Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
C'était de Gaulle, tome 3

C'était de Gaulle, tome 3

Titel: C'était de Gaulle, tome 3 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Peyrefitte
Vom Netzwerk:
— C'est vous seul qui pouvez intervenir. Annoncez que toutes les revendications des étudiants seront satisfaites, et alors ils se calmeront.
    AP. — Vous qui souhaitez que l'on surmonte l'immobilisme de certains éléments de l'Université, vous devriez permettre à l'État de remplir sa tâche, au lieu de l'en empêcher.
    Geismar. — Nous avons essayé de joindre Matignon et la Justice. Il n'y a personne nulle part. Quant à vous, vous refusez de faire ce que je vous demande. Il n'y a donc plus d'État !
    AP. — Vous vous croyez sous la IV e République ? Il y a un État. Il fera son devoir. Faites le vôtre, qui n'est sûrement pas de souffler sur le feu pour appeler ensuite les pompiers. »
    Geismar, si extrémiste soit-il, est dépassé lui-même par de plus extrémistes et me demande mon aide pour les calmer... Étrange, cet incendiaire qui se voit entouré de flammes et qui crie au feu.
    1 Directeur du cabinet de l'Élysée.
    2 Point de lycéens pourtant parmi les manifestants interpellés. Les militants des CAL et de la JCR étaient entraînés à ne pas se faire prendre, et savaient courir vite.
    3 Alain Geismar, alors âgé de 28 ans, est maître-assistant de sciences physiques à la faculté d'Orsay. Militant gauchiste de longue date, on apprendra plus tard qu'il a participé à Cuba en janvier 1966 à une fameuse réunion de la Tricontinentale. Il est aujourd'hui inspecteur général de l'Éducation nationale.
    ** Diffusé le dimanche 5 mai à 19 heures 45 :
    « Les événements (...) ont montré qu'au-delà d'une contestation normale dans une université en pleine mutation, des groupes organisés voudraient provoquer par la violence l'interruption du fonctionnement de certaines institutions universitaires. (...)
    « Un syndicat, en lançant un ordre de grève qui ne respecte d'ailleurs aucune des conditions légales de la grève, appelle à la légère les enseignants à abandonner leur mission au mépris des intérêts des étudiants et de la tradition de l'Université.
    « Quant à l'organisation d'étudiants qui invite ceux-ci à abandonner collectivement les cours et à déserter les examens, elle se dresse en fait contre l'une des garanties les plus fondamentales de l'Université, celle de la juridiction universitaire régulièrement élue et devant laquelle sont déférés quelques auteurs de troubles à l'intérieur de l'université. »
    4 Ce jeune journaliste est entré à la télévision depuis quelques mois et y assure la rubrique enseignement.
    5 Respectivement secrétaires généraux de la FEN et du Syndicat national des instituteurs.

Chapitre 11
    « L'UNIVERSITÉ N'EST PAS FAITE POUR ELLE-MÊME, MAIS POUR LE PAYS »
    Conseil du 8 mai 1968.
    Joxe est assis sur le fauteuil en face du Général. La séance est essentiellement consacrée à l'agitation estudiantine.
    AP : « Le gouvernement ne peut admettre que la sérénité indispensable à l'enseignement le cède à la violence. Il ne doute pas que l'immense majorité des enseignants et des étudiants partagent cette préoccupation, même si certains ont été, au cours des dernières journées, entraînés à des actes de désordre ou à de graves infractions préjudiciables aux intérêts mêmes qu'ils prétendaient défendre.
    « L'adaptation de l'Université aux exigences du monde moderne appelle des transformations profondes. Elles sont engagées et seront poursuivies. C'est une entreprise de vaste portée, qui requiert de l'énergie et de la persévérance. Dans l'immédiat, l'essentiel est de parvenir à ce que les cours puissent reprendre dans des conditions normales et d'assurer la liberté des examens et concours. Le gouvernement s'y emploiera. J'aurai l'occasion, cet après-midi à l'Assemblée, de développer sa position. »

    « L'orientation, la sélection, la planification ne peuvent pas être décidées par les universitaires »
    Le Général prend alors longuement la parole :
    « De la situation présente, il faut retenir deux choses. L'Université subit une mutation fondamentale. Dès que les lycéens devenaient bacheliers, l'université les accueillait. Ils allaient vers les disciplines qu'ils choisissaient eux-mêmes. Ils étaient en si petit nombre qu'il n'y avait pas de problème. Quand ils obtenaient leur licence, ils trouvaient toujours à s'employer.
    « Comme nous avons démocratisé, c'est un flot énorme qui arrive. L'Université va en être submergée. Il faut un changement complet.
    « On a l'habitude de

Weitere Kostenlose Bücher