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Dernier acte à Palmyre

Dernier acte à Palmyre

Titel: Dernier acte à Palmyre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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vêtements. Elle tremblait. Son courage l’abandonnait. Je plongeai mes yeux dans les siens et lui souris pour essayer de lui faire oublier que j’allais la meurtrir. Lui tenant fermement le bras, je fis rapidement deux entailles qui se coupaient à angle droit sur la marque laissée par le scorpion. Elle laissa échapper un petit cri qui exprimait davantage de surprise que de douleur. Moi, je me mordais les lèvres si fort que je finis par en déchirer la peau.
    Le sang d’Helena parut jaillir de tous côtés. J’étais complètement horrifié. J’entrepris néanmoins de finir ce que j’avais commencé : extraire le maximum de poison. Musa, lui, s’était carrément évanoui.

57
    Comprimer la blessure avait été très difficile. Étancher le sang s’avéra presque impossible. Des gens étaient arrivés en courant. Une fille – Afrania, je pense – me tendait des chiffons propres. Byrria soutenait la tête d’Helena. Quelqu’un d’autre lui faisait avaler quelques gouttes d’eau. Des éponges apparurent soudain. Une main me pressait l’épaule pour m’encourager. Des voix murmuraient à l’arrière-plan.
    L’un des membres de notre escorte arriva à son tour. Je lui demandai s’il possédait un antidote, sans obtenir de lui une réponse cohérente – soit il n’avait rien d’utile à me proposer, soit il n’avait pas compris ma question. Je n’avais même pas une toile d’araignée pour mettre sur la blessure.
    Ne cessant de me maudire pour mon manque de prévoyance, j’enduisis la plaie d’un banal onguent que je transportais toujours sur moi, et je bandai soigneusement le bras d’Helena. Pour me remonter le moral, je me disais que les scorpions de cette région ne sécrétaient peut-être pas un venin mortel.
    Le bruissement d’un balai m’indiqua que quelqu’un nous débarrassait rageusement de la vision du scorpion mort. Helena était si pâle que je sentais mon cœur se serrer affreusement. Je m’efforçais de lui sourire pour la rassurer. Sourire qu’elle essayait courageusement de me rendre. La tente se vida soudain de tous ses occupants, et l’ouverture se referma. Je me reculai en voyant Byrria aider Helena à enlever ses vêtements souillés de son propre sang, puis je sortis chercher d’autres éponges et de l’eau chaude. Un petit groupe était resté près du feu. Un peu à l’écart, Musa se tenait immobile et silencieux. Quelqu’un fit chauffer l’eau pour moi. Je sentis qu’on me tapait de nouveau dans le dos. Des voix compatissantes me disaient de ne pas m’inquiéter… Sans avoir prononcé un seul mot, je rejoignis Helena.
    Devinant que je tenais à m’occuper d’elle tout seul, Byrria se retira discrètement. Je les entendis harceler Musa pour savoir exactement ce qui s’était passé. Quelque chose au fond de moi m’avertit que lui aussi avait besoin d’attention.
    Très affaiblie par la perte de sang, Helena s’évanouit pendant que je la lavais. Je l’étendis complètement et, sans cesser de lui parler, je parvins à la ranimer. Ensuite, après m’être débrouillé pour lui enfiler une tunique propre, je l’installai du plus confortablement que je pus, à l’aide de tapis et de coussins. Nous ne parlions plus. Nos échanges se faisaient par le toucher.
    Toujours très pâle, transpirant abondamment, elle me regardait ranger un peu. Quand je m’agenouillais à côté d’elle, elle souriait de nouveau. Puis elle prit ma main et la posa sur l’épais bandage, comme si la chaleur que je dégageais allait la guérir.
    — Ça te fait mal ?
    — Pas beaucoup.
    — Malheureusement, ça va devenir plus douloureux avant que tu guérisses.
    Pendant un moment nous restâmes serrés l’un contre l’autre, les yeux dans les yeux, sans prononcer une parole. Nous étions plus proches que jamais, mais en état de choc.
    — Tu auras des cicatrices, je ne pouvais pas faire autrement. Oh ! ma chérie ! Ton si joli bras…
    Elle ne pourrait plus jamais se montrer bras nus.
    — Je mettrai beaucoup de bracelets, dit-elle, toujours pratique. Tu pourras t’amuser à les choisir pour moi.
    Elle me taquinait en parlant de dépenses.
    — C’est parfait, je ne serai jamais en peine de savoir quel cadeau t’acheter pour les Saturnales…
    Dire qu’à peine un moment plus tôt, j’étais persuadé que nous n’assisterions plus jamais ensemble à un autre festival d’hiver. Et elle était déjà en train de me convaincre que sa ténacité allait l’aider

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