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Dernier acte à Palmyre

Dernier acte à Palmyre

Titel: Dernier acte à Palmyre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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truqués, mais vends pas la mèche, parce qu’on sait jamais. Je comprends maintenant pourquoi il gagnait toujours.
    — Ah bon !
    — Oui, il était connu pour ça.
    Je laissai échapper un sifflement.
    — Ça ne m’était pas venu aux oreilles. Il jouait beaucoup ?
    — Tout le temps. C’est comme ça qu’il a gagné tout son pognon.
    — Mais tu n’as pas hérité du pognon en question ?
    — Ben non. Ça, c’est Chremes qui s’en occupe.
    — Il est bien serviable ! (Nous échangeâmes un sourire narquois.) Est-ce qu’Heliodorus jouait aussi contre les autres membres de la troupe ?
    — Pas souvent. Chremes lui avait dit que ça provoquait des histoires. En général, il préférait aller plumer les habitants de la ville juste avant qu’on parte. Le patron était pas d’accord pour ça non plus. Il lui disait qu’un jour on allait être poursuivis par une foule en colère qui nous attaquerait.
    — Et est-ce que Chremes savait pourquoi le scribe avait autant de chance au jeu ? demandai-je en lui rendant les dés.
    — Oh non ! Heliodorus avait pas du tout l’air d’un tricheur.
    Il avait dû être un tricheur subtil. D’après ce que j’avais déjà entendu dire de sa faculté de juger les gens et de trouver leur point faible, je pouvais croire sans peine qu’il parvenait à faire le coup des dés truqués sans être pris. Un homme habile et détestable.
    — Donc, Heliodorus se gardait bien de tricher avec ses proches, mais si Chremes l’avait mis en garde, c’est qu’il avait déjà essayé au moins une fois ?
    — Il y avait eu plusieurs disputes, avoua Congrio, son visage pâle se plissant légèrement.
    — Tu vas me dire qui était impliqué ?
    — Les dettes de jeux sont des affaires privées, répondit-il.
    Il avait un de ces culots ! Il était hors de question que j’essaye de l’acheter.
    — Tu as raison. (Avec ce que j’avais déjà appris, je pourrais toujours me renseigner auprès d’un autre quidam qui lâcherait peut-être le morceau.) Davos m’a dit qu’il y avait eu une période où Heliodorus s’entendait bien avec les jumeaux.
    — Ah ! tu es au courant ? demanda-t-il d’un ton boudeur.
    — Oui, ils aimaient à boire ensemble, à ce que j’ai cru comprendre. Est-ce qu’ils jouaient aussi aux dés ? Je ne vois pas pourquoi tu me le cacherais, Congrio, parce qu’il y aura toujours quelqu’un d’autre pour me le dire. Alors, dis-moi, ils jouaient aux dés tous les trois ?
    — J’en suis sûr, répondit-il. Ils m’ont pas fait de confidences, mais je suis sûr que le scribe a gagné un peu trop souvent. Et ils ont arrêté de boire avec lui, c’est dire !
    — C’est arrivé une seule fois ? Il y a longtemps ?
    — Oh non ! s’exclama-t-il avec une expression dédaigneuse. Ça arrivait tout le temps. Ils étaient copains pendant quelques semaines et puis ils se parlaient plus. Ensuite, ils oubliaient qu’ils s’étaient disputés, et ça recommençait. Je m’en rendais tout de suite compte, parce que quand les jumeaux se réconciliaient avec Heliodorus, ils se mettaient à faire comme lui. Ils me fichaient jamais la paix.
    — Et quand vous êtes allés à Pétra, leurs relations étaient comment ?
    — Ils s’ignoraient. Depuis un sacré bout de temps. Et j’étais vachement content.
    J’adoptai alors mon air le plus innocent.
    — Alors dis-moi donc qui, à part moi, s’est intéressé aux dépouilles d’Heliodorus…
    — Oh ! les clowns, bien sûr.
    — Tu ne les aimes pas beaucoup, commentai-je d’une voix posée.
    — Non, ils font trop les malins.
    D’après la loi romaine, ce n’était pourtant pas un délit, même si j’avais souvent trouvé comme Congrio que c’était dommage.
    — À chaque fois que je les rencontre, mon estomac se met à me jouer des tours.
    — Pourquoi donc ?
    Il donna un coup de pied dans son balluchon.
    — Ils me regardent comme si j’étais idiot. Il faut pas être si doué que ça, pour raconter des blagues. Surtout que c’est pas eux qui les inventent, tu sais. Tout ce qu’ils ont à faire, c’est répéter ce qu’un vieux clown a écrit il y a au moins cent ans. J’en serais capable si j’avais un manuscrit.
    Il lui faudrait sans doute pas mal de temps pour rassembler suffisamment d’histoires et devenir un comique de la classe de Grumio. Je ne l’imaginais pas non plus capable d’acquérir le rythme et le ton nécessaires.
    — Et où vas-tu te procurer ce manuscrit, Congrio ?
    J’essayais de ne

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