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C'était de Gaulle, tome 3

C'était de Gaulle, tome 3

Titel: C'était de Gaulle, tome 3 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Peyrefitte
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Malraux, en tant que gestionnaire du Trianon, est à ses côtés.
    GdG : « Ah, vous voilà ! »
    J'essaie en trois phrases d'expliquer qu'il fallait sauver la fusée européenne et arracher la Grande-Bretagne à la tentation américaine.
    GdG : « Votre fusée ne sera pas sauvée. Les Anglais se défileront quand même. Et vous, vous êtes en retard. Le général de Gaulle reçoit tout ce qui compte de savants en France et son ministre de la Science n'est pas à ses côtés pour les accueillir ? Vous êtes inexcusable. »
    Je l'ai rarement vu aussi courroucé contre moi. Il pense qu'on ne gâche pas une fête pour une négociation fantomatique où je n'auraipoursuivi qu'un leurre. Quand le successeur de Louis XIV, trois cents ans après la fondation de l'Académie des sciences, reçoit avec un éclat digne de son prédécesseur, sur les lieux mêmes qu'a créés celui-ci, l'exactitude, politesse des rois, ne doit pas connaître de défaillance.

    « Il n'y a pas de temps à perdre, et mettez bien les points sur les i »
    Conseil du 15 juin 1966.
    J'expose avec prudence les résultats de la conférence du CECLES-ELDO. Les marchandages ont abouti à un projet de nouvelle répartition de la dépense, qui ne modifie pour ainsi dire pas la contribution française (25 % au lieu de 24 %). Je propose que nous acceptions ce projet, sous une triple condition : garantie absolue de livraison des Blue Streak, lancement depuis notre champ de tir de Guyane dès qu'il sera prêt, libre disposition du lanceur pour lancer des satellites nationaux.
    GdG (de bout en bout, il reste bougon) : « Ces conditions ont peut-être été posées. Mais nous devons subordonner la confirmation de notre accord à l'acceptation de ces conditions. Il n'y a pas de temps à perdre, et mettez bien les points sur les i. »

    « Annoncer notre volonté de faire un satellite national »
    Conseil du 13 juillet 1966.
    J'aborde ce Conseil avec plus de sérénité. Nos conditions ont été acceptées. Les travaux seront répartis plus équitablement, et même avantageusement pour nous, la France recevant la moitié des futures commandes. Les Anglais ont souscrit la garantie de livraison des Blue Streak. La liberté d'utilisation a été confirmée et précisée, sans exclure les expériences faites par les militaires.
    GdG (dubitatif) : « Les conditions sont acceptées en principe ; nous verrons. »

    Une note à l'Élysée, où je résume ma communication, me revient avec cette apostille du Général :

    « Vu. J' ai dit à M. Peyrefitte que j'approuvais ses instructions, à condition qu'il y soit ajouté celle qui doit annoncer notre volonté de faire un satellite national. »
    1 ELDO est le sigle anglais : European Launchers Development Organization .
    2 Là encore le sigle est anglais : European Space Research Organization.
    3 Mon homologue soviétique, gendre du Premier ministre Kossyguine.
    4 Communications Satellite Corporation : organisation internationale créée pour établir un réseau de communications par satellites couvrant le monde entier.
    5 Le premier vol habité sur orbite lunaire est lancé par les Américains le 24 décembre 1968, deux ans et demi plus tard.
    6 Où est installée l'OCDE.
    7 Après l'échec de la fusée Europa lancée de la base australienne de Woomera, on passera à la fusée Ariane, qui connaîtra en Guyane un plein succès.

Chapitre 7
    « NOUS ALLONS CRÉER CETTE INDUSTRIE DE L'INFORMATIQUE »
    Salon doré, 22 mars 1966.
    Le Général revient sur la supériorité scientifique et technique des États-Unis, qui ne cesse de le préoccuper.
    GdG : « Mais, enfin, pourquoi sommes-nous à la traîne des Américains pour les calculateurs 1 ? Pourquoi avons-nous été capables de faire un système de télévision en couleur meilleur que le leur, et pourquoi ne sommes-nous pas foutus de faire des ordinateurs qui seraient plus directement utiles à notre intérêt national ?

    « Cette société était-elle bien française ? »
    AP. — Il y a eu une défaillance technique de Bull. Pendant longtemps, on avait cru que cette société...
    GdG. — Était-elle bien française ? Pourquoi s' appelait-elle Bull ?
    AP. — C'est du nom d'un ingénieur norvégien 2 , mais elle était devenue française à cent pour cent. On croyait que cette société serait capable de suivre le train, de faire de la recherche, de développer de nouveaux modèles. Ses dirigeants eux-mêmes le croyaient. Et on s'est aperçu que ses machines, qui faisaient

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