.
    « Dans l'utilisation des crédits, on crée des IUT de façon massive, mais il n'est pas question d'ouvrir de nouvelles facultés ou de nouveaux collèges universitaires. Ça doit être bien clair. D'une façon générale, il faut remettre un peu d'ordre dans l'enseignement supérieur. Et je le dis une fois de plus : se montrer ferme à Nanterre.
    Debré. — Je suis d'accord sur les principes d'ensemble. Sur l'université à temps partiel, j'admets l'idée, mais il est indispensable que les dépenses de fonctionnement soient compensées par des économies ailleurs. Pas de dépenses supplémentaires !
    GdG. — Il faut bien qu'à la fin des fins on se préoccupe de resserrer ces voies d'accès. »
    L'après-midi, je réunis la commission Capelle. Je lui montre que les conclusions vers quoi elle s'oriente coïncident avec celles de mon rapport au Conseil restreint du 4 avril. Touraine participe aux débats avec une réticence marquée.

    « C'est ce qu'il fallait dire »
    Le soir, émission télévisée intitulée « États généraux de l'orientation », dont je suis le principal invité, en compagnie des représentants des associations de parents d'élèves, que domine le célèbre M e Cornec. Émission très pédagogique, qui fait comprendre clairement le pourquoi et le comment de l'orientation en fin de troisième, la nécessité de faire coïncider avec les besoins de la société les différentes branches de l'enseignement secondaire et supérieur. Il y a des jours où le courant passe, et d'autres où il ne passe pas. Ce soir, il passe.
    Les jours suivants, on apprend que l'audience a été forte et que l'émission a remporté du succès auprès du public. Cessent comme par enchantement les attaques des associations de parents d'élèves et des syndicats d'enseignants contre l'orientation. Mais comme toujours, le verdict qui

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