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C'était de Gaulle - Tome II

C'était de Gaulle - Tome II

Titel: C'était de Gaulle - Tome II Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Peyrefitte
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supportera plus, ce sera supporté par les six États ! Donc, la France n'en aura que sa part. Voilà la vérité.
    (Comment peut-il dire d'après mes calculs ? Il n'a tout de même pas calculé lui-même? Intrigué, je téléphone à Burin. Il m'apprend que le Général, préoccupé par les 15 % d'augmentation des prix des céréales qu'annonçait la presse, a demandé qu'on refasse les comptes, estimant à vue de nez que ça ne devait pas dépasser 8 %. Ses conseillers techniques se sont mis au travail, ont contrôlé les chiffrages de la rue de Rivoli et de l'Agriculture, et conclut qu'il fallait prévoir une hausse de 8 %. Le Général, d'instinct, tombait juste...)

    « Les mille milliards qu'on filait tous les ans à l'agriculture, nous ne les lui filerons plus »
    « Ça va nous soulager, quoi qu'en dise Giscard. Dans l'ensemble, ce n'est pas une mauvaise opération financière, surtout à échéance, parce qu'on peut espérer que les mille milliards qu'on filait tous les ans à l'agriculture, eh bien, nous ne les lui filerons plus.
    « La politique agricole commune, ce sera avantageux pour l'Etat. Mais aussi pour les agriculteurs. À cause de l'augmentation du prix des céréales. Et surtout à cause des débouchés pour exporter.
    « Mais si notre agriculture ne fait rien pour s'organiser, les autres se mettront à produire et elle sera couillonnée. Pour le moment, elle a un grand avantage de quantité sur les autres pays du Marché commun. Mais si elle n'améliore pas la qualité, elle le perdra, car rien n'empêchera les Allemands de faire des poulets ou de la viande, rien n'empêchera les Italiens de faire tout ce qu'ils voudront. Il faut qu'elle se modernise sans perdre de temps. Et il faut qu'elle en finisse avec cette psychologie selon laquelle c'est toujours l'État qui paie. Ça, c'est fini. »
    1 Couve, Giscard et Pisani.
    2 Le règlement financier doit en effet fixer la gestion et l'emploi des sommes perçues sur les importations agricoles.

Chapitre 12
    « L'UNIFICATION ALLEMANDE N'EST PAS POSSIBLE SANS UN COMPLET CHANGEMENT ENTRE L'OUEST ET L'EST»
    Au Conseil du 23 décembre 1964, Couve: « Schröder a fait, en séance à l'Alliance atlantique, un discours insolent à notre endroit. Je lui ai marqué qu'il y avait un lien entre la Force multilatérale et la réunification. Les Italiens aussi sont pour la Force multilatérale, parce que la France serait mise à égalité avec les autres. »
    Le Général commente: « Les Allemands sont pleins d'intentions et de prétentions. Après Adenauer, le clan anglo-saxon a pris le dessus à Bonn et il s'est fait beaucoup d'illusions. Il croyait que l'arme atomique était à portée de la main. Ça n'arrivera pas. D'abord, parce que la Force multilatérale ne les y ferait pas accéder. Ensuite, parce qu'elle ne se fera pas, notamment parce que nous n'en voulons pas et que l'on ne peut passer outre à notre veto. Les Américains finiront par prendre la tangente.
    «L'autre déconvenue, c'est la réunification. Schröder avait espéré qu'il obtiendrait des Américains et des Anglais leur appui pour exiger la réunification. Mais elle n'est pas possible, tant que l'Est et l'Ouest ne sont pas réconciliés et que le rideau de fer ne s'est pas levé. Jusque-là, elle est impossible sans guerre, et impossible par une guerre dont personne ne prendra l'initiative. Donc, elle ne se fera pas, sinon le jour où l'Europe soviétique aura cessé d'être soviétique et où on pourra faire un arrangement d'équilibre européen comprenant toute l'Europe. Il n'y a donc pas de raison que nous exigions la réunification allemande, alors que les conditions ne sont pas réunies. »

    Salon doré, 6 janvier 1965.
    AP : « L'Allemagne va réagir vivement, si la Force multilatérale disparaît; elle en voulait.
    GdG. — La protestation d'un pays qui a les reins cassés, ça n'entraîne personne. Les Allemands sont des malheureux qui portent le poids de leur désastre, et qui le porteront encore longtemps. Adenauer l'avait très bien compris.
    AP. — Les Allemands sont inquiets de vos ouvertures à l'Est.
    GdG. — Je ne m'en vais pas demander aux Soviets d'occuper l'Allemagne! (Rire.)

    « Le gouvernement de Pankow, je ne le reconnaîtrai pas parce qu'il a été fait par l'étranger »
    AP. — La presse allemande dit que vous reconnaîtriez Pankow.
    GdG. — C'est tout ce qu'ils mériteraient, les Allemands. Mais non, je ne reconnaîtrai pas Pankow. Nous avons reconnu le

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