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C'était de Gaulle, tome 3

C'était de Gaulle, tome 3

Titel: C'était de Gaulle, tome 3 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Peyrefitte
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qui était prévu dans le Plan pour les quatre ans qui restent (1967-1970), mais en prélevant alors sur ces trois années les crédits relatifs à l'électronique.
    « Ou alors une formule plus franche : faire une loi de programme pour les quatre années de 1967 à 1970. Le programme et le Plan portant sur la même période, il sera facile de faire apparaître que l'on dépasse les prévisions du Plan. Qu'en pensez-vous ? »
    L'horizon s'éclaire. Je lui demande un petit délai de réflexion. Les crédits de la recherche seraient augmentés, d'un an sur l'autre, de 60 % — ce que l'on n'avait jamais vu 3 . Cher Michel Debré, il a foi dans la recherche. Il m'appuie de toute sa passion. Les projets pourront avancer à vive allure.

    « Les grandes lignes du plan Calcul sont arrêtées »
    Élysée, Conseil restreint du 19 juillet 1966.
    Le Conseil est consacré aux problèmes posés par le développement des secteurs de pointe : espace, calculateurs électroniques, aéronautique, grand accélérateur d'Orsay.
    Sur les calculateurs, Ortoli 4 présente son rapport, un modèle du genre, qui fait l'objet d'un débat nourri.
    Le Général conclut : « Le rapport présenté par le commissaire général au Plan est approuvé. Les grandes lignes du plan Calcul sont arrêtées. Il sera institué auprès du Premier ministre un délégué interministériel. Il sera le seul habilité à traiter avec les industrielsau nom du gouvernement. Il coordonnera les achats des administrations et du secteur parapublic. Il harmonisera les efforts de recherche. Il mettra au point un "recyclage" des ingénieurs.
    « En fait, nous allons créer cette industrie de l'informatique, puisque l'initiative privée n'en a pas été capable.
    « Le délégué, il faut qu'il ait un titre autre qu'électronique. Il aura un rôle vis-à-vis des groupes industriels, un rôle dans la formation des hommes. Il devra veiller sur la commission des équipements administratifs. Il faudra que cet homme connaisse le commerce et l'industrie. Il aura aussi pour tâche de développer l'enseignement des disciplines scientifiques nécessaires à la fabrication et à l'utilisation des calculateurs. Un Institut d'informatique et d'automatique sera créé et placé sous sa présidence. »
    1 Le mot calculateur ou calculatrice était le plus souvent employé à l'époque. Le terme d'ordinateur, déjà utilisé, ne s'est vraiment imposé que plus tard.
    2 Voir C'était de Gaulle, t. II, I re partie, ch. 12.
    3 Et qu'on ne devait plus revoir.
    4 Commissaire général au Plan.

Chapitre 8
    « C'EST MAGNIFIQUE !... C'EST UNE RÉSURRECTION ! »
    J'ai rejoint directement à Tahiti le Général, qui y arrive après le long voyage qui l'a conduit à Djibouti, en Éthiopie, au Cambodge pour le discours qu'il a fait dans le stade de Phnom Penh, en Nouvelle-Calédonie et aux Nouvelles-Hébrides. Ce qui l'amène en ce bout du monde, c'est sa volonté d'assister à l'explosion d'une bombe atomique. Il a voulu voir de ses yeux l'aboutissement de tant de recherches secrètes, de propos publics, et d'efforts imposés à la nation pour lui assurer l'indépendance.

    « Les journalistes n'aiment que l'anecdote »
    À bord du croiseur De Grasse, premier jour, 9 septembre 1966.
    Nous avons embarqué sur le croiseur De Grasse, lui, Messmer et moi. Pendant la première journée, nous faisons route vers l'atoll du site de tir.
    Au dîner, le Général se félicite qu'il n'y ait pas de journalistes à bord : « Nous sommes, Dieu merci, entre serviteurs de l'État... Les journalistes n'aiment que l'anecdote. Ils ont l'esprit de détail. »
    Je n'approuve pas ce reproche. L'anecdote permet d'éclairer l'analyse et de soutenir l'attention. Si, en outre, elle met l'accent sur un de ces « petits faits caractéristiques » chers à Taine, elle sollicite le raisonnement mieux que des généralités abstraites. Pourtant, le puissant esprit de synthèse du Général ne pardonne pas aux journalistes de s'attarder aux détails, et souvent de s'y noyer.
    Devant le silence qui suit ce jugement sans appel, je me hasarde à avancer : « Mais, mon général, un journaliste sert à ses lecteurs ce que ses lecteurs lui demandent. Il ne serait pas lu s'il n'allait pas à la rencontre de leurs attentes. Il doit les entraîner vers des sujets difficiles à partir d'exemples faciles. Si Jésus captait l'attention et si les Évangiles représentent le tirage le plus élevé de toute l'Histoire, c'est qu'il s'exprimait

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