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C'était de Gaulle - Tome II

C'était de Gaulle - Tome II

Titel: C'était de Gaulle - Tome II Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Peyrefitte
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dans une affaire d'espionnage au profit de l'URSS.
    3 X..., notre ambassadeur dans un pays de l'Est, a été rappelé précipitamment à Paris. La police politique de ce pays l'avait fait tomber dans ses rets.

Chapitre 3
    « POUR LE RANG DE LA FRANCE »
    Salon doré, 12 juin 1963.
    Maurice Herzog a fait aujourd'hui son entrée au Conseil des ministres. On peut prévoir une question de journaliste :
    AP : « Pourquoi avez-vous souhaité que Maurice Herzog, de haut-commissaire à la Jeunesse et aux Sports, accède au rang de secrétaire d'État ?
    GdG. — Il est utile que la jeunesse et les sports soient représentés au Conseil des ministres. »
    Un silence, puis il reprend :
    GdG : « Herzog a travaillé pour le rang de la France. Il a été le premier à se hisser dans l'Himalaya sur un pic de plus de 8 000 mètres et il y a laissé ses mains et ses pieds 1 . »
    Ses mains et ses pieds : il ne croit qu'aux témoins qui s'adonnent à leur foi à tous risques — et à corps perdu. « Le premier » : connaît-il l'épitaphe qui, sur la tombe d'Alain Gerbault, à Bora-Bora, entoure un globe terrestre en pierre 2 ? Beaucoup d'autres l'ont fait depuis. Mais il avait été le premier. Lui aussi, il avait « travaillé pour le rang de la France ».

    « Il faut surtout que nos athlètes gagnent »
    Le Général est obsédé par le rang de la France — et celui-ci commence par le rang des Français dans les compétitions internationales. Il attache aux Jeux Olympiques une importance qui a surpris plus d'un d'entre nous, autour du tapis vert. Nos résultats piteux aux Jeux de Rome en 1960 l'avaient affligé : ils signaient à ses yeux le triste bilan de la IV e . Il tient à effacer la tache.

    Conseil du 18 septembre 1963.
    Lyon est candidate pour les Jeux d'été et Grenoble pour les Jeux d'hiver de 1968. Le Général trouve déplacé que ce soient des villes et non des États qui posent leur candidature. « Alors que ce sont lesnations qui sont concernées ! Ce sont les États qui doivent mettre en œuvre les moyens nécessaires pour organiser convenablement les Jeux ! » Mais on doit bien s'incliner devant les règles du Comité olympique. Il maugrée : « Ce sont les règles des Anglo-Saxons ! Ils les imposent aux autres ! »
    Il soutient avec feu les mérites de Lyon : « C'est la première fois depuis la guerre, en dehors de Rome, que les Jeux Olympiques se feraient dans un endroit qui attirerait des visiteurs. Qui va à Helsinki ou à Melbourne ? Toute l'Allemagne, la Suisse, la France, l'Angleterre, l'Italie s'abattront pour les vacances aux Jeux Olympiques de Lyon. Il faudra loger tout ce monde. Ils seront plusieurs millions. Il faudra rester fermes sur les prix du bifteck et du jambon... Si Lyon ou Grenoble doivent être retenus, il faut que l'accueil soit très bien. (Il ne dit jamais parfait. La perfection, à ses yeux, n'est pas de ce monde.) Mais il faut aussi et surtout que nos athlètes gagnent ! »

    « Ce n'est pas la masse qui compte le plus »
    Salon doré, après le Conseil.
    AP : « Mais comment gagner, en face des États-Unis ou de l'Union soviétique ? Nous ne faisons pas le poids...
    GdG. — Il en est des Jeux Olympiques comme de la grande politique. Ce n'est pas la dimension, ce n'est pas la masse qui compte le plus. C'est l'organisation, c'est la volonté. »
    Il relève la tête, ôte ses lunettes. Je sais qu'il ne me voit plus que comme une masse grise. Mais ce qu'il veut en cet instant, ce n'est pas me voir, c'est que je le voie, sans les loupes qui le vieillissent et l'enlaidissent. Il veut que son visage reste gravé dans ma mémoire. Je suis sûr de ne jamais oublier cette expression :
    GdG : « Voyez-vous, la France n'est plus un mastodonte. Elle n'est pas à la taille des deux pays qui le sont devenus. Mais elle peut de nouveau, avec ses dimensions modestes, jouer un rôle de grande puissance. C'est ce que nous sommes en train de réussir. Nous bénéficions dans le monde d'un acquis moral incomparable. Le jeu de la France consiste à placer nos efforts à l'endroit où ils produisent le plus d'effet. »
    Des sports à la force de dissuasion, il faut reconnaître qu'il y a cohérence de vision et unité de méthode.

    Au Conseil du 5 février 1964 . Hélas, Mexico a été préféré à Lyon. Du moins peut-on se réjouir d'un succès : « Il est heureux que Grenoble ait été choisie pour les Jeux d'hiver. » Il s'inquiète des équipements : « Les pistes seront-elles suffisantes ?

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