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C'était de Gaulle - Tome II

C'était de Gaulle - Tome II

Titel: C'était de Gaulle - Tome II Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Peyrefitte
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l'élection pour le Président de la République du mois de décembre suivant. (Il se garde de dire que plusieurs de ses ministres, dont Giscard et Pisani, ont vigoureusement insisté sur ce lien. Il ne pourfend que les journalistes.) C'est leur manière de voir. Ce n'est pas le sens des élections. Ce n'est pas ainsi que le ressentiront les citoyens. Le gouvernement a-t-il intérêt à politiser ? Je ne le crois pas. L' élection municipale doit avoir le moins possible le caractère d'une lutte politique. Nous, en tout cas, politisons-la le moins possible.
    « Disons que jusqu'à 30 000 habitants, le scrutin permettra le panachage. (Il choisit donc le seuil le plus haut.) N'empêchons pas au second tour les listes d'être présentes, dès lors qu'elles l'ont été au premier.
    « Entre le premier et le second tour, pourra-t-on modifier la composition des listes ? Je serais assez porté à ce qu'on ne le puisse pas. (Il faut traduire : "Je décide qu'on ne le pourra pas.")
    « Il vaut mieux exclure l'élection à un seul tour, qui bousculerait toutes nos habitudes et pratiques.
    « Par conséquent, nous retenons deux principes :
    « 1. La disparition de la représentation proportionnelle ;
    « 2. Le découpage des grandes villes : Paris, Lyon, Marseille. Bordeaux n'y tient pas, Strasbourg pas davantage, Lille non plus. Il ne faut pas découper à l'excès. »

    « Une municipalité, c'est le gouvernement d'une ville : il doit être un »
    Salon doré, après le Conseil.
    GdG : « Expliquez bien que ce projet a pour but de donner de l'efficacité aux municipalités. Il s'agit de permettre et même de rendre obligatoire leur cohésion. Il n'est pas concevable que certains se désolidarisent des autres et tirent leur épingle du jeu, tout en faisant partie de l'équipe. Une municipalité, c'est le gouvernement d'une ville ; il doit être un. Ce principe est valable, quelle que soit l'importance des communes. La proportionnelle ne donnepas aux conseils municipaux la stabilité et la cohésion nécessaires. Dans les grandes villes, qui sont toutes en expansion, si une majorité homogène ne se manifeste pas au sein du conseil municipal, jamais les problèmes d'équipement, les problèmes sociaux ou économiques ne seront traités d'une manière satisfaisante. Mais précisez bien : cette réforme ne touche que 153 communes sur 38 000. Il n'y a rien de changé pour les communes de moins de 30 000 habitants.
    « D'autre part, ce n'est pas le gouvernement qui cherche à politiser ces élections. Si elles prennent une tournure politique, ce ne sera pas son fait. L'unique objectif du gouvernement est de renforcer la solidarité des municipalités.
    « C'est ça l'essentiel. Partout dans le pays, il faut restaurer, ou plutôt instaurer, l'esprit de responsabilité.

    « Laissez les électeurs tranquilles ! Ne les tracassez pas!»
    « La suppression de la proportionnelle n'est qu'un cas particulier de ce principe général. Mais c'est un élément important. Tenez, à Paris, il y a toutes sortes de Topazes qui combinent entre eux, qui forment des majorités mobiles. Il est vrai que le conseil municipal de Paris n'a aucun pouvoir réel, le préfet arrive toujours à s'en sortir. Seulement, ils embêtent tout le monde.
    AP. — Vous auriez préféré que les ministres ne soient pas maires ?
    GdG. — Oui ! J'avais fait mettre cette incompatibilité dans l' avant-projet de Constitution. Mais plusieurs ministres qui étaient maires, Guy Mollet, Pflimlin et d' autres, ont poussé des cris de gorets : " Que deviendrons-nous quand nous ne serons plus ministres, si nous ne sommes ni parlementaires, ni maires ?" Il y avait pourtant un moyen bien simple de tourner la difficulté : que le ministre se fasse élire maire, abandonne son mandat au bout d'un mois de cumul, tout en restant conseiller municipal, et qu'il cède son fauteuil à un collègue, qui le lui rendrait s'il quitte le gouvernement. Un maire doit tout de même s'occuper personnellement de sa mairie au moins deux ou trois jours par semaine, demeurer sur place, se montrer, être digne de son titre. C'est autant de moins pour le temps et l'énergie qu'il devrait consacrer à son ministère. Et comme toutes les villes ne peuvent pas avoir la chance que leur maire soit ministre en exercice, cela crée entre elles une inégalité. Le ministre-maire est juge et partie. Il confond les genres. Le cumul des fonctions a quelque chose de contraire à la bonne marche des institutions, et

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