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Contes populaires de toutes les Bretagne

Contes populaires de toutes les Bretagne

Titel: Contes populaires de toutes les Bretagne Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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de lune afin de
replacer cette borne à l’endroit où je l’avais prise, mais pour être sauvé, il
fallait que quelqu’un me répondît et qu’il pût me voir remettre la pierre. J’ai
attendu pendant tant de temps ma délivrance que je peux à peine croire que ce
soit vrai. Tous ceux que j’ai rencontrés jusqu’à présent se sont enfuis dès que
j’approchais. Vous seul avez eu le courage de me répondre, et en me parlant,
vous m’avez sauvé. Merci et soyez sûr que le service que vous m’avez rendu vous
portera bonheur. Adieu.
    Et l’homme disparut. Le jeune homme s’en retourna chez lui,
heureux et content de ce qu’il venait de faire. Il raconta son aventure à ses
parents et à ses amis, il vécut très bien et eut beaucoup de chance dans sa
vie. Quant au crieur de nuit, on ne l’entendit plus jamais.
    Lignol (Morbihan).
     
    Le thème
développé ici est celui des « Conjurés », c’est-à-dire des gens
condamnés à errer une partie de leur éternité, à cause d’une faute commise,
jusqu’à ce qu’un homme courageux ou charitable leur vienne en aide. Ce conte
est du même type que celui de l’Homme de Glace .
LES DEUX VOLEURS
    Il était une fois un homme qui s’était mis dans l’idée
d’aller voler des noix. Il savait où il y avait un grenier rempli de noix qui
avaient été mises à sécher sur le plancher, il les avait vues et s’était bien
promis d’aller en remplir son sac.
    Un soir, après avoir fini son souper, il prit un grand sac
et se mit en route pour accomplir ce qu’il avait projeté de faire. Il était sur
le chemin quand il rencontra un autre homme.
    — Où vas-tu, camarade ? demanda celui-ci.
    — Mais, où vas-tu toi-même ?
    — Moi, je m’en vais au bourg.
    — Eh bien ! j’y vais également. Nous allons
pouvoir faire le chemin ensemble, cela sera moins long.
    Ils arrivèrent bientôt aux premières maisons du bourg.
    — Au fond, dit l’homme qui avait décidé d’aller voler
des noix, il serait plus agréable de revenir ensemble si nous le pouvons.
    — Bien sûr, dit l’autre, à condition que ton affaire ne
dure pas trop longtemps.
    — Certainement. Je peux bien te le dire : je m’en
vais chercher quelques noix dans un grenier retiré. Je vais y aller tout seul,
ce sera facile et je n’en ai que pour un moment.
    — Ah ! dit l’autre. Moi, j’avais décidé d’aller
voler un mouton. C’est pourquoi j’ai attendu qu’il fasse nuit, car il faut que
tous les habitants de la maison soient couchés. L’étable est si proche de la
maison qu’ils pourraient bien entendre ce que je fais. Mais, peu importe, nous
n’avons qu’à fixer un endroit pour nous attendre.
    — Certainement. À quel endroit penses-tu ?
    — Sous le porche de l’église.
    — C’est entendu. Le premier arrivé y attendra l’autre.
    Celui qui voulait aller voler des noix eut tôt fait de remplir
son sac. Et il arriva très vite sous le porche de l’église afin d’attendre son
camarade. Mais comme celui-ci, n’arrivait pas, histoire de faire passer le
temps, il se mit à manger des noix. C’était l’heure pour le bedeau de sonner
les cloches afin d’annoncer la fermeture des tavernes. Le bedeau arriva à
l’église et il entendit le voleur briser les coques de noix.
    Or, quelques jours auparavant, une vieille femme était
morte : c’était la mère du recteur. Et le recteur devait la ramener dans
son pays pour qu’elle y fût enterrée. Alors, comme il lui fallait la garder
quelques jours et qu’il en avait assez de l’avoir à la maison, il l’avait fait
mettre dans son cercueil et déposer à l’église. Et le bedeau fut effrayé en
entendant le bruit des noix. Il crut que quelque chose était en train de se
briser sur la bonne femme. Il se précipita chez le recteur pour le prévenir.
    — Monsieur le Recteur ! je ne sais pas ce qui se
passe dans l’église, mais il y a quelque chose sûrement, en train de briser le
cercueil, car j’entends le bois craquer !
    — Ah ! dit le recteur. Eh bien, je vais y aller
voir.
    Mais le recteur était boiteux. Il dit au bedeau :
    — Je ne peux pas courir, il faudra que tu me portes sur
ton dos !
    Le bedeau s’en alla avec sa charge sur la nuque. Pendant ce
temps-là, le voleur de noix était toujours occupé à manger ses noix. Quand il
vit le bedeau venir avec une chose noire sur le dos, il crut que c’était son
camarade qui arrivait et qu’il portait le mouton qu’il avait

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