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Dernier acte à Palmyre

Dernier acte à Palmyre

Titel: Dernier acte à Palmyre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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entendu de telles conneries.
    — Elle s’est échappée, soulignai-je en désignant l’animal du menton. Mais on doit te donner la possibilité de te justifier.
    L’acteur répondit par une courte phrase qui faisait allusion à une partie de son anatomie qu’il utilisait bien trop fréquemment. Une fois encore, je m’émerveillais de la facilité avec laquelle on peut désarçonner un homme pourtant sûr de lui, simplement en débitant une énormité.
    — Me justifier de quoi ? s’écria-t-il.
    Il était cramoisi, et il n’y avait aucun rapport avec le climat ni avec nos récentes activités. La vie de Philocrates s’organisait autour de deux grands thèmes : la scène et les femmes. Deux thèmes qu’il traitait avec la plus grande compétence. Mais dès qu’on abordait un autre domaine, il pouvait rapidement avoir l’air idiot.
    — Je n’ai à me justifier de rien, Falco ! Je n’ai rien à me reprocher et on ne peut m’accuser de quoi que ce soit !
    — Allons, allons ! Je suis sûr que tu as déjà été accusé par des centaines de maris et de pères furieux. Et je pensais que tout cet entraînement t’aurait habitué à mieux te défendre. Surtout, ajoutai-je pensivement, quand les charges sont si sérieuses. Où est passée la persuasion dont tu sais faire preuve en scène ? Quelques adultères embarrassants et un bâtard occasionnel doivent encombrer un peu ton passé, mais moi je te parle de meurtres, Philocrates. De deux affaires qui se termineront forcément dans l’arène.
    — Ne compte pas me faire jeter aux lions pour quelque chose dont je ne suis pas responsable ! Je fais confiance à la justice.
    — À la justice du royaume de Nabatène ? Tu as peut-être tort.
    — Je ne veux pas être jugé par les Nabatéens ! couina-t-il.
    Il m’avait suffi de mentionner ces barbares pour qu’il panique.
    — C’est pourtant ce qui arrivera si je dépose mes conclusions chez eux. On est presque arrivés à Bostra. Et j’ai avec moi un représentant du gouvernement de Pétra. Musa nous a accompagnés tout au long de ce voyage sur l’ordre direct du Premier ministre nabatéen. Ils tiennent à punir l’assassin qui a commis ce sacrilège à la Haute Place !
    J’adore ce genre de déclamation oratoire. Les incantations ne sont peut-être que des foutaises, mais elles font toujours beaucoup d’effet.
    — Musa ?
    Philocrates devint soudain plus soupçonneux.
    — Oui, Musa. Il a beau ressembler à un adolescent en mal d’amour, il est le représentant personnel du Frère. Il est chargé d’arrêter le tueur. Un tueur qui te ressemble de plus en plus.
    — C’est un prêtre subalterne qui n’a aucune espèce d’autorité ! rétorqua Philocrates.
    J’aurais naturellement dû réfléchir avant de déclamer devant un acteur ; il connaissait naturellement mieux que personne le vrai pouvoir des mots, surtout des mots creux.
    — Alors demande à Helena, répliquai-je. Elle pourra te raconter toute l’histoire. Musa va se voir attribuer un poste important. Cette ambassade à l’étranger représentait un test pour lui : il doit absolument ramener un assassin. Et je suis désolé pour toi, mais tu as vraiment le profil du meilleur candidat.
    La mule de Philocrates, déçue de voir que sa fuite n’avait pas provoqué la moindre réaction, revint frotter son museau contre l’épaule de son maître.
    — Comment ça ? cracha Philocrates dans ma direction.
    Il n’avait que faire d’une mule en quête d’affection. Une oreille dressée, l’autre couchée, l’animal qui se lamentait sur son sort me regarda tristement.
    — Philocrates, dis-je, comme si je m’adressais à un ami, tu es le seul suspect à ne pas avoir un bon alibi.
    — Quoi ! Comment ?
    Il paraissait posséder une belle collection d’interrogatifs.
    — C’est la réalité, mon vieux. Au moment du meurtre d’Heliodorus, tu prétends que tu étais en train de forniquer dans une tombe. Pour Ione, tu nous as servi la même excuse réchauffée. Sauf que la marchande d’encens vendait des fromages. Entendons-nous bien : je ne dis pas que c’est impossible, mais il nous faudrait des noms, des adresses. Ou un témoin qui t’aurait vu avec au moins une de ces deux laissées-pour-compte. Je ne sais pas, moi, un père furieux, un fiancé qui voulait te trancher la gorge ? Non ? Alors tu dois te rendre à l’évidence : les autres ont tous quelqu’un qui se porte garant pour eux, toi tu me sers de mauvais mensonges.
    Le fait

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