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C’était le XXe siècle T.3. La guerre absolue

C’était le XXe siècle T.3. La guerre absolue

Titel: C’était le XXe siècle T.3. La guerre absolue Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Decaux
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vous ne croyez pas ce que nous trouvons par jour ! Les dollars, les diamants, l’or ! Mais voyez vous-même” – Alors il me guida à un bijoutier, qui avait la responsabilité de toutes ces valeurs. – On me fit voir encore un des chefs du grand magasin de l’ouest Berlin, “Kaufhaus des Westens” et un petit homme, qu’on faisait jouer le violon, chefs du commando travailleurs juifs. “C’est un capitaine de l’armée K et K Autriche, chevalier du Croix de fer Allemand I [première] Klasse”, me dit le Hauptsturmführer Obermeyer. – Alors les corps nus furent jetés dans de grands fossés de 100 x 20 x 12 m environ, situés auprès des chambres de la mort. – Après quelques jours, les corps se gonflaient et le tout s’élevait de 2-3 m par moyen de gaz, qui se formait dans les cadavres. Après quelques jours, le gonflement fini, les corps tombaient ensemble. Autre jour  (73) les fossés furent remplies de nouveau et couvertes de 10 cm de sable. – Quelque temps plus tard – j’ai écouté – on a fait des grilles de rail de chemin de fer et a brûlé les cadavres par moyen de l’huile Diesel et de l’essence, pour faire disparaître les cadavres.
    « À Belzec et à Treblinka, on ne s’est pas donné la peine de compter d’une manière quelquement exacte le nombre des hommes tués. Les nombres, faits connus par British Broadcasting Co – Radio sans fil sont pas justes, en vérité il s’agira de 25 000 000 hommes ! Pas juifs seulement, mais en préférence des Polonais et Tchèques biologiquement sans valeur selon opinion des Nazis. »
     
    Le lendemain, Gerstein se rendra au camp de Treblinka : « L’institution de ce lieu de la mort était presque la même comme à Belzec, mais plus grande encore. 8 chambres à gaz et de vrais montagnes de vêtements et de linge, 35-40 m environ d’altitude. Alors, à notre “honneur”, on fit un banquet avec tous les employés de l’institut. Le Obersturmbahnführer professeur Dr méd. Pfannenstiel, ordinarius d’hygiène de l’université de Marburg/Lahn, fit un sermon : Votre œuvre c’est un grand devoir et un devoir si utile et si nécessaire. En moi seul il parlait de cet institut comme de “beauté du travail” et d’une chose humaine. À tous : Si l’on voit les corps des Juifs, on comprend la grandeur de votre bon œuvre ! – Le dîner lui-même était simple, mais, selon l’ordre de Himmler, les occupés de ce service recevaient ce qu’ils voulaient de beurre, viande, alcool, etc. – Au congé, on nous offre plusieurs kilos de beurre et grande nombre de bouteilles de liqueur. […] Pfannenstiel prit encore ma portion. – Nous allions par l’auto à Varsovie. »
    L’horreur. L’absolu de l’horreur. Dans un autre récit, Gerstein se remémore son séjour devant les chambres de la mort  (74) . Il est au-delà du désespoir : « Je prie avec eux. Je me presse dans un coin et je me mets à crier à l’intention de leur Dieu et du mien, je peux me permettre de le faire, car il y a beaucoup de bruit autour de moi. Que j’aurais voulu entrer avec eux dans les chambres à gaz, que j’aurais aimé mourir de leur mort ! On aurait alors trouvé dans les chambres à gaz un officier SS en uniforme, personne n’aurait cru que j’étais mort pour protester contre ces assassinats ; on aurait cru à un accident et j’aurais eu pour épitaphe : “Pour son très cher Führer, en service commandé.” Mais je ne peux le faire encore. Je ne devais pas succomber à la tentation de mourir avec ces gens. Je savais beaucoup de choses sur ces assassinats. Wirth m’avait dit : “Il n’y a pas dix êtres qui ont vu ou verront autant que vous.” Tous les auxiliaires étrangers seront exécutés à la fin. Je suis l’un des 5 hommes qui ont vu toute l’installation, et le seul certainement à l’avoir visitée en ennemi de cette bande d’assassins. »
     
    Après un tel récit, seul convient le silence. Les images demeurent en nous comme ces notes de musique plaquées avant tant de force sur le clavier qu’elles se prolongent bien au-delà de leur fin attendue. Non seulement le style chaotique du narrateur, ses impropriétés, sa ponctuation si personnelle ne nous gênent en rien mais il semble au contraire qu’une langue plus classique conviendrait moins bien à de telles gravures à l’eau-forte.
    Or – le croira-t-on ? – le récit que l’on vient de lire a été mis en doute. D’aucuns

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