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Dernier acte à Palmyre

Dernier acte à Palmyre

Titel: Dernier acte à Palmyre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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éparpillées sur son crâne, à la façon d’une vieille descente de lit ayant perdu tout contact avec la réalité. Son visage d’adulte formait un contraste étonnant avec son corps de gamin. Il était tellement rougeaud qu’on imaginait forcément qu’il passait son temps à activer une chaudière, ou qu’il préparait un mauvais coup.
    — Je suppose que tu es Habib ?
    — Non.
    — C'est lui qui t’envoie ?
    — Non.
    — Tu n’aimes pas parler le grec ? demandai-je sèchement, car sa conversation me paraissait tout de même limitée.
    — Si.
    — Alors dis-moi vite ce que tu as à me dire. On m’attend sur scène pour servir de souffleur.
    J’avais très envie de voir les seins de la joueuse de flûte de Pan qui, j’en étais certain, étaient aussi parfaits que ceux d’une fille qui dansait sur un fil, que j’avais beaucoup pratiquée au temps où j’étais célibataire. Pour des raisons purement nostalgiques, je tenais à comparer. Si possible en les mesurant avec mes mains.
    Je commençais à me dire que mon visiteur s’était servi de mon annonce pour entrer sans payer. J’étais prêt à l’aider dans ce sens, rien que pour retourner au plus vite d’où je venais. Mais comme arnaqueur, il était affreusement lent.
    — Écoute, si tu veux une place gratuite, il en reste une ou deux, tout en haut de l’auditorium. Je peux te faire passer.
    — Oh ! (Il avait l’air surpris.) Oui, merci.
    Je sortis un jeton de la bourse pendue à ma ceinture et le lui tendis. Les cris enthousiastes qui éclatèrent soudain dans l’auditoire m’indiquèrent que les musiciennes venaient de faire leur entrée. Il ne bougeait toujours pas.
    — Tu es encore là, commentai-je.
    — Oui.
    — Pourquoi ?
    — Le message.
    — Quoi, le message ?
    — Je suis venu le chercher.
    — Mais tu n’es pas Habib.
    — Il est parti.
    — Parti où ?
    — Dans le désert.
    Par Jupiter ! Tout ce foutu pays n’était qu’un désert. Je n’avais aucune envie de retourner tout le sable de Syrie pour trouver l’insaisissable homme d’affaires. Dans le reste du monde, il y avait de grands crus à savourer, des œuvres d’art à collectionner, des mets délicats à se faire offrir par des bouffons – et tout près d’ici, des femmes à lorgner.
    — Il est parti depuis quand ?
    — Deux jours.
    Tant pis pour moi ! On aurait dû faire l’impasse sur Canatha. Non. Si nous ne nous étions pas arrêtés à Canatha, j’aurais fini par apprendre que c’était là que cet emmerdeur vivait. Le destin me jouait ses mauvais tours habituels. Si jamais les dieux changeaient d’avis et décidaient un jour de m’aider, j’étais sûr qu’ils perdraient leur carte routière et s’égareraient en descendant du mont Olympe.
    — Bien. (Je respirai profondément pour me calmer avant de reprendre ce dialogue plutôt improductif :) Pourquoi est-il parti ?
    — Pour chercher son fils Khaled et le ramener.
    — Ça fait deux réponses pour une seule question. Tu aurais dû attendre que je te le demande.
    — Quoi ?
    — Comment s’appelle son fils.
    — Il s’appelle Khaled, geignit-il faiblement, plus cramoisi que jamais.
    Je laissai échapper un énorme soupir.
    — Est-ce que Khaled est jeune, beau, riche, têtu, complètement insensible aux souhaits et aux ambitions de ses parents outragés ?
    — Oh ! tu l’as déjà rencontré ? s’exclama-t-il.
    C’était complètement inutile. Je venais de passer plusieurs mois à adapter des pièces bourrées de versions ennuyeuses de ce genre de personnage. Soir après soir, j’avais vu Philocrates rajeunir de dix ans, se coiffer d’une perruque rousse et bourrer son pagne de foulards roulés en boules, pour jouer le fils débauché.
    — Et où est-ce qu’il joue au play-boy ?
    — Qui, Habib ?
    — Habib ou Khaled, puisqu’ils sont ensemble.
    — À Tadmor.
    — À Palmyre ? m’exclamai-je en lui crachant le nom latin.
    — À Palmyre, oui.
    Il m’avait vraiment dit la vérité. Habib était bien parti dans le désert. Mon frère m’avait suffisamment raconté d’histoires de scorpions, de soif, de tribus toujours promptes à attaquer, d’infections mortelles à la suite de banales piqûres d’épines, d’hommes dont le cerveau avait bouilli sous leurs casques à cause de la chaleur. Les histoires de Festus étaient horribles. Assez horribles pour m’enlever le goût d’aller à Palmyre.
    — Dis-moi encore une chose : est-ce que le jeune Khaled a une petite amie ?
    Le

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