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C'était de Gaulle, tome 3

C'était de Gaulle, tome 3

Titel: C'était de Gaulle, tome 3 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Peyrefitte
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Pompidou.
    Debré : « La formation professionnelle devient, par la loi, une obligation nationale. Le financement sera assuré par une augmentation de moitié de la taxe d'apprentissage. Socialement, économiquement, l'affaire est capitale.
    Fouchet. — Je tiens à dire que je me rallie sans réserve au projet de M. Debré. Au début, je n'en avais pas saisi l'intérêt...
    GdG. — Vous redoutiez sans doute d'être dépossédé.
    Fouchet. — Je l'avoue...
    GdG. — Dites-nous combien l'Éducation nationale va dépenser à ce titre ?
    Fouchet. — Eh bien, plus en trois ans qu'il n'était prévu pour les cinq années du Plan. Il faut dire que c'est de mon ministère que relèvent la plupart des centres de formation professionnelle.
    GdG. — Mais il n'est pas inutile de souligner que la formation professionnelle n'est pas une profession. Veillez à ne pas nous faire des professeurs de formation professionnelle ! »

    « Changer de métier, c'est une caractéristique de notre temps »
    Conseil du 25 janvier 1967.
    Joxe présente une communication sur l'accès des cadres du secteur privé à la fonction publique : « On part d'un constat : le chômage des cadres ; il affecte 3 000 personnes. Que faire ? Leur ouvrir plus largement la fonction publique. Il ne s'agit ni de créer des postes spécifiques, ni d'un plan d'urgence type reclassement de militaires, mais de prendre des mesures à caractère permanent : recul des limites d'âge du recrutement à trente-cinq ans ; développerles équivalences ; monter un dispositif d'aide à la reconversion, capable de traiter un millier de cadres par an. Les textes sont prêts.
    GdG. — S'agit-il d'une crise conjoncturelle ou d'une donnée permanente ? Tout ingénieur devrait savoir qu'il peut avoir à changer de métier dans sa vie professionnelle. Changer d'emploi, changer de métier, c'est même une caractéristique de notre temps.
    Pompidou. — Nous pensons à l'intérêt des cadres. Mais c'est aussi l'intérêt de la fonction publique de faire appel, plus qu'elle ne le fait, à des cadres du secteur privé.
    GdG. — C'est bien sous cet angle, celui du renouvellement, qu'il faut présenter le problème, et pas du tout sous celui du chômage. »
    Tout cela est bel et bon — mais cela n'amorcera pas la transformation de la « civilisation mécanique », de la « société industrielle » ; cela ne suffira pas à nous dégager de l'antagonisme entre capitalisme et socialisme. Il y faut autre chose, que le Général désigne sous le nom de participation.
    1 Voir C'était de Gaulle, t. II, IV e partie, ch. 19 (« Ni le communisme, ni le libéralisme : la politique des revenus »).
    2 Dont les travaux commencent ce même jour. Les syndicats ont prévenu que le fait d'y siéger n'était pas une approbation de la procédure.
    3 Raymond Marcellin a quitté la Santé pour l'Industrie en janvier 1966. En avril 1967, il devient ministre du Plan et de l'Aménagement du territoire.
    4 Le gouvernement avait d'abord proposé 4,15 %, ce qui avait provoqué, à partir du 15 février, des arrêts de travail dans les entreprises du secteur public, en ordre dispersé.

Chapitre 10
    « LA PARTICIPATION, CE N'EST QUAND MÊME PAS LA LUNE ! »
    Sur le fond, somme toute classique, des revendications syndicales et des réponses gouvernementales à ces revendications, le Général brode le motif de la participation. Il commence dès les premiers Conseils après l'élection présidentielle.

    Conseil du 16 février 1966.
    En présentant le programme économique du nouveau gouvernement 1 , Debré prend soin de terminer par les mesures de progrès social :
    Michel Debré : « Il s'agit d'abord de la politique des revenus. Mais aussi, il existe un mouvement en faveur de la participation des salariés à l'autofinancement des entreprises. Je rappelle qu'un amendement voté l'an dernier 2 , fait obligation au gouvernement de déposer un projet de loi avant le 1 er mai prochain. Pourtant, si la mesure est juste dans son principe, elle est onéreuse, et mal reçue à la fois des patrons et des syndicats. Il faut donc se donner un délai de réflexion, qu'une commission bien composée mettrait à profit pour nous soumettre un rapport dans les trois mois.

    « La participation : il ne faut pas cacher son drapeau »
    GdG (l'interrompant). — M. Loichot 3 sera-t-il dans la commission ?
    Debré. — Non, mais il sera bien sûr entendu par elle. »
    Debré reprend son exposé. Plus tard, au cours de la

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