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Dernier acte à Palmyre

Dernier acte à Palmyre

Titel: Dernier acte à Palmyre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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comme tous les hommes qui ne seraient pas capables d’organiser une orgie dans des thermes réservés aux femmes, avec vingt gladiateurs désœuvrés.
    En voyant les machinistes s’agiter et jeter des regards furtifs autour d’eux, je me dis que l’assassin devait commencer à deviner la vaste conspiration qui s’organisait contre lui. Pourtant, en dévisageant une fois de plus mes principaux suspects, je ne vis aucune réaction particulière. Personne ne semblait regretter l’occasion perdue de se débarrasser de moi.
    Donc, nous allions nous diriger vers Canatha. Le groupe continuerait de vivre une aventure commune. Après Canatha, il y aurait Damas, un grand centre administratif. Ensuite, certains partiraient de leur côté.
    Conclusion : si je tenais à démasquer le meurtrier d’Heliodorus et d’Ione, le temps pressait.

47
    La chaleur nous faisait tous souffrir. Si voyager pendant la journée n’était pas recommandé auparavant, c’était devenu complètement impossible. Et nous déplacer pendant la nuit était deux fois plus fatigant, car nous avancions beaucoup plus lentement et les conducteurs devaient se concentrer sur la piste à peine visible. Notre nervosité se communiquait à nos animaux. En pénétrant de nouveau dans le royaume de Nabatène, nous avions peur de tomber dans une embuscade. En outre, nous devions maintenant traverser une vaste étendue de désert où les nomades vivaient sans lois et où, depuis des siècles, leur subsistance dépendait traditionnellement du nombre de voyageurs qu’ils pouvaient dévaliser. Seul le fait que, de toute évidence, nous n’étions pas une caravane de riches marchands serait susceptible de nous protéger. Nous n’étions cependant pas complètement certains que ce serait suffisant.
    Jour après jour, la canicule semblait s’accroître, et il n’existait aucun moyen de lui échapper. Puis la nuit tombait brusquement, et la chaleur paraissait se lever comme un rideau disparaissant dans le vaste ciel. Elle était immédiatement remplacée par un froid vif. Alors notre caravane s’ébranlait, éclairée par quelques lanternes. Les trajets nous paraissaient beaucoup plus longs, inconfortables et épuisants que si nous les avions accomplis pendant la journée.
    Nous vîmes peu du pays que nous traversions, et ne rencontrâmes quasiment personne à qui parler. Musa nous apprit que les tribus émigraient dans les montagnes pendant l’été. À chaque halte, tout le monde essayait de se dégourdir les jambes en discutant à voix basse. Des millions d’étoiles nous observaient – sans doute se demandaient-elles ce que nous fichions là. Au lever du soleil, nous dressions nos tentes au plus vite pour nous écrouler sur nos lits. La chaleur ne tardait pas à les transformer en four, chassant le sommeil dont nous avions tant besoin. Alors nous passions tous notre temps à nous tourner et à nous retourner en grognant, ou à nous disputer. Beaucoup allaient même jusqu’à menacer de faire demi-tour, et de gagner la côte au plus vite pour rentrer chez eux.
    En route, il m’était difficile d’engager la conversation avec l’un ou l’autre de mes compagnons. Les conditions de voyage étaient si déplaisantes que chacun demeurait sur son chameau ou dans son chariot. Les plus résistants, et ceux qui avaient la meilleure vue, devaient faire office de conducteurs. Les mauvais coucheurs se querellaient entre eux. Aucune des femmes n’étant d’humeur à offrir ses faveurs, il n’existait pas le genre de jalousie capable de les pousser à venir se jeter dans les bras d’un détective privé pour se confier à lui. Aucun des hommes ne voulait s’arrêter de menacer sa femme de divorcer assez longtemps pour répondre à quelques questions, surtout soupçonnant que ces questions pourraient concerner la trop généreuse Ione. Personne n’ayant envie de partager sa nourriture et son eau, on n’encourageait pas le chariot-stop. Et lors des haltes, tous les membres de la compagnie étaient bien trop occupés à se nourrir, à nourrir les animaux et à chasser les mouches.
    J’eus néanmoins une conversation utile, au moment où nous approchions enfin de Bostra. Philocrates perdit une roue de son chariot. Il n’y eut heureusement rien de cassé. Davos, qui se trouvait derrière lui, avait vu la chose arriver et avait hurlé pour le prévenir. Pas à temps pour que le bel acteur puisse empêcher la roue de se détacher, mais suffisamment tôt pour lui

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