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Chasse au loup

Chasse au loup

Titel: Chasse au loup Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Armand Cabasson
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cafés toute ma vie en espérant le voir passer un jour ? Non, il fallait que je le pousse à l’erreur, quitte pour cela à abaisser ma garde. Certes, j’ai failli me faire mer, mais regardez combien nous avons progressé grâce à mon plan ! Nous savons qu’il sert dans une milice et qu’il est officier ! Maintenant, je vais me renseigner sur la Landwehr et les volontaires viennois ! Tout cela vient s’ajouter à la piste des registres...
    — Ah oui, les registres, parlons-en, justement ! Qu’en est-il exactement de ce rapport qui nous a jetés dans la gueule du loup ? C’est un faux ?
    — Bien sûr que c’est un faux ! Je m’en doutais. C’était trop beau pour être vrai. Vienne fourmille d’espions et de sympathisants autrichiens et nous savons que notre homme traverse parfois nos lignes. Il a dû demander à l’une de ses connaissances de se renseigner sur moi. Il a appris que je passais mes journées au Kriegsministerium. C’était d’autant plus facile à découvrir que je faisais tout pour que cela se sache. Il a bien évidemment compris que j’étais sur la piste des registres. Il n’a eu qu’à faire réaliser cette fausse lettre... Je n’ose espérer qu’il l’a écrite lui-même : il ne nous aurait tout de même pas fait cadeau de son écriture.
    — Comment a-t-il pu la placer à l’intérieur du Kriegsministerium ?
    Relmyer baissa les yeux.
    — Je ne l’ai pas trouvée là, en fait. Un Viennois me l’a vendue. Il prétendait travailler pour l’armée et avoir fait main basse sur une foule de documents, juste avant la prise de la ville. Il disait s’enrichir en les vendant aux Français. Selon ses propos, il surveillait ceux qui se rendaient au Kriegsministerium, cherchait à savoir ce que la personne désirait et voyait ensuite si cela correspondait à ce qu’il possédait : cartes, rapports, dossiers sur des officiers, inventaires de dépôts, plans de places fortes... Je lui ai offert une belle somme en échange d’une dizaine de missives relatives aux registres de l’armée autrichienne. Seule celle que je vous ai montrée présentait un lien avec notre affaire. Il était de mèche avec notre homme. Malheureusement, ce dernier a utilisé un intermédiaire. Je le sais parce que, tandis que je lançais mon expédition, deux de mes hussards, qui suivaient discrètement ce gaillard, se sont emparés de lui pour l’interroger. Il a décrit l’individu qui l’avait contacté et payé pour qu’il me fasse parvenir ces fausses lettres. Or celui-ci ne correspond pas du tout à l’homme que nous recherchons. Hélas, il n’a pas été possible d’établir son identité. J’ai fait remettre ce fricoteur à l’état-major général. S’il possède effectivement des documents confidentiels, nos maréchaux seront très intéressés par ce qu’ils trouveront chez lui.
    Relmyer se moquait de cette guerre. Sa remarque n’était qu’une tentative pour calmer Margont et Lefine. Cela échoua lamentablement.
    — C’était un piège grossier ! répliqua Margont. Vous le saviez : c’est pour cela que vous avez prétendu avoir trouvé vous-même ce document. On dirait que notre adversaire n’a même pas pris la peine d’affiner cette histoire de marchand de rapports volés. J’en viens à croire qu’il se doutait que vous aviez deviné que tout cela n’était qu’un traquenard ! C’est comme si vous aviez convenu ensemble d’une sorte de rendez-vous ! Tous les deux, vous avez accepté de jouer le jeu ! Et vous, Lukas, vous avez même limité la taille de votre escorte afin de ne pas le dissuader d’attaquer.
    Relmyer méditait à toute allure le sens de ces paroles.
    — J’ignore s’il savait que j’étais une victime consentante vis-à-vis de son piège. Mais votre ami Piquebois, lui, avait parfaitement repéré que ma première attaque avait pour but de l’inciter à agir. Il a cru que son assaut passerait malgré tout.
    Lefine conclut, exaspéré :
    — Et vous voilà tous par terre sauf notre ennemi. Lieutenant Relmyer, vous nous avez manipulés depuis le début parce que vous saviez que nous serions contre votre tactique du ver de terre sur l’hameçon !
    Relmyer n’en pouvait plus. Il leur tourna le dos.
    — Je suis sincèrement désolé. Mais je le referais si c’était à refaire. Je vous laisse. Je vais me rendre à Mazenau, même si je crois que ce Johann Grich est une pure invention. On ne sait jamais. En tout cas, cette

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