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Dernier acte à Palmyre

Dernier acte à Palmyre

Titel: Dernier acte à Palmyre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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qu’on te paye pour trouver l’assassin ?
    En voilà une qui avait de la suite dans les idées !
    — Tu imagines que Chremes m’offrirait de l’argent pour ça ? Tu le connais aussi bien que moi, sinon mieux. Non, c’est uniquement mon sens moral qui me pousse à agir.
    — Va te faire voir, Falco !
    — Tu préférerais sans doute que je te parle de justice ?
    — Pour moi, t’es qu’un affreux fouinard.
    — Tu es libre de penser ce que tu veux, princesse.
    — Arrête de te ficher de moi !
    J’étais certain qu’elle avait l’intention de me dire ce qu’elle savait, sinon elle n’aurait pas abordé le sujet.
    Il y avait toujours un rituel à observer, au cours de ces échanges, et nous avions atteint le moment crucial. Plancina tira sur sa jupe pour la baisser. Dans toute la mesure du possible. Puis elle se fourra un doigt dans le nez, examina ses ongles attentivement, et se prépara à parler.

58
    — C’était un des clowns, dit-elle.
    J’attendis qu’elle m’en dise un peu plus. Puis je cessai graduellement d’espérer.
    — Alors ? C’est tout ce que tu as à me raconter ?
    — Oh ! tu veux les détails cochons, c’est ça, hein ?
    — Au moins quelques-uns. Mais essaye de ne pas me choquer, je suis un garçon timide. Tu pourrais peut-être commencer par me dire duquel des deux il s’agissait ?
    — Par tous les dieux, on peut dire que tu te contentes de peu ! murmura-t-elle sombrement. Mais tu es détective privé, non ? Alors pourquoi t’as pas trouvé la réponse tout seul ?
    Elle était en train de se moquer de moi.
    — Peut-être que j’en suis capable, affirmai-je d’un air maussade. Et peut-être que c’est déjà fait.
    Plancina me dévisageait attentivement, et je pouvais lire un mélange de panique et de fascination sur son visage. Puis elle frissonna soudain. Baissant encore la voix, alors que nous parlions déjà tout doucement, elle demanda : — Donc, tu sais ?
    — Pas toi ? demandai-je.
    Ce qui ne voulait pas dire grand-chose, mais sonnait bien.
    — Non, j’ignore lequel des deux, admit-elle. C’est affreux, quand on y pense. Que comptes-tu faire ?
    — Essayer de le prouver.
    Elle grimaça et se tordit les doigts des deux mains. Elle était soudain effrayée à l’idée de ce qu’elle venait de déclencher.
    — Tu n’as pas à avoir peur, assurai-je d’une voix calme. C’est pas la première fois que l’oncle Marcus se trouve dans la merde et il s’en est toujours sorti. Je ne vais pas aller me vanter que tu m’as fait des confidences. Allons, je t’écoute.
    — Je t’ai encore rien dit parce que j’avais peur.
    Il ne restait plus trace de l’outrecuidance qu’elle avait manifestée il y a tout juste quelques instants. Ce qui ne signifiait pas qu’elle n’avait rien d’intéressant à m’apprendre. C’est plutôt des témoins très sûrs d’eux qu’il faut se méfier.
    — En réalité, Ione couchait avec tous les deux.
    — Et où est la place d’Afrania dans cette histoire ? Je croyais qu’elle était la régulière de Tranio ?
    — C’est vrai. Si Afrania l’avait appris, elle en aurait fait tout un drame. Et Ione couchait avec Tranio uniquement pour cette raison. Pour essayer de faire enrager Afrania. Parce qu’elle disait que c’était une pauvre conne. Quant à Grumio…
    Elle laissa sa phrase en suspens.
    — Quoi, Grumio ? Il avait une autre maîtresse, lui aussi ?
    — Non.
    — Pourquoi en es-tu aussi sûre ?
    — Il est pas comme les autres.
    — Qu’est-ce que tu veux dire par là ? demandai-je, surpris. Il préfère les hommes ? Ou il sait pas comment s’y prendre avec les femmes ?
    Je préférais garder pour moi les alternatives les plus dégoûtantes.
    Plancina haussa les épaules.
    — C’est difficile à expliquer. Il est de bonne compagnie, ça on peut pas dire. Tous les deux le sont. Mais personne de la troupe n’a jamais eu envie de nouer des relations trop proches avec Grumio. D’ailleurs, je crois que ça l’intéresse pas tellement.
    — Ça quoi ? demandai-je.
    — Tu m’as très bien comprise, je vais pas te faire un dessin.
    J’admis que j’avais compris et ajoutai :
    — Il en parle pourtant beaucoup.
    — Ça veut pas dire grand-chose, Falco !
    Elle avait raison, je fus également obligé de l’admettre. Puis, elle poursuivit : — Je pense qu’il aime les femmes, mais il se donne pas beaucoup de mal.
    — Trop vaniteux ?
    — Exactement.
    J’aurais parié qu’elle avait rougi. Bizarre comme

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