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C'était de Gaulle - Tome II

C'était de Gaulle - Tome II

Titel: C'était de Gaulle - Tome II Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Peyrefitte
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observations? Je me doute que chacun de vous aurait à en faire.
    Foyer. — La justice est toujours misérable. Vous auriez pu vous dispenser de m'imposer cette amputation, en application du proverbe: "Il est impossible de peigner un diable chauve."
    Fouchet. — J'exprime un regret très profond. La rentrée sera mauvaise. J'ai déjà réalisé un tour de vis considérable.
    GdG. — Sur quoi l'avez-vous pris ?
    Fouchet. — Les heures supplémentaires et les frais de voyage.
    GdG (durement). — Pas sur les traitements que vous payez à tous les enseignants qui sont planqués pour une activité d'agitation à la Ligue de l'enseignement et aux syndicats.
    Pisani. — Je demande que l'on réserve le problème de la détaxe des carburants agricoles.
    GdG. — Je veux bien que l'on étudie de plus près ce problème, mais il doit être bien entendu que ce n'est pas à cause de négociations avec la profession, ni avec les groupes parlementaires, qu'il faut décider ces détaxes. » (Pisani reste muet.)
    Les complaintes se poursuivent longtemps. Le Général est intraitable. Il lance à la cantonade : « Vous avez fait tellement de promesses que vous êtes embarrassés maintenant. »

    « La formation professionnelle, c'est ça l'essentiel»
    Conseil du 8 septembre 1965. Les ministres dépensiers ont séché leurs larmes. Le ministre des Finances savoure son chef-d'œuvre.
    Giscard : «C'est le septième projet de budget que j'ai le privilège de présenter au Conseil, soit comme secrétaire d'État, soit dans mes fonctions propres.
    « Des changements importants y ont été introduits. Ainsi, toutes les dépenses à caractère définitif seront financées par l'impôt.
    GdG. — La formation professionnelle, c'est ça l'essentiel. De combien s'accroît-elle ?
    Giscard (interloqué d'être interrompu en plein élan, mais incollable). — 13 % ... Le point faible de ce budget, c'est une croissance excessive des dépenses ordinaires. Elle n'est pas conforme à la modération de la consommation voulue par le plan de stabilisation. En revanche, nous avons abouti à une normalisation de la préparation budgétaire. Les trois plus importants budgets, Armées, Éducation, Agriculture, ont été fixés sans que le Premier ministre ait àintervenir. Mais j'ai réservé au Premier ministre la formulation des choix essentiels. »
    De Gaulle remercie : « Nous avons établi les conditions nécessaires au maintien des habitudes nouvelles.
    Pompidou. — C'est le budget le meilleur de ceux que j'ai pu voir depuis que vous m'avez appelé à ces fonctions. Le meilleur, parce que le plus sincère ; les dispositions ont été prises pour que les dépenses ne dépassent pas les prévisions. La règle de l'équilibre est appliquée strictement. »
    Pompidou est aussi content, en énonçant ces résultats, que Colbert se frottant les mains quand il s'asseyait à sa table de travail. Le Premier ministre donne longuement le détail de ses choix.
    Le Général hoche la tête. L'inflation est cassée, l'expansion ne l'est pas. La Bête est terrassée, la Belle est sauvée. Il est heureux. C'est sa victoire.
    LA FIN DES PAYSANS
    1 Ministre de la Santé publique.

Chapitre 8
    « CE SONT LES PAYSANS LES PLUS RICHES QUI SONT LES PLUS LARMOYANTS »
    Le Général défend l'agriculture française avec bec et ongles face aux autres pays. Mais il n'est pas béat devant nos agriculteurs.
    Conseil du 27 mars 1963.
    Pisani : « Les conséquences du gel sont moins graves qu'on ne l'avait annoncé. On pensait avoir perdu 50 % des récoltes de céréales. En fait, les destructions ne sont que de 20 %.
    GdG. — Je vous prédis, sans aucune crainte de me tromper, que nous aurons du blé à ne savoir qu'en faire.
    Pisani. — Puissiez-vous ne pas vous tromper, mon général !
    GdG. — Il faudrait qu'un jour vous vous décidiez à nous parler enfin, non des conséquences du mauvais temps, mais des conséquences du beau temps.
    Pisani. — Je voudrais être en mesure de le faire.
    GdG (à bout portant). — L'an dernier, vous étiez tout à fait en mesure de le faire, et vous ne l'avez pas fait.
    « Les paysans ne sont jamais contents. Ou bien il pleut trop, ou bien c'est trop sec, ou bien il fait trop froid, ou bien il fait trop doux. Jamais ça ne va ! Il faut toujours s'apitoyer à leur sujet ! D'ailleurs, chaque ministre a la manie de s'apitoyer sur sa clientèle. Les Conseils des ministres sont des concerts de lamentations. »

    « Si les paysans portent

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