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C'était de Gaulle - Tome II

C'était de Gaulle - Tome II

Titel: C'était de Gaulle - Tome II Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Peyrefitte
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continuant à traire la France. Enfin... Le problème reste à la mesure de nos moyens pour la Réunion et les Antilles, avec leur million de Créoles. Mais comment tant de gens ont-ils pu croire que le même problème était soluble pour l'Algérie, avec ses dix millions d'Arabes ? »
    LE MAGHREB
    1 Préfet de la Réunion.
    2 Allusion à l'expression couramment utilisée dans les DOM pour désigner les allocations familiales : « argent-braguette ».
    3 Chef de file indépendantiste et président du Conseil de gouvernement en Nouvelle-Calédonie.
    4 Loi votée en 1956, à l'initiative de Gaston Defferre, ministre de la France d'outre-mer dans le gouvernement Guy Mollet, et qui préparait l'accession des territoires d'outre-mer à l'autonomie. Dans les territoires d'Afrique, l'indépendance l'avait annulée. Elle s'appliquait toujours à la Nouvelle-Calédonie.
    5 Voir ci-dessus, p. 173 sq.
    6 D'origine antillaise, Frantz Fanon s'est rendu célèbre par ses livres Peau noire, Masques blancs (1952) et surtout Les Damnés de la terre (1961), manifestes contre l'homme blanc.
    7 Voir p. 44.4.
    8 Voir p. 523.
    9 Secrétaire général à la Présidence de la République pour la Communauté et les Affaires africaines et malgaches.
    10 Le Général avait fait une première visite officielle aux Antilles et en Guyane du 30 avril au 3 mai 1960.
    11 De fait, la presse ne reproduira la déclaration que très partiellement.

Chapitre 3
    « J'AIMERAIS QU'IL NAISSE PLUS DE BÉBÉS EN FRANCE ET QU'IL Y VIENNE MOINS D'IMMIGRÉS»
    Au Conseil du mardi 7 mai 1963 , Broglie 1 , qui revient d'Algérie : « Ben Bella n'est hostile à nos essais atomiques que doctrinalement. Sa seule demande, c'est le secret. "Faites-les en l'air si vous voulez, mais qu'on n'en parle pas ! "
    « Il a sa théorie du paupérisme. Il le juge inévitable. Si l'Algérie restait comme la Tunisie et le Maroc, elle garderait sa pauvreté, plus des inégalités insupportables. Ben Bella veut égaliser la pauvreté, pour qu'elle devienne acceptable.

    « Ben Bella n'a que la pauvreté à partager »
    GdG. — Il n'a que la pauvreté à partager.
    Triboulet. — Il y a danger à poursuivre une aide en argent libre 2 . Si nous l'accordons à l'Algérie, les États noirs prendront ce prétexte pour en demander autant.
    Giscard. — Il est satisfaisant que nous procédions à un abattement de 200 millions sur l'aide libre, de manière à pénaliser l'Algérie pour les nationalisations de terres.
    Le Général intervient tout à coup sur un sujet qui n'a pas été abordé :
    « J'attire votre attention sur un problème qui pourrait devenir sérieux. Il y a eu 40 000 immigrants d'Algérie en avril. C'est presque égal au nombre de bébés nés en France pendant le même mois. J'aimerais qu'il naisse plus de bébés en France et qu'il y vienne moins d'immigrés. Vraiment, point trop n'en faut! Il devient urgent d'y mettre bon ordre ! Je vous demande, Monsieur le Premier ministre, d'étudier les parades. »

    Après le Conseil du 7 mai 1963, je questionne le Général sur le voyage de Nasser en Algérie. « Y attachez-vous de l'importance ?
    GdG. — Aucune. Tout ça n'est pas sérieux. Nasser a eu du succès, parce qu'il est beau garçon, parce qu'il parle aux Algériens de la grandeur arabe. Ça les enthousiasme, ça les fait rêver. Maisvoyez, Nasser et Ben Bella ne se comprennent pas, il leur faut un interprète ! Le panarabisme, c'est de la blagologie.
    « Bien sûr, Nasser a un immense prestige dans tout le tiers-monde, parce qu'il a résisté aux Français et aux Anglais. Ou plus exactement, parce que les Américains et les Russes, par une démagogie qui s'est rencontrée pour une fois, se sont mis d'accord pour intimer aux Français et aux Anglais l'ordre de s'arrêter. Ce que nous n'aurions jamais fait, les uns et les autres, si nous avions eu une arme atomique de représailles qui aurait annulé la menace des Russes. D'ailleurs, comme disait Churchill, "je n'aurais peut-être pas commencé cette opération, mais si j'avais commencé, je serais allé jusqu'au bout". Il n'empêche que Nasser a été le grand bénéficiaire de la bagarre qui a opposé les deux Grands aux deux moins grands. Il a fait plier l'Occident.
    « Mais de cet accueil enthousiaste, qu'est-ce qui va sortir ? Tout ça sombrera dans les fumées. »

    « Ben Bella, c'est Danton ; Boumedienne, c'est Robespierre»
    Après le Conseil du 29 mai 1963, le Général me dit :
    « Des Algériens viennent à

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