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C'était de Gaulle - Tome II

C'était de Gaulle - Tome II

Titel: C'était de Gaulle - Tome II Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Peyrefitte
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collectifs.
    GdG. (vif). — Vous les avez peut-être vu appliquer, mais ce n'était pas une bonne méthode.
    Triboulet. — Ça a quand même permis l'expansion.
    GdG. — Ce ne sont pas les collectifs qui ont fait l'expansion. »
    Plusieurs ministres font mine de protester contre le blocage.
    GdG (agacé) : « La stabilisation affecte tout le monde. Tous y sont favorables, à condition qu'elle ne les touche pas. Si vous remettez tous en cause le resserrement de vos budgets, nous n'en sortirons pas. »
    Le Conseil baisse la tête.
    1 Le Général s'est rendu en visite officielle en Iran du 16 au 20 octobre 1963.

Chapitre 4
    «NOUS RESTERONS LONGTEMPS SUR LE FIL DU RASOIR »
    Au Conseil du jeudi 14 novembre 1963, Giscard fait le point après deux mois : l'indice des prix d'octobre est en nette baisse, mais suremploi, suractivité, surchauffe se maintiennent. Il faut donc adopter un renforcement du dispositif : relever le taux d'escompte de 3,5 à 4 %, abaisser certains droits de douane.
    Le Général approuve : « Tout cela est conforme à ce qui a été décidé en septembre, qui a produit des résultats, mais qui n'est pas encore suffisant pour renverser la tendance.
    « Nous sommes en pleine expansion. Les mesures prises ce matin ne suffiront pas non plus. L'inflation est la différence entre ce qu'un pays produit et les moyens de paiement dont il dispose. Nous disposons de beaucoup plus de moyens de paiement que nous ne produisons.

    « Tout ça est très insuffisant »
    « Depuis 58, nous aurons augmenté notre masse monétaire et nos comptes courants de 95 % et notre dette flottante de 150 %, ce qui est disproportionné par rapport à notre revenu national, qui n'aura augmenté que de 27 %, ce qui est déjà énorme en cinq ans. Tant que cette disproportion subsistera, nous n'en sortirons pas 1 .
    « Il y avait dans l'État beaucoup de mauvaises pratiques invétérées, contre lesquelles nous réagissons. C'est tout ça que nous mettons en ordre. Nous ne le ferons pas du jour au lendemain. Il faut vouloir le faire suffisamment longtemps.
    « Pour y arriver, trois conditions sont nécessaires : l'autorité, une majorité, la stabilité institutionnelle. Ces trois conditions, nous les réunissons. »

    Salon doré, après le Conseil :
    AP : « Vous ne croyez donc pas que ces nouvelles mesures régleront le problème ?
    GdG. — Bien sûr que non ! Tout ça est très insuffisant ! Il y a desmesures qui manquent encore pour l'essentiel et je peux vous assurer qu'on les prendra.
    AP. — Le plan n' atteint pas encore l'inflation à sa racine ?
    GdG. — Il y a dans ce pays une volonté de développement national, mais il n'y a pas de volonté de s'opposer à l'inflation. Les individus comme l'État ont l'argent facile. Il faut ramener notre dette flottante et notre circulation monétaire au niveau de notre revenu national. Là est le problème. Il faut voir les questions de haut. C'est cela qu'il faut régler et on n'avait rien fait pour le régler jusqu'à maintenant.
    « Nous profiterons donc de l'autorité dont nous disposons dans le pays pour aller jusqu'au bout.

    « On rouspète pour obtenir plus que les copains »
    AP. — Faut-il laisser entendre qu'il y aura d'autres mesures ?
    GdG. — Si on vous interroge, laissez-le entendre. Pour le crédit et pour les dépenses publiques.
    « 27 % d'élévation du produit national par individu en cinq ans, cela représente 5 % par an. C'est tout de même déjà beaucoup ! Cela veut dire qu'en quinze ans, on double le niveau de vie d'un individu, qu'en trente ans on le quadruple, et qu'en une vie humaine, on le décuple. Vous trouvez que tout ça n'est pas " social " ?
    AP. — Ça passe un peu inaperçu, ces progrès sont trop lents pour être très sensibles.
    GdG. — Taratata ! On s'en aperçoit fort bien, mais on ne veut pas le reconnaître. Alors, on rouspète, on proteste pour en obtenir toujours plus et, surtout, pour en obtenir plus que les copains, car ce qu'on souhaite, ce n'est pas tant d'en avoir beaucoup, que d'en avoir plus que les autres. »

    Au Conseil du 4 décembre 1963, Giscard manifeste de l'inquiétude : « La stabilisation des prix ne traite pas le fond du problème économique français. »
    Mais, voyant à la réaction de ses collègues que son pessimisme n'a que trop d'échos, il se rattrape : « Les restrictions de crédits sont de plus en plus efficaces. Les réserves du Trésor ne cessent d'augmenter. La progression des rentrées fiscales

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