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C'était de Gaulle, tome 3

C'était de Gaulle, tome 3

Titel: C'était de Gaulle, tome 3 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Peyrefitte
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garder tout le monde. On laisse les gens choisir la voie qu'ils veulent, sans se soucier de savoir si on n'entasse pas des gens dans des amphithéâtres où ils n'ont que faire. Beaucoup n'arrivent pas jusqu'au bout. Ils restent là, ils redoublent, ils triplent, ils essaient de suivre ou même ils n'essaient pas, ils ne débouchent sur rien. Les études s'allongent sans mesure. Est-ce qu'à 25 ans, on a sa place à l'université ? Non. Et donc on s'agite !
    « Une refonte profonde de l'enseignement supérieur est à faire. Nous lui avons donné depuis dix ans des moyens énormes. Mais il n'a pas les moyens de la planification. Il ne faut pas hésiter à la lui imposer. Nous ne pouvons pas attendre du corps enseignant qu'il planifie lui-même. Ce n'est pas son état d'esprit. Il ne le fera pas. L'orientation, la sélection et la planification ne peuvent pas être décidées par les universitaires. C'est une responsabilité que l'État doit prendre. Le ministre de l'Éducation nationale est là pour trancher après toutes les consultations nécessaires et utiles. Nous n'entretenons pas l'Université pour elle-même, mais pour la nation. Il faut qu'elle fournisse des cadres au pays, au pays tel qu'il est et tel qu'il devient, non au pays tel qu'il était. Il faut un contrôle à l'entrée, une orientation, et l'élimination des inaptes. »
    Le Général martèle : « L'Université n'est pas faite pour elle-même, mais pour le pays. Un effort dans ce sens est en cours. Les incidents récents montrent que c'est de cela qu'il s'agit. L'enseignement supérieur doit être adapté aux réalités du pays.
    « Et puis, la seconde chose qu'il faut retenir, c'est une agitation permanente, et c'est donc la question de l'ordre public. »
    Sans développer davantage, il se tourne vers Fouchet — qui expose sa gestion des troubles. Il dit notamment : « Je crois qu'il y a une manipulation. Hier soir, au début de la manifestation dans le Quartier latin, il y avait des étudiants, mais encore plus de lycéens que d'étudiants. C'était encore tranquille. C'était comme un monôme traditionnel et bon enfant. Puis, peu à peu, les choses ont été prises en main par des gens beaucoup plus âgés, de trente ou quarante ans, qui manoeuvraient littéralement leurs troupes, certains au sifflet. À partir de minuit, les lycéens étaient beaucoup moins nombreux, les adultes dominaient. La police a procédé à plusieurs centaines d'interpellations. Les deux tiers étaient des non-étudiants.

    « IL faut appeler les réservistes »
    GdG. — Si c'est nécessaire, qu'on vous envoie des renforts, des gendarmes, des CRS, des gardes mobiles de province, tous les renforts possibles. Il faut appeler les réservistes. On ne peut pas accepter que le désordre s'installe dans la rue ! Ce n'est pas possible ! La violence, c'est fini !
    Fouchet. — Il y a un phénomène de fond. L'exploitation d'un prétexte, qui est l'entrée de la police dans la Sorbonne, a donné lieu à la mobilisation de tous ceux qui sont disponibles pour le désordre. Maintenir l'ordre, cela veut dire arrêter ceux qui sèment le désordre. L'UNEF est à la remorque des révolutionnaires. Quand ses dirigeants se sont aperçus qu'il y avait un risque qu'il y ait des morts, ils se sont éclipsés. Ne sont restés que des professionnels dela révolution, qui sont de remarquables organisateurs du désordre, qui encadrent les troupes qu'ils ont sous la main, savent très bien ce qu'ils veulent faire, sont solides et déterminés.
    « Sur les 160 000 étudiants de Paris, il n'y en a pas 5 % qui aient participé à ces manifestations ; et ce sont toujours les mêmes. La majorité des émeutiers ne sont pas des étudiants. Ce sont des gens qui veulent prendre leur revanche. On assiste à la montée à la surface d'éléments troubles que la société comporte en son sein.
    GdG. — Puisqu'il doit répondre à des questions orales cet après-midi à l'Assemblée, M. Peyrefitte devra dire comment le gouvernement voit l'organisation de l'Université pour que l'Université réponde à ce que le pays attend d'elle. Il faut parler net et clair et répondre aux questions que les gens se posent et qui vous seront posées. »
    Le communiqué que j'ai préparé est approuvé par le Général. Il confirme qu'un grand débat à l'Assemblée sur les problèmes de fond de l'Education nationale aura lieu la semaine prochaine, les 14, 15, et 16 mai, outre le débat de cet après-midi.
    L'UNEF

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