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C'était de Gaulle, tome 3

C'était de Gaulle, tome 3

Titel: C'était de Gaulle, tome 3 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Peyrefitte
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fusée était capable de mettre en orbite de gros satellites que nous recueillerions les avantages. Mais je ne suis pas sûr que ça marchera. J'ai fait ça pour faire une politesse à Macmillan. J'ai bien peur que ce soit à fonds perdus. L'intérêt de l'opération, il n'y en aurait qu'un : à la fin des fins, les Européens seront-ils fichus de contrer le monopole de l'industrie américaine ? Mais je me méfie de ces organisations européennes qui ne sont même pas capables de prendre un nom français. Leurs coûts de réalisation sont doubles de ceux que nous paierions si nous faisions la même chose tout seuls. Et on n'est jamais sûr d'aboutir, parce qu'on est toujours suspendu aux autres. »

    « La méthode ouverte est la meilleure... en cas de réussite »
    Conseil du 23 février 1966.
    Je rends compte du dernier lancement de notre fusée Diamant, qui a mis sur orbite notre satellite Diapason : « C'est le premier lancement qui soit entièrement français. Nous avons pris le risque de la publicité, et cette méthode ouverte s'est révélée la meilleure. La France est devenue la troisième puissance spatiale du monde.
    GdG. — La méthode ouverte, comme vous dites, est la meilleure... en cas de réussite. Vous ne diriez pas la même chose si le lancement avait raté. On ne peut pas retenir cette méthode comme un principe absolu, valable dans tous les cas. (Le Général se méfie de la " transparence " ; il y voit une mode, inspirée par les Anglo-Saxons, et par laquelle il ne se laisse pas entraîner. Il préfère le secret et la surprise. Il me semble qu'il a raison pour les expériences atomiques, mais tort pour des expériences scientifiques qu'il est de toute façon impossible de garder confidentielles.)
    Debré. — Mon rôle est de me soucier du coût. Je souhaite unexamen à l'Élysée de toutes ces éventualités qui engendrent d'énormes dépenses : Concorde, Airbus, fusée ELDO, etc.
    Pompidou. — Il faut bien distinguer les dépenses que l'État fait à fonds plus ou moins perdus, et ce qu'il peut faire aux frais des entreprises publiques agissant comme clients ou comme prêteurs.
    GdG. — Il convient de dresser le tableau général, comme l'a suggéré M. Debré, car il n'est pas question de décider sans s'être ménagé une vue d'ensemble. »

    « Les Russes ne cherchent-ils pas à nous attacher davantage à eux ? »
    Salon doré, 22 mars 1966.
    Avec les Russes aussi, il est question de fusées. J'expose au Général leur proposition d'un accord sur la coopération scientifique et technique, particulièrement sur l'espace.
    GdG : « Pourquoi les Russes sont-ils si intéressés ? Est-ce que la coopération avec nous peut vraiment leur apporter quelque chose ? Ou est-ce qu'ils ne nous font ces propositions que pour nous attacher davantage à eux ? J' ai l'impression que, pour la télévision en couleur, notre système ne présentait pas d'avantages techniques pour eux, mais que c'était un premier pas qui pouvait en entraîner d'autres.
    « Il n'y a qu'avantage à ce que nous nous montrions très positifs à l'égard des Soviétiques — notamment vous-même avec Gvichiani 3 ; mais à la condition que les avantages et les inconvénients soient très prudemment pesés avant de conclure un accord précis. Je me demande si les Soviétiques, comme les Américains, n'ont pas comme arrière-pensée de nous détourner d'un lanceur national, pour nous conduire à gaspiller notre argent dans des entreprises chimériques.
    AP. — En tout cas, ils sont plus positifs que les Américains, puisqu'ils nous proposent aussi un système de satellites de communications qui serait " de l'Atlantique à l' Oural ".
    GdG. — Oui, il faut étudier cela à fond, sans se laisser guider par des préjugés. »

    Je reviens sur le CECLES, alias ELDO.
    AP. « Il est clair qu'il faut un programme national de lanceurs, mais nous serons incapables d'aboutir avant 1972 et probablement 1975. Or, c'est en 1969 que Comsat 4 doit être renouvelé. Il y a une période d'environ cinq ans, pendant laquelle le lanceurCECLES nous permettrait de faire un programme de satellites de télécommunications.
    GdG. — Tout ça est très aléatoire ! Il faut qu'on en sorte ! Pourquoi dépenser encore de l'argent sur un programme qui ne nous donne aucune garantie, alors que nous pourrions le dépenser chez nous pour faire quelque chose de sûr ?
    AP. — Il serait quand même dommage d' échouer si près du port. Si les garanties que nous

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