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C'était de Gaulle - Tome II

C'était de Gaulle - Tome II

Titel: C'était de Gaulle - Tome II Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Peyrefitte
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être de Gaulle », c'est cela toujours. Il a fait en lui l'unité, d'où il tire cette simplicité dans la grandeur qui n'appartient qu'à lui.

    Sa mission lui paraît être d'unir aussi le passé et l'avenir. Homme du passé, il récapitule en lui des siècles de notre histoire ; il ne renie aucune de nos traditions diverses et même opposées. Homme de l'avenir, il l'est dans le même élan ; au point que je n'ai jamais vu pareille attention au futur ; ni, au bord de l'extrême vieillesse, pareille jeunesse dans l'esprit.
    C'est sans doute là qu'il puise cette force permanente. Par un phénomène étrange d'identification, il se confond avec la France et avec la rumeur des siècles. Il ne se contente pas de parler au nom de la France. Il est la France elle-même. Dans l'écheveau embrouillé des circonstances, dans les conflits des intérêts, dans les jeux du hasard, il se guide sur cette seule certitude.
    Il conclut :
    « La personnalité française doit être maintenue coûte que coûte, pour qu'elle serve d'exemple aux autres nations et les encourage à s'affirmer pacifiquement. C'est notre mission essentielle. Une lampe n'est pas faite pour rester,cachée, mais pour porter la lumière. C'est le rôle de la France. À condition de rester la France et de s'affirmer comme telle. La France ne se confond pas. »
    1 Le 3 juin 1950, Maurice Herzog et Louis Lachenal († 1955) parvenaient au sommet de l'Annapurna (8 091 m). Les doigts des mains et des pieds d'Herzog, gelés, durent être amputés.
    2 Elle est en latin, et le passant doit avoir quelque mal à la déchiffrer : Primus circumdedisti me solus, « Tu fus le premier à faire mon tour en solitaire ».

Chapitre 4
    « ON A UN PEU HONTE D'ÊTRE À DROITE, ON SE PAVANE D'ÊTRE À GAUCHE »
    À la fin de 1962, après le référendum et les élections, le Général s'était cru « débarrassé des politiciens ». Mais ils continuent d'occuper des positions, retrouvent des mandats électifs, s'agitent dans la presse. Ils ne sont restés assommés que quelques mois : la grève des mineurs leur a rendu courage en faisant apparaître que la victoire du Général n'était pas irréversible. Ils reportent leur espoir vers les élections cantonales de 1964, municipales de mars 1965, et surtout présidentielle de décembre 1965. La parenthèse de Gaulle finira bien par se refermer ! Du coup, ils recommencent à s'attirer les foudres privées du Général.

    Salon doré, 26 juin 1963.
    GdG : « Tixier-Vignancour rallie le Front populaire 1 ! C'est la collusion des extrêmes ! Les politiciens sont toujours prêts à se coaliser contre de Gaulle, c'est-à-dire contre l'intérêt national.»
    Dimanche en Maine-et-Loire, dans une cantonale partielle, un MRP 2 a rassemblé toutes les voix, même communistes, contre le candidat gaulliste. Et mardi, Tixier-Vignancour est élu membre du conseil de l'Ordre des avocats.
    GdG : « C'est un comble ! »

    « Monnerville et Mitterrand sont les princes des politichiens »
    Plus que tous les autres, Gaston Monnerville et François Mitterrand ont le don de l'irriter. Au Conseil du 1 er octobre 1963, le Général : « Le président du Sénat a dit que les magistrats démissionnaient en masse et qu'il y avait des camps de concentration en France. Quels magistrats démissionnent ? Où sont les camps de concentration ? Il faudrait le poursuivre pour fausses nouvelles.
    Pompidou. — Il faut faire la part de la mythomanie. Monnervillese fait garder avec soin, parce qu'il est convaincu qu'il va être assassiné. Sans doute à la manière de Mitterrand à l'Observatoire.
    GdG. - Mitterrand, il n'a pas très bien su comment il se tirerait de ce coup monté, bien que ce soit lui qui l'ait monté. »

    Après le Conseil, je demande au Général : « Vous avez récupéré pas mal d'hommes politiques qui auraient dû vous être hostiles. Vous finirez bien par récupérer Monnerville et Mitterrand ?
    GdG. — Ceux-là, ils sont irrécupérables, ce sont les princes des politichiens. »

    Salon doré, 14 novembre 1963. Je demande au Général ce qu'il pense du voyage de Guy Mollet en URSS.
    GdG : « Je n'en pense rien. C'est absolument sans intérêt. Que voulez-vous qu'il en sorte ? Les socialistes s'arrangeront toujours pour bénéficier des voix communistes au second tour, et réciproquement. Les communistes s'arrangeront toujours pour se dédouaner de l'accusation d'obéir aux ordres de Moscou en se liant avec les socialistes, de manière à

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