Clio Kelly et l'éveil de la gardienne
toujours en garde à vue, prolongée grâce aux différentes preuves et mon témoignage, jusqu'à ce qu’on les place en détention préventive, probablement – une fois passés devant le tribunal, il y a de grandes chances qu’ils soient enfermés en hôpital psychiatrique !
— Qu’était donc cette chose ? Tu sais, ce qui était dans le corps de Jean-François et qui s’est transformé en fumée ?
— Aucune idée ! Je n’ai pas pensé à interroger Janus à ce sujet car j’étais encore bien trop secouée !
Un lourd silence s’installa dans la chambre. Assise sur le lit, Clio se laissa retomber dans la tiédeur des draps ; fatiguée, elle ferma les yeux et tenta de caler sa respiration sur celle du chiot qui dormait sur son ventre. Elle posa sa main sur la tête de l'animal. À le voir somnoler ainsi, nul n’aurait pu se douter qu’il s’agissait de la créature ayant égorgé une centaine de femmes et d’enfants ! À présent, il ne s’agissait que d’un petit Berger allemand et toute trace de méchanceté avait disparu.
— Tu seras bien avec Alexia, murmura-t-elle.
Clio se tourna alors vers Alexia :
— Je me demande où ils ont pu trouver un Cerbère et parvenir à le dresser pour qu’il leur obéisse. De mémoire de dieu, le seul qui soit parvenu à un tel prodige est Hadès !
— Alors là ! Ce n’est pas à moi qu’il faut demander ça ! lui répondit Alexia. Bon, je pense qu’il vaut mieux te laisser te reposer un peu.
La jeune femme claqua des doigts. Le chiot se leva et sauta dans le sac de sport qu’elle avait apporté ; puis elle adressa un sourire chaleureux à Clio, lui serra la main et sortit, la laissant seule. Clio remonta la couverture et replongea dans un sommeil sans rêves.
— Dommage que le mystère de la Bête reste entier, soupira Morgan. Jamais on ne saura à quoi elle ressemblait…
— Dis-toi qu’il s’agissait d’un hybride loup/chien, répondit Clio en repensant à l’hypothèse qu’elle avait lue dans le livre « La Bête du Gévaudan » de Michel Louis.
— Et tu ne te rappelles pas comment elle était ?
— Non ! lui annonça-t-elle, amusée par l’expression du visage de Morgan. Et c’est très bien ainsi !
— Si tu le dis, soupira-t-il, déçu.
Le chef de gare annonça le départ, Clio et Morgan embrassèrent leurs amis puis montèrent dans le train ; ils restèrent à la fenêtre de leur compartiment à agiter leurs mains jusqu'à ce que Romain, Anthony et Alexia soient hors de vue.
Lorsqu’il croisa le regard de Clio, Morgan n’osa pas lui avouer qu’il avait vu Remus et que c’était lui qui l’avait mis sur la piste d’Anaïs ; alors qu’il était entré au poste de police pour les prévenir, ceux-ci recevaient au même moment un coup de téléphone d’Alexia, les informant de l’endroit où elles se trouvaient.
Tout était enfin terminé ou du moins, tout allait commencer… Mais pour le moment, Clio ne voulait pas y penser.
Lorsqu’ils arrivèrent enfin à destination, ils eurent la bonne surprise d’être accueillis par Nicolas. Celui-ci portait son habituel costume froissé et les invita à manger. Clio déclina l’offre en prétextant la fatigue du voyage et reprit le chemin de son appartement.
Une fois chez elle, elle abandonna son sac dans un coin et eut le plaisir de découvrir Hermès endormi dans son panier. Elle alla ensuite jusqu'à sa salle de bain et ouvrit l’eau de la douche. Elle entreprenait de se déshabiller lorsqu’elle sentit soudain un picotement au niveau de la taille et eut la surprise de voir apparaître sur sa peau une sorte de parchemin roulé sur lui-même, accompagné d’une plume.
Son cœur fit un bond dans sa poitrine lorsqu’elle contempla son Athanor, preuve que son statut venait d’être confirmé. Des larmes se mirent à couler le long de ses joues sans qu’elle puisse dire s’il s’agissait de larmes de joie ou tristesse. Elle retrouvait enfin son statut d’Esprit Ancien, malgré ce que cela allait entraîner.
Coupant l’arrivée d’eau, elle se sécha avec soin et s’enroula dans un peignoir. Une fois de retour au salon, elle ne fut qu’à demi surprise de trouver Janus, assis dans le canapé, qui lançait un regard désapprobateur à Hermès. Lorsqu’il perçut la présence de Clio, il tourna la tête dans sa direction et murmura :
— Nous avons à parler !
— Je le crois, confirma Clio en s’asseyant dans le fauteuil face à lui.
Janus
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