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C'était de Gaulle, tome 3

C'était de Gaulle, tome 3

Titel: C'était de Gaulle, tome 3 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Peyrefitte
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s'emparent de la CFDT ? »
    Joxe décrit les tensions dans la fonction publique. Marette souligne la situation syndicale des P et T : « La grève du 30 mars au 2 avril a été lancée par la CFDT. Son attitude est aberrante. Elle tend à devenir une formation anarcho-syndicaliste ou trotskiste, excitée, arriérée, terroriste. La CGT n'a fait que suivre, pour ne pas se laisser distancer.
    GdG. — Vous voulez dire que les beatniks et les blousons noirs s'emparent de la CFDT ?
    Marette. — Le modèle, c'est plutôt Fidel Castro que les beatniks.
    GdG. — La barbe devenant révolutionnaire ! On aura tout vu ! »

    « Qui sont les indépendants les plus indépendants, sinon les écrivains ? »
    Conseil du 18 mai 1966.
    Jeanneney expose son projet de création d'un régime d'assurance-maladie pour les « indépendants » —les « non-salariés non agricoles ». Cela concerne quatre ou cinq millions de personnes.
    Pompidou : « C'est un projet important. Désormais, 98 % des Français seront couverts pour la maladie. Et on parle du manque de politique sociale du gouvernement ! Nous ne créons pas une nouvelle administration. Les assurés seront assurés d'être traités par ceux dont ils avaient l'habitude.
    GdG. — Et que va-t-il se passer pour la Caisse des lettres ? Qui sont les indépendants les plus indépendants, sinon les écrivains ? »
    Jeanneney donne la réponse, mais c'est la question qui me frappe.

    « Les jeunes ? Des Français qui commencent leur existence »
    Conseil du Il mai 1966.
    Missoffe a commandé une étude sur la jeunesse, dont il nous rend compte. « Elle a mis en évidence des besoins impérieux chez les jeunes : d'être informés ; de pouvoir s'exprimer ; de se retrouver entre eux — résultat de la démission des parents ; de se défouler dans l'action ; de s'ouvrir sur le monde, de se dépayser. Il faut une politique globale pour une jeunesse qui, pour la première fois dans l'histoire, n'a pas la guerre comme horizon. Pratiquement, je me propose, d'une part, de consulter les jeunes par un vaste sondage ; d'autre part, d'engager une réflexion collective dont le terme serait une sorte de Livre blanc de la jeunesse. »
    Le sujet passionne le Conseil et provoque un tour de table spontané. On y parle d'animateurs, de politisation, de la jeunesse des banlieues.
    Le Général se passionne aussi.
    GdG : « C'est un problème considérable qui, par définition, est insoluble dans sa totalité. Il faut prendre des dispositions pratiques.
    « Il ne faut pas qu'on traite les jeunes comme une catégorie à part. On est jeune et puis on cesse de l'être. Ils continuent d'être jeunes aussi longtemps que la Providence le leur permettra, mais ils ne constituent pas une catégorie à part. Ce sont des Français qui commencent leur existence, ce n'est pas une spécialité.
    « Nous avons affaire à une jeunesse déracinée — des ruraux qui ont quitté la terre et se sont entassés dans des villes, sans traditions, alors qu'ils étaient organisés, enracinés par leur famille, leur milieu. Ils connaissaient tout le monde et tout le monde les connaissait, et les voici jetés dans la foule anonyme. Que substituer à l'ancien enracinement ?
    « Qu'offrir aux jeunes ? Des équipements sportifs, des maisons de jeunes... cela va de soi. Il y a des maisons trop dispendieuses, et peut-être d'autres qui sont trop modestes. De toute façon, les jeunes n'y iront pas en masse. Alors, il faut autre chose. Il faut leur offrir des travaux, des entreprises, du sport, des occupations pour leurs loisirs, qui puissent les intéresser en masse.
    « Cela dit, il n'y a pas de solution complète, de solution intégrée, à une question qui sera perpétuellement posée, et posée à tout le monde, aux parents, aux enfants, aux maîtres. Nous comptons sur vous pour la poser et vous semblez en bonne voie. »

    « Vous redoutiez sans doute d'être dépossédé »
    Conseil du 10 août 1966.
    Curieusement, Debré nous présente la grande réforme de la formation professionnelle, dont pourtant la gestion relèvera du Premier ministre. Pompidou a-t-il voulu lui laisser cette occasion de sortir de son emploi de grincheux ?
    Chaban, trois ans plus tard, poussé par ses collaborateurs Jacques Delors et Simon Nora, saura prendre tout à fait à son compte une simple amplification de ce dispositif. Et l'effet politique sera si grand, que tout le monde oubliera que les bases en ont été posées par Debré sous un gouvernement

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