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Comment vivaient nos ancêtres

Comment vivaient nos ancêtres

Titel: Comment vivaient nos ancêtres Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Louis Beaucarnot
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en rivalité avec celle des grands seigneurs féodaux et des évêques.
    Ce sont les rois capétiens qui, fixés à Paris, en ont fait la leur. Ils y ont mis en place une administration. Au XIII e siècle, Philippe Auguste l’a dotée d’un palais, le premier Louvre, de murailles épaisses et fait paver ses rues. Il y a fondé également des foires importantes pour attirer le commerce, en plus des foires traditionnelles que Paris organisait déjà, comme celles du pain d’épice et du « lendit ».
    La première est née dans le village de Pique-puce. Pendant une famine, on avait distribué aux pauvres des pains d’épice en forme de cochon, à la suite, dit-on, de l’accident qui avait, en 1131, coûté la vie au fils du roi tombé de son cheval qu’un cochon errant avait heurté. Eh oui ! à Paris comme ailleurs, les animaux déambulaient et l’on s’était alors contenté d’interdire les cochons en liberté, sauf ceux des religieux antonistes pour lesquels on s’était contenté d’exiger qu’ils portent une clochette au cou, pour prévenir les passants à pied ou à cheval.
    Pourquoi le cochon devient-il du porc ?
    Pourquoi les « cochons », ainsi nommés à la campagne lorsqu’ils sont en vie, deviennent-ils des « porcs » lorsqu’ils passent chez le boucher et dans nos assiettes ? Sans doute à cause de la trop forte connotation du mot « cochon », par trop sale et repoussante, que l’on n’a guère envie d’associer au repas.
    Dès le Moyen Âge, les deux termes apparaissent très tôt en concurrence. On en trouve même trois pour la femelle, qui se voit quant à elle nommée tantôt « truie », « coche » ou encore « gore » (d’où les petits « gorets »).
    En fait, « cochon » et « gore » semblent avoir été à l’origine de ces cris d’appel qu’utilisaient autrefois les paysans pour faire venir le bétail. « Cochon, cochon, cochon, cochon… » et « gor gor gor gor gor » auraient été employés pour attirer les porcs, comme dans ma Bourgogne, on criait – et on crie encore – « bie bie bie bie bie… » pour faire venir les oies ou « bili bili bili bili… » pour appeler les moutons.
    Au reste, pas de différence donc, entre « porc » et « cochon », sachant que cet animal à deux noms a connu une mutation au cours du dernier millénaire, pour avoir été couvert, encore à la fin du Moyen Âge, de poils plus longs et… de couleur marron, montrant encore mieux sa parenté avec le sanglier (à l’origine porc singulier, autrement dit solitaire, sauvage).
    Quant à la volaille, elle était restée longtemps présente dans les rues de la capitale dont la population ne cessait d’augmenter.
    Au début du XIV e siècle, soit avant la guerre de Cent Ans, Paris comptait entre 80 000 et 200 000 habitants, disent les spécialistes, et ce n’est que bien plus tard que commencent les embouteillages, lorsque les voitures se font plus nombreuses. Sous Henri IV, la « seconde voiture » n’est pas encore en usage : « Je comptais aller vous voir, écrit-il un jour à son cher Sully, mais je ne pourrai pas parce que ma femme se sert de ma coche. » Au début du XVII e siècle apparaissent les carrosses de louage ou fiacres dont le siège se trouve devant un hôtel à l’enseigne de saint Fiacre… Ils connaîtront un immense succès auprès des Parisiens.
    Avec ses volailles et ses cochons, ses fiacres et ses embouteillages, le Paris d’autrefois surprend. Pourtant, il n’a pas fini de nous étonner. Au XIV e siècle, à l’heure de son premier essor, Paris connaît une flambée du marché immobilier qui rappelle celle de notre époque. Rue Saint-Jacques, les loyers augmentent de 700 pour 100 ! Et cela au profit non pas des compagnies d’assurances ou des banques mais des abbayes et des couvents, les gros propriétaires immobiliers de l’époque.
    Les ponts sont alors bâtis de maisons d’habitation et de commerce, hautes de plusieurs étages et perpétuellement menacées d’effondrement. Seul le plus récent, le Pont-Neuf, en est dispensé. Pour les autres, non seulement le haut est habité, mais également le bas, occupé par d’innombrables moulins dont les roues tournent au fil de l’eau. Le pont aux meuniers, aujourd’hui détruit, en compte ainsi treize, ne laissant qu’une de ses arches libre pour la navigation, et tous ces moulins sont en concurrence directe avec les nombreux moulins à vent qui hérissent

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