Claude, empereur malgré lui
d’Auguste, comme de nombreux événements l’ont prouvé. Votre cité et ma proche famille ont en particulier procédé à des échanges amicaux. Qu’il me suffise de mentionner dans ce contexte mon frère Germanicus César qui, plus qu’aucun d’entre nous, montra son bon vouloir à votre égard. S’étant rendu à Alexandrie, il s’est adressé personnellement à vous. Pour cette raison, j’ai accepté avec joie les honneurs récents que vous m’avez faits, bien qu’en règle générale je ne sois pas sensible à ces démonstrations.
Tout d’abord, je vous autorise à conserver à mon anniversaire son caractère de « Jour d’Auguste », comme vous l’avez mentionné dans votre propre déclaration. Ensuite, je consens à ce que vous érigiez, aux lieux fixés, des statues de moi-même et d’autres membres de ma famille, ayant pu constater le zèle que vous avez apporté à l’édification de fervents témoignages de votre loyauté à ma Maison. Des deux statues d’or, j’ai refusé celle qui représente la Paix de Claude Auguste, sculptée sur la proposition de mon ami Barbillus, parce qu’elle me semblait quelque peu offensante pour mes compagnons ; elle est maintenant dédiée à la déesse Roma. L’autre pourra être portée au cours de vos processions, à la manière dont vous jugerez bon de le faire, pour les anniversaires appropriés, et il vous est également loisible de lui attribuer un trône, convenablement décoré. Il ne serait peut-être pas raisonnable, alors que j’accepte ces grands honneurs de vos mains, de refuser l’instauration d’une tribu claudienne et la constitution d’enceintes sacrées pour chaque région d’Égypte. Je vous accorde donc cette double autorisation ; si vous le souhaitez, vous pourrez aussi élever une statue équestre de mon gouverneur, Vitrasius Pollion. De même je donne mon consentement à l’érection des quadriges que vous désirez dresser en mon honneur aux frontières : l’un à Taposiris en Libye, l’autre à Pharos, près d’Alexandrie, le troisième à Péluse, en Basse-Égypte. Mais je dois vous demander de ne pas nommer de Grand Prêtre pour célébrer mon culte, de ne pas construire de temples en mon honneur, car je ne veux en aucune façon choquer mes semblables et je n’oublie pas qu’au long de l’histoire, temples et autels ont été bâtis en l’honneur des Dieux, à qui seuls ils sont dus.
« En ce qui concerne les requêtes auxquelles vous semblez si soucieux que j’accède, voici mes décisions : tous les Alexandrins qui avaient officiellement atteint leur majorité avant mon accession au trône verront leur citoyenneté confirmée, avec tous les privilèges et agréments qu’elle entraîne ; seuls feront exception tels postulants qui, nés de mères esclaves, auront trouvé le moyen de se glisser parmi les hommes nés libres. Il me plaît également de confirmer toutes les faveurs que vous ont accordées mes prédécesseurs, et aussi toutes celles confirmées par le dieu Auguste que vous tenez de vos anciens rois et préfets de la cité. Il me plaît que les ministres du temple du dieu Auguste d’Alexandrie soient choisis par le sort, de même que les ministres de son temple de Canope. J’approuve pour sa grande sagesse le projet destiné à rendre triennales les magistratures municipales ; ainsi, les magistrats se comporteront avec prudence durant leur mandat, sachant qu’à la fin ils auront à répondre de toutes les mauvaises gestions dont ils se seront rendus coupables. Quant au rétablissement du Sénat, j’ignore quelle était la coutume sous les Ptolémées, mais vous savez aussi bien que moi que vous n’avez jamais eu de Sénat sous aucun de mes prédécesseurs appartenant à la maison d’Auguste. Aussi, puisqu’il s’agit d’une proposition entièrement nouvelle, dont je ne suis pas sûr que son adoption tourne à votre avantage ou au mien, j’ai écrit au préfet de votre cité, Émilius Rectus, afin qu’il procède à une enquête et envoie un rapport concernant l’éventuelle formation d’une commission sénatoriale et, si tel était le cas, sur la façon dont elle devrait être réunie.
Sur le problème des responsabilités dans les récentes émeutes et affrontements ou – pour parler franc – dans cette guerre qui vient d’avoir lieu entre les Juifs et vous, je refuse de me prononcer encore que vos envoyés, particulièrement Dyonisius, fils de Théon,
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