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Chronique de mon erreur judiciaire

Chronique de mon erreur judiciaire

Titel: Chronique de mon erreur judiciaire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Marécaux
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beaucoup de pudeur les difficultés rencontrées au sein de son couple, alors que leur vie sexuelle s’avérait être en réalité un échec et qu’elle vivait dans la crainte des réactions parfois brutales de son conjoint : « Il ne faut pas l’énerver », disait-elle à son sujet.
    Personnage ambivalent, Alain Marécaux donnait de lui dans la vie professionnelle une image positive et sereine. Il était de ce fait apprécié du personnel de l’Étude, à l’égard duquel il semblait conserver toute la distance nécessaire. Au contraire, dans la vie familiale, celui-ci apparaissait sous un jour despotique, tant à l’égard de son épouse, que de ses enfants.
    Au moment de l’enquête, Alain Marécaux avait cherché à modifier son apparence physique. L’artisan coiffeur chez lequel il se rendait habituellement confirmait en effet que ce n’était qu’au début de l’année 2001 que son client avait exigé une coupe plus courte tandis que jusqu’à cette période sa préférence allait à une coupe en brosse. De même, celui-ci, dans le même temps, s’affichait avec des longueurs de barbe variables au lieu de s ’en tenir à la taille courte qu’il affectionnait depuis plusieurs années. Or, selon le témoin, cela avait eu pour conséquence de modifier substantiellement les contours de son visage. Alain Marécaux faisait état de la simple nécessité à l’époque donnée de rafraîchir sa coupe de cheveux, tandis qu’Odile Polveche évoquait l’indispensable régénération de la couleur de sa chevelure après l’échec d’une tentative de coloration réalisée par ses soins et qui avait malencontreusement échoué.
    Alain Marécaux était mis en cause par plusieurs victimes. Entendu le 17 juillet 2001 par les services de police du commissariat de Boulogne-sur-Mer, Dave Delay s’exprimait à son sujet de la façon suivante : « Je connais la personne portant le n° 14, j’ignore son nom, c’est M. Marécaux, son fils se prénomme Sébastien, il m ’a fait des manières partout sur le corps. » Ce faisant, l’enfant commettait une erreur, le portrait n° 14 ne correspondant pas à M. Marécaux mais à M. Godard, tandis que M. Marécaux figurait au 25 e   rang de l’album. Néanmoins, par la suite, l’enfant procurait à la gardienne en assurant la charge des précisions significatives : Madame s’appelle Odile, ils ont un e maison à Wirwignes, Monsieur serait huissier, son cabinet serait à Samer, le couple a trois enfants.
    Seul dans un premier temps à porter des accusations à l’encontre d’Alain Marécaux, ses frères Dirk, Karim et Johnny n’ayant manifesté aucune réaction au vu du portrait du mis en examen lors de la présentation de l’album photographique, il était néanmoins rejoint par la suite par Johnny Delay, qui, concernant M. Marécaux, apportait des modifications substantielles à ses déclarations initiales. Celui-ci indiquait que le mis en cause faisait pareil que son père et que Franck. « Il mettait son zizi dans mon derrière et dans ma bouche. » Seul, en définitive, Karim Delay persistait à affirmer ne pas avoir eu à souffrir du comportement de ce mis en examen.
    Mais, l’élément déterminant au plan de la conviction était l’identification immédiate par Dave Delay, sur l’album photographique qui lui était présenté, de l’usage conféré aux différentes pièces de l’habitation principale du couple. Cette démarche de l’enfant démontrait sans aucun doute qu’il s’y était effectivement rendu comme il l’avait prétendu et annihilait au surplus les affirmations de M. Marécaux sur son absence de fréquentation du couple Delay. Des indices supplémentaires venaient d’ailleurs étayer cette assertion.
    Ainsi, Cécile Marécaux identifiait sur l’album photographique qu’on lui présentait la personne de sexe féminin numérotée 8 (Sandrine Lavier) indiquant à son sujet : qu ’elle est venue une fois à la maison, elle a parlé avec papa et maman mais elle n’est pas rentrée, tandis que Sébastien Marécaux en faisait de même avec l’individu de sexe masculin référencé 3 (Thierry Dausque) précisant à son endroit : cet homme se faisait appeler Giovanni il est venu manger avec sa femme et il nous a raconté une blague avec des gros mots… Or, l’on ne peut qu’être surpris qu’un huissier de justice, que l’on disait par ailleurs assez méprisant pour l’ouvrier, ait été conduit à

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