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Comment vivaient nos ancêtres

Comment vivaient nos ancêtres

Titel: Comment vivaient nos ancêtres Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Louis Beaucarnot
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ville où les confrères sont plus nombreux et peuvent se réunir facilement. Ainsi, comme le dit la chanson « À la Saint-Crépin, Mon Cousin, Les cordonniers se frisent », alors que les charpentiers font procession, bombance et fête le jour de la Saint-Joseph, les boulangers celui de la Saint-Honoré… avec tout un folklore plus ou moins issu du compagnonnage. L’ensemble des professions forme une société assez perméable où, on le verra, l’ascension sociale est possible mais difficile. Chaque couche sociale est cependant assez proche de ses voisines pour permettre de passer de l’une à l’autre par accession ou régression, mais aussi de s’y trouver lié par des parentés.
    Au bas de la société, plus bas que les pauvres, les mendiants, les indigents des villes et des campagnes et divers marginaux et errants, on trouve, en ville, les gagne-deniers déjà évoqués et les laquais. À la ville comme à la campagne, les nombreux manouvriers, brassiers ou journaliers ne possèdent que leurs bras et se louent à la journée ou au mois, souvent comme valets de ferme. Ils retrouvent, là encore, une hiérarchie bien établie avec le premier valet, grand valet ou maître charretier qui joue un rôle prééminent dans les grandes fermes, tout comme il existe une semblable hiérarchie entre les nombreux domestiques d’un grand hôtel bourgeois ou d’un château, comme on le verra notamment au sujet des nourrices. À l’échelon suivant se situent les artisans et les paysans. Les artisans eux-mêmes n’ont pas tous la même position. Un tonnelier de campagne et un tonnelier de ville ont des niveaux d’affaires différents. De même, il existe diverses couches dans les métiers marginalisés et volontiers taxés de sorcellerie dont font partie les professions des bois (scieurs, bûcherons, charbonniers, etc.), les métiers quelque peu méprisés car réputés exercés par des individus chétifs et souffreteux, comme ceux de tailleur, cordonnier, et des métiers considérés comme plus nobles, exigeant force physique et musculaire comme ceux de charpentier, menuisier, etc.
    En ville, il existe toujours toute une série de professions artisanales mêlant le commerce à l’exercice de la profession et donnant une certaine notabilité comme potier d’étain, orfèvre, tanneur, apothicaire, boucher, boulanger, barbier-chirurgien, etc. Les métiers vedettes comme aubergiste, meunier et forgeron offrent un pouvoir social et économique plus important. Enfin, chacun d’eux renferme la célèbre hiérarchie apprenti, compagnon, maître, ce dernier stade, la maîtrise, conférant à lui seul une importante reconnaissance sociale.
    De la même façon, les paysans ne sont pas tous égaux. Les plus modestes survivent souvent grâce à un métier parallèle. Ils sont laboureurs le temps des travaux des champs et, le soir et à la morte saison, on les retrouve fileurs de chanvre, tisserands, goémoniers en Bretagne, muletiers (c’est-à-dire transporteurs) en Provence, sabotiers ailleurs, quand ils ne se décident pas à partir par les chemins, comme les maçons de la Creuse ou les galvachers du Morvan, en direction du Berry ou de l’Île-de-France se louer avec leurs bœufs pour faire des charrois.
    Au-dessus d’eux on trouve l’immense masse des laboureurs (4) dont le standing varie selon les régions et les fortunes. Seuls leurs impôts annuels et les dots de leurs filles, retrouvés dans les archives, apportent des renseignements sur leur niveau de vie. Il en va de même chez les vignerons, de statut social extrêmement variable.
    Par contre, les laboureurs aisés, les « coqs de village », appelés aussi « censiers » dans le nord de la France et « ménagers » dans le sud (5) , sont en principe facilement repérables. Dans ses registres paroissiaux, M. le curé leur donne en général le qualificatif d’« honorable », et, bien souvent, ils ajoutent à leurs activités le commerce de bestiaux et de divers produits de leur exploitation. On les dit alors « marchands ». Souvent encore, ils sont aussi régisseurs ou « fermiers », c’est-à-dire indépendants dans leur gestion, alors que les autres sont métayers et partagent les produits de leur exploitation avec leur propriétaire. Beaucoup sont tout à la fois, ainsi cet « Honorable Émiland Bacquelot, marchand-fermier à Trélague, à la ferme de M. Callard ».
    À l’échelon suivant, on trouve les petits notables, ceux qui

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