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C'était de Gaulle - Tome II

C'était de Gaulle - Tome II

Titel: C'était de Gaulle - Tome II Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Peyrefitte
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la gauche à la droite, sont francs-maçons. On m'en dit autant des magistrats, qu'ils soient du siège ou du parquet. Ça expliquerait bien des choses. Ces gens-là n' aiment pas la France, ils préfèrent les Anglo-Saxons. »
    Comme s'il voulait compenser une dureté excessive par une touche d'humour, il ajoute : « Il est bon que les catholiques soient des catholiques, les protestants des protestants, les juifs des juifs et les francs-maçons des francs-maçons. Tout ça, ça fait la France. Mais s'ils se mettent à passer d'une catégorie à l'autre, c'est la pagaille. »
    Etrange face à face : celui qui a rendu les libertés, la dignité, la vie même aux sociétés de pensée, aux francs-maçons, au Sénat — et les amnésiques qui le combattent en usant contre lui des dons qu'il leur a faits...
    En me raccompagnant à la porte, il conclut : « Ce qu'il faut et suffit, pour ne pas se laisser emprisonner, c'est s'adresser au souverain, qui, lui, n'est pas ingrat. Il faut interroger le pays. »

    « Si nous durons assez longtemps, les politiciens s'étoufferont »
    Mais parfois, il se prenait à espérer qu'il finirait par amender les politiciens eux-mêmes.
    Le 25 mars 1964, je lis au Général une dépêche sur Gaston Defferre, candidat virtuel à la prochaine élection présidentielle, qui était hier l'hôte du National Press Club à Washington. Il a fait remarquer que sa divergence de vues avec le général de Gaulle « ne signifie pas que la France doive être soumise aux États-Unis. Qu'il soit bien établi qu'aucun pays ne peut nous imposer son point de vue ». J'ajoute : « Vous ne trouvez pas, mon général, qu'on dirait que c'est de vous ?
    GdG. — Même un politicien est obligé, vis-à-vis des Américains, de faire de la surenchère par rapport à moi. Son entreprise électorale échouerait s'il oubliait un instant les intérêts de la France, même s'il faut les affirmer durement face au monde anglo-saxon. C'est nouveau ; et ça ne disparaîtra pas de si tôt. Les politiciens voudraient bien s'aplatir devant Washington, mais ils ne le peuvent plus. Nous les avons pris au piège. Si nous durons suffisamment longtemps, ils n'en sortiront plus. Ils s'étoufferont. La V e République sera établie. L'État sera ferme sur ses jambes. »
    L'ATOME, « ARME DE L'INDÉPENDANCE »
    1 M e Jean-Louis Tixier-Vignancour, avocat et homme politique d'extrême-droite, futur candidat à la présidence de la République, vient de se déclarer prêt à s' allier avec les socialistes et les communistes pour battre les gaullistes.
    2 M. Goujon, canton de Tiercé, en remplacement d'André Cointreau, indépendant, décédé. Au premier tour, le neveu de celui-ci, Pierre Cointreau, soutenu par l'UNR, arrivait largement en tête, mais les voix recueillies au premier tour par les candidats communiste, poujadiste et indépendant l'ont battu au second tour.
    3 Décorations décernées par le gouvernement provisoire à des militaires qui avaient combattu en Syrie pour le compte de Vichy. Herriot avait pris à partie le Général, qui l'avait alors récusé rudement comme juge de l'honneur militaire.
    4 Respectivement Président de la République italienne ( 1964-1970), et chef du parti socialiste, plusieurs fois ministre, notamment dans les gouvernements d'Aldo Moro.
    5 Poussé vigoureusement par Napoléon III, le maréchal Niel, ministre de la Guerre, propose une réforme de l'armée sur le modèle prussien, en ajoutant à l'armée active constituée par le tirage au sort et le service de sept ans une « garde mobile » entraînée, formant une armée de réserve. Devant les réticences de sa majorité et le déchaînement de l'opposition républicaine, Napoléon et Niel ne purent faire voter qu'un projet émasculé, sans portée. Jules Favre résumait l'opinion de la gauche en s'exclamant : « La nation la plus puissante est celle qui serait le plus près du désarmement. »

Chapitre 5
    «IL FAUT SE PRÉPARER À TIRER TOUS AZIMUTS»
    Au Conseil du 25 juin 1963, Messmer 1 rend compte des manœuvres de la 3 e division blindée allemande, au Hanovre, dans les landes de Lunebourg : « L'élite militaire et aristocratique retourne à ces forces blindées. Tout l'armorial des Panzer Divisionen revient. Les fils des maréchaux sont devenus lieutenants ou capitaines.
    GdG. — C'est très intéressant ("très" est rare dans sa bouche). Je ne suis pas surpris. Leur arme blindée leur a permis d'abattre la Pologne puis la France

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