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Dernier acte à Palmyre

Dernier acte à Palmyre

Titel: Dernier acte à Palmyre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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crétin en chemise parut soudain timoré. Je venais probablement de subodorer un scandale. Ce n’était pas difficile : l’histoire était classique. Il finit d’ailleurs par l’admettre avec, pour la première fois, une lueur dans l’œil.
    — Oui. C’est pour ça que son père est parti le chercher.
    — C’est bien ce que j’avais cru comprendre. Papa n’approuve pas ?
    — Il est furieux !
    — Ne t’inquiète pas pour ça, je suis au courant de tout. C’est une musicienne qui possède une certaine élégance, mais qui est aussi bien née qu’un moustique et qui n’a pas plus de relations que d’argent.
    — C’est ce qu’on dit… Tu me donnes l’argent ?
    — Personne n’a promis d’argent.
    — Mais, et le message pour Habib, alors ?
    — Tu as un billet gratuit pour voir les danseuses nues ! lui rappelai-je en lui donnant tout de même une toute petite pièce. Et comme tu as osé infliger cette horrible histoire à mes oreilles délicates, il faut maintenant que j’aille à Palmyre pour apporter moi-même le message à Habib. Par ta faute.

A CTE 3
    Palmyre
     
    Fin de l’été dans une oasis. Palmiers et grenadiers s’agglomèrent joliment autour d’une source à l’aspect douteux. Encore plus de chameaux se mettent à traîner dans le coin lors de l’arrivée sur les lieux d’une caravane encore plus douteuse que la source…
     
    Où Falco, un personnage de bas étage plein de culot, fait son entrée dans la gracieuse cité de Palmyre au sein d’une troupe d’acteurs ambulants. Il découvre que Sophrona, recherchée depuis longtemps, a une liaison avec Khaled, un riche héritier dont le père est furieux. Falco va devoir se résoudre à employer la ruse s’il veut arriver à un résultat. Mais un danger imprévu les menace, et le drame qui se joue sur scène devient un peu trop réaliste au gré des acteurs…

55
    Quand mon frère Festus m’avait parlé des dangers encourus dans cette région, non seulement il n’avait pas exagéré, mais il était resté en dessous de la vérité. La raison en était simple : appartenant aux légions romaines, il était passé à côté de quelques coutumes locales fort pittoresques. Dans le désert, si tout est basé sur « l’hospitalité » aux étrangers, rien n’est pour autant gratuit. Ce que Festus n’avait pas précisé, c’étaient de petits détails – par exemple la « contribution volontaire » que nous dûmes verser aux autochtones qui nous offrirent leur « protection » à travers le désert. D’autre part, s’y aventurer sans escorte pouvait s’avérer fatal. Il existait pourtant des lois. À Palmyre, le grand chef local avait été chargé par Rome d’assurer la sécurité des voies commerciales, et il payait ses hommes en puisant dans ses propres coffres, comme il seyait à un homme riche possédant la fibre patriotique. Ce grand chef généreux fournissait donc des escortes gratuites, mais les bénéficiaires se sentaient obligés de montrer leur immense gratitude. Ceux qui refusaient son aide prenaient de très grands risques.
    Nous rencontrâmes notre future escorte à quelques milles au nord de Damas, à l’endroit où les routes se séparent. Dès qu’ils nous virent tourner à droite en direction de Palmyre, ils offrirent de nous servir de guides, nous laissant deviner seuls ce qui nous attendait si nous refusions. Il nous apparut clairement que, sans escorte, nous serions des proies idéales pour les maraudeurs. Et même si ceux-ci ignoraient notre présence, les « guides » que nous aurions rejetés se feraient probablement un plaisir de les mettre au courant. Cette escroquerie à la protection devait fleurir dans le désert depuis au moins mille ans, et ce n’était pas la modeste troupe de théâtre que nous étions qui risquait de mettre en péril la souriante tradition de leur chantage. Nous payâmes donc. Nous étions cependant tous conscients qu’atteindre Palmyre n’était qu’une partie du problème : il nous faudrait en revenir.
    Ce n’était pas la première fois que je me rendais aux confins de l’Empire. J’avais même plusieurs fois traversé les frontières, lorsque je n’avais rien de mieux à faire que de risquer ma vie dans une mission impossible. Malgré tout, alors que nous nous enfoncions profondément au cœur de la Syrie, je n’avais jamais éprouvé avec une telle force le sentiment que nous allions bientôt être confrontés à des barbares d’un genre nouveau. En

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