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Chasse au loup

Chasse au loup

Titel: Chasse au loup Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Armand Cabasson
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pas. Il est si rusé que l’on peut s’attendre à ce qu’il ait une nouvelle fois brouillé les pistes. Il connaît tellement bien ces forêts qu’il a pu convaincre ces deux compagnies de le prendre comme guide pour organiser cette embuscade.
    — Pendant que vous attendiez qu’un aide se libère pour vous recoudre, je me suis renseigné. D’après les dernières estimations, l’Autriche aligne plus de cent mille miliciens. Auxquels il faut ajouter les régiments de volontaires. Alors, leurs lieutenants et leurs capitaines, on les compte par milliers... Celui que nous cherchons vit à Vienne ou dans ses environs. Les milices sont organisées par régions. À priori, il sert donc dans la Landwehr viennoise, dans la Landwehr de Basse-Autriche ou dans les volontaires viennois. Commençons par nous renseigner sur les deux bataillons qui nous ont attaqués. Ce sera déjà un début.
    Margont cherchait une idée, une nouvelle piste.
    — Si on arrivait à convaincre un prisonnier de nous livrer les noms des officiers de ces deux bataillons...
    — À mon avis, ils ne les connaissent même pas. La Landwehr a été constituée précipitamment en juin 1808. Cent mille miliciens que l’on tente d’organiser depuis à peine un an. Quant aux volontaires viennois, c’est une ancienne formation qui disparaît et ressuscite régulièrement depuis 1797. Elle est constituée de civils volontaires qui ont été exemptés de service dans la Landwehr. Les volontaires viennois se sont reformés en catastrophe le 1 er mars, tandis que nous marchions sur Vienne. La plupart sont militaires depuis seulement trois mois et ils sont encore plus perdus que quiconque dans cette guerre. Figurez-vous que plusieurs d’entre eux n’ont même pas ouvert le feu durant l’attaque, parce que certains régiments de hussards autrichiens arborent eux aussi des pelisses vertes. Ils ont pris les hussards de Relmyer pour des Autrichiens et ils leur criaient de cesser le combat, qu’il s’agissait d’une méprise !
    Margont s’assit et fut parcouru par une onde de douleur qui le tira brutalement de son flottement éthylique.
    — Enfin, comment tout cela a-t-il pu arriver ? Nous recherchons sans relâche une personne et elle nous tombe dessus comme par magie ! Où est Relmyer ? Ah, je veux lui parler, à celui-là ! Je serais heureux que tu me l’amènes ici.
    Relmyer s’épuisait en vain à tenter d’apprendre quoi que ce soit auprès des prisonniers. Lorsqu’il vint rendre visite à Margont, son visage s’éclaira.
    — Vous semblez déjà rétabli.
    — Lukas, vous nous prenez pour des imbéciles ! répliqua Margont. Une telle coïncidence est impensable ! Quelqu’un nous a trahis en indiquant à notre homme la route que nous allions emprunter.
    Devant un tel accueil, Relmyer cligna des yeux.
    — S’il ne s’agit pas d’une coïncidence, eh bien... Il a dû y avoir une fuite... L’un de mes hussards a peut-être parlé à la légère à quelqu’un...
    — Il nous ment, affirma Lefïne à Margont.
    Margont relia alors subitement deux événements apparemment sans rapport et tout devint clair. Il désigna Relmyer de l’index, furieux.
    — C’est vous qui nous avez trahis. Cette expédition s’est déroulée exactement comme votre duel avec Piquebois. Antoine est redoutable au sabre, alors vous avez lancé une attaque volontairement risquée. Croyant à une erreur de votre part, il esquiva et lança sa propre action. Antoine ne pouvait pas laisser passer une si belle occasion de triompher ! Son attaque l’a obligé à s’exposer à son tour et votre riposte l’a touché. Votre première attaque, qui vous met en danger, a pour but d’inciter l’adversaire à agir. Alors, vous lancez votre deuxième attaque et tel est pris, qui croyait prendre : votre adversaire s’effondre, transpercé. Vous vous êtes débrouillé pour que celui que nous traquons apprenne que vous alliez conduire une expédition en territoire hostile. Cette progression dans la forêt, c’était votre « première attaque ». Elle a amené votre adversaire à se découvrir pour essayer de vous tuer, ce qui vous a permis de contre-attaquer.
    — Exact, avoua Relmyer. J’ai préparé ce plan pendant plusieurs semaines, avant même de vous avoir rencontrés. C’est ce que j’appelle « la tactique du faux faible ». Ça a marché ! Nous l’avons vu à nouveau, je l’ai frôlé !
    Margont s’empourpra de colère.
    — C’est

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