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C'était de Gaulle, tome 3

C'était de Gaulle, tome 3

Titel: C'était de Gaulle, tome 3 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Peyrefitte
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Ce serait étonnant qu'ils ne recommencent pas demain leur agitation, au moins autant qu'ils l'ont fait avant-hier. En plus, ils vont pouvoir crier pour de bon "Libérez nos camarades ! "

    « Mais enfin, ce Cohn-Bendit, qu'est-ce qu'il a pour lui ? »
    GdG. — Mais enfin, ce Cohn-Bendit, qu'est-ce qu'il a pour lui ? Comment s'y prend-il pour entraîner tant de jeunes derrière lui ?
    AP. — Il a un grand talent. Il est successivement badin, désinvolte, ange exterminateur des structures bourgeoises, au nombre desquelles il compte le parti communiste. C'est un révolutionnaire anarchiste et rigolard. Il veut tout détruire, et il le fait si gaiement que les radios le flattent et l'adulent. On m'assure même que les radios périphériques lui remettraient des enveloppes rondelettes pour s'assurer son concours. Ça mériterait d'être examiné de près.
    GdG (s'adressant à Joxe). — Ça ne m'étonnerait pas. Vous pourriez en parler à Gorse.
    Fouchet. — Il ne faut pas paniquer. Gardons notre sang-froid. Avec les étudiants, il ne faut jamais dramatiser. Leur colère montecomme une soupe au lait, mais elle retombe vite si on ne lui donne pas matière.
    GdG. — Quand un enfant se met en colère et passe la mesure, la meilleure façon de le calmer, c'est quelquefois de lui donner une taloche.
    Joxe. — Le problème, c'est que ce ne sont plus tout à fait des enfants et pas encore des adultes.

    « Quant à vous, il faut que vous expliquiez le fond des choses »
    GdG. — Nous n'avons pas à nous déterminer en fonction des humeurs passagères de ces bandes d'adolescents qui se laissent manipuler par des meneurs. Nous devons nous déterminer en fonction de nos devoirs à l'égard du pays. Monsieur le ministre de l'Intérieur, la police que vous commandez doit maintenir l'ordre avec rigueur. Il faut que force reste à la loi. Monsieur le ministre de l'Education nationale, le maintien de l'ordre n'est pas votre affaire, mais pour que les gogos ne se laissent pas manipuler par les "enragés", il faut que vous ouvriez le dossier de l'Université, que vous disiez ce qui a été fait pour elle, ce qui va être fait, les réformes que vous allez appliquer, l'orientation, la sélection.
    AP. — Pour parler de sélection, je crois qu'il vaut mieux attendre que l'année universitaire soit terminée. Ce que je peux annoncer, c'est l'orientation, la diversification des voies, la construction en cours de nouveaux établissements, la multiplication des IUT.
    GdG. — Quand il y a émeute, il faut que les situations soient nettes. Il faut que les émeutiers soient amenés à dire pourquoi ils font leur émeute. Il faut que le pouvoir sache ce qu'il veut, le dise, le fasse comprendre. Si le pouvoir n'est pas au clair avec lui-même, comment ceux qui lui obéissent le seraient-ils ? »
    Se tournant vers Fouchet et Joxe, il précise : « Il faut sanctionner immédiatement quelques coupables bien choisis. Et si les violences continuent, il faudra cogner dur et ramasser quelques dizaines ou quelques centaines de manifestants chaque fois. »
    S'adressant à Joxe, il précise : « Il faut régler tout ça en flagrant délit ! Veillez à ce que vos magistrats ne fassent pas traîner les choses ! La rapidité de la sanction est plus importante que la lourdeur de la peine. »
    Se tournant vers moi, il insiste : « Quant à vous, il faut que vous expliquiez le fond des choses, les réformes qui sont en cours, la sélection que nous allons organiser. Ouvrez complètement le dossier devant les Français, comme vous l'avez fait l'autre jour pour l'orientation. »
    Même dimanche 5 mai 1968.
    Le SNESup, réuni le soir, décide la grève des universités, partout. Geismar, son secrétaire général, dans les derniers mots de son discours au colloque d'Amiens, avait annoncé que la crise de l'université pourrait bien se dénouer « dans la rue ». La mise en garde se transformait en mot d'ordre. La crise change d'échelle, à l'initiative de cet étudiant prolongé en assistant 3 .
    Au front commun SNESup, UNEF, gauchistes, je riposte par les paroles verbales d'un communiqué**.

    Le lundi 6, la commission du conseil de discipline présidée par Flacelière propose, comme prévu, des peines d'exclusion. Le conseil doit se réunir le 10 mai.
    Je ressens le besoin de desserrer l'étau d'une information exclusivement universitaire, parisienne et radiophonique. Que pense-t-on à Provins ? J'ai éprouvé depuis longtemps que l'état d'esprit de ma

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