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C'était de Gaulle - Tome II

C'était de Gaulle - Tome II

Titel: C'était de Gaulle - Tome II Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Peyrefitte
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serait lié par l'avis du Conseil d'État, qui sortirait ainsi de son rôle consultatif et obtiendrait un droit de veto (comme les parlements de l'Ancien Régime, sauf si le roi décidait de tenir un lit de justice).
    7 Arrêt du 19 octobre 1963, par lequel le Conseil d'État avait annulé l'ordonnance du 1 er juin 1962 instituant la Cour militaire de justice, sur la requête de Canal, l'un de ceux qu'elle devait juger. Le Conseil d'État avait privé de base légale les condamnations prononcées par la Cour militaire de justice, dont certaines étaient exécutées. C'était un coup terrible porté au Président de la République et au gouvernement, dix jours avant un référendum contesté. Le gouvernement a fait valider en janvier 1963, par la loi, l'existence et les jugements de la Cour militaire de justice.

Chapitre 14
    «LES ÉLECTIONS LOCALES, JE M'EN BATS L'ŒIL»
    Salon doré, 3 mars 1964.
    AP : « Attachez-vous beaucoup d'importance aux élections cantonales de dimanche prochain ?
    GdG. — Absolument aucune. Je veux bien que vous vous y présentiez, si ça vous aide à vous implanter. (Il se souvient donc que j'ai demandé voici deux mois à Burin de l'interroger pour obtenir son "feu vert".) Mais de grâce ! N'y perdez pas votre temps. Vous êtes avant tout ministre de la République. Et je ne vous conseille pas de devenir président de votre Conseil général, vous y perdriez votre temps.
    AP. — Cette tentation m'est épargnée, il est largement antigaulliste.
    GdG. — Ces élections, ça ne compte pas, comme manifestation d'une opinion nationale dans le sens des grands choix à faire par oui ou par non.

    « Essayer d'enlever des sièges, c'est secondaire »
    AP. — On ne peut pas laisser seulement en place des adversaires. GdG. — Je ne vois pas d'inconvénient à essayer d'enlever des sièges ; mais c'est secondaire. C'est un scrutin qui n'a jamais eu de signification politique. Il y a trois ans, dans mon canton, à Colombey, s'est présenté le conseiller général sortant, qui est le docteur Colomb, un vieux rad-soc 1 , le médecin de Colombey. Il est vrai qu'il n'y avait pas de candidat UNR. J'aurais pu voter blanc, étant donné la manière dont se comportent les radicaux. J'ai voté pour lui. À Colombey, ça paraissait tout naturel. Ça ne veut pas dire que je suis rad-soc ! (Rire.) C'était l'enfant de Colombey, il s'était occupé de faire mettre l'eau dans les communes du canton, il y avait quarante ans qu'il était là. Ça n'avait pas l'ombre d'une signification politique.
    AP. — On pourrait enlever au scrutin ce caractère personnel, en faisant un scrutin de liste, par arrondissements.
    GdG. — Alors, vous changez complètement la nature des conseils généraux. Mais il n'y a pas intérêt à politiser les élections locales. D'ailleurs, c'est le secret désir des électeurs.
    AP. — Dans l'exploitation des résultats, il faudra faire attention à ne parler que des nouveaux élus. Sinon, les anciens partis tireront à eux tous les sortants qui sont automatiquement réélus.
    GdG. — Mettez-vous d'accord avec Frey. Les élections locales, je m'en bats l' œil. »

    « Vous êtes nombreux à vous passionner pour ce scrutin »
    Au Conseil du jeudi 2 avril 1964, nous avons eu droit à un tour de table spontané, pour arrêter une doctrine sur le régime électoral en vue des élections municipales de l'an prochain.
    Frey : « Depuis l'ordonnance de février 1959, le scrutin est majoritaire pour les communes de moins de 120 000 habitants, proportionnel pour plus de 120 000 habitants — vingt communes.
    « Conséquences de la proportionnelle : les conseils municipaux sont hétérogènes ; d'où marchandages, combinaisons, immobilisme. Le scrutin majoritaire est seul capable de mettre en œuvre une action précise. »
    Sur ce point, il y a accord dans le Conseil. Mais les avis sont plus partagés sur trois questions. Faut-il un, ou deux tours ? S'il y en a deux, doit-on autoriser les fusions de listes ? À partir de quel seuil les listes seront-elles « bloquées », c' est-à-dire le « panachage » interdit ?
    Beaucoup de ministres sont concernés ; presque tous sont intéressés, sauf quelques-uns comme Couve, qui bâille ostensiblement à plusieurs reprises. Le Général, connaissant son monde, laisse aller le débat. La plupart d'entre nous prennent la parole, comme si nous avions été invités à un tour de table solennel.
    Giscard (candidat malheureux en 1959 à la mairie de

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