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Dans l'ombre de la reine

Dans l'ombre de la reine

Titel: Dans l'ombre de la reine Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Fiona Buckley
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Cependant, comme vous le dites, ces informations pourront être obtenues ailleurs. Je n’insisterai donc pas. Ces sentiments bien féminins sont tout à votre honneur. Reprenons : vous semblez avoir un talent remarquable pour l’investigation, dame Blanchard, car vous avez fini par retrouver ces hommes à Withysham, dans le Sussex, où vous avez appris que leur employeur n’était autre que Matthew de la Roche, un cousin éloigné d’Arundel. Il était en visite à Richmond l’été dernier et vous faisait, d’après ce que j’ai entendu, une cour pressante. Le nom d’Arundel a-t-il été mentionné en rapport avec cette conspiration ?
    — Jamais, Sir William.
    — J’en suis fort aise. J’ai toujours vu en lui un homme honnête, quoiqu’il provoque les railleries des jeunes courtisans. Du temps de la reine Marie, quand notre souveraine actuelle n’était que la princesse Élisabeth, accusée de comploter contre sa sœur, Arundel fut l’un de ses interrogateurs. Mais sa jeunesse et son désespoir touchèrent son cœur.
    Brièvement, le secrétaire d’État froid et impartial s’adoucit.
    — Cessant soudain ses questions, il mit un genou à terre ; il lui dit qu’il voyait bien qu’elle ne mentait pas et qu’il regrettait de la tourmenter ainsi. Je détesterais l’idée qu’il ait trahi. Néanmoins, il se peut que de la Roche se soit servi de lui pour découvrir d’éventuels partisans au sein de la noblesse. Étant catholique, Arundel les connaît bien. Mais je m’égare. Donc, vous avez aussi découvert que votre oncle et votre tante Faldene avaient partie liée avec de la Roche et ses trois complices, Johnson, Brett et Fletcher. Je remarque que vous montrez moins de réticence à dénoncer votre propre famille.
    — Je ne peux guère l’éviter, dis-je posément. C’est dans les livres de comptes de mon oncle que j’ai trouvé confirmation de mes soupçons. Je me résigne à les nommer, mais il m’est désagréable de penser que des membres de ma famille puissent être arrêtés pour trahison. Même s’ils m’ont volé ma fille, ajoutai-je.
    Pour la première fois, Cecil se laissa aller à sourire un peu.
    — Votre fille est en sécurité et vous n’avez pas le cœur vindicatif ? Rassurez-vous. D’après ce que vous dites, nombre de personnes ont été persuadées de contribuer à cette cause. Nous ne pouvons toutes les incarcérer à la Tour. La plupart devront s’acquitter d’une amende. Quant aux autres – y compris votre oncle, peut-être –, un court séjour en prison pourrait suffire. C’est le gros gibier que nous voulons. Matthew de la Roche en fait partie, mais je présume qu’à cette heure, il est en train de fuir vers la France. Il y a des moyens d’éviter les grands ports. S’il réussit à s’échapper, en serez-vous heureuse ou contrariée ?
    — Heureuse.
    — Même s’il vous a forcée à l’épouser ?
    — Il croyait que le mariage m’attacherait à lui, c’est pourquoi j’y ai consenti. Je savais que je serais surveillée, toutefois j’ai pensé que j’avais un peu plus de chance de m’enfuir en étant sa femme que sa prisonnière. La suite m’a donné raison. Mais il avait raison, lui aussi, d’une certaine manière. Cela m’a en effet liée à lui, quoique pas autant qu’il l’espérait, puisque je suis ici. Je dois vous avouer que je suis arrivée à Windsor avant-hier. Mes serviteurs et moi avons attendu dans une auberge pendant plus de vingt-quatre heures. J’ai agi ainsi pour donner une chance à Matthew. Je prie Dieu que mon époux soit à présent sur la Manche, ou déjà en France. Le temps est calme, fort heureusement.
    Cecil leva des sourcils surpris et me regarda soudain avec froideur.
    — Vous avez tardé de propos délibéré, afin de laisser à ce traître une chance de s’échapper ?
    — Est-ce vraiment un traître ? Il a été élevé en France. Sa loyauté va vers ce pays.
    — Il avait établi sa résidence en Angleterre. En ce qui me concerne, il a bel et bien trahi ! À quoi pensiez-vous donc, dame… « de la Roche » semblerait être plus approprié !
    — À mon époux, répliquai-je. Car c’est ce qu’il est pour moi. J’ai dormi dans son lit, entre ses bras. J’ai connu son corps. Les traîtres sont éventrés vifs et… Quelle femme abandonnerait son mari à un sort semblable ? Oui, je prie pour qu’il ait réussi.
    Cecil me contempla fixement, comme s’il tentait de sonder les

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