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Dernier acte à Palmyre

Dernier acte à Palmyre

Titel: Dernier acte à Palmyre
Autoren: Lindsey Davis
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surveillant bébé lion du coin de l’œil.
    — Attraper des souris ou des bestioles plus grosses et les fourrer dans son panier. Vivantes de préférence. Un python adulte a un gros appétit. À Rome, une bande de gamins m’en apportaient régulièrement. Ils adoraient regarder le gros les avaler. On a eu quelques ennuis un jour, quand beaucoup trop de chats ont disparu dans les ruelles du Quirinal et que leurs propriétaires se sont mis à les chercher… Zeno a même mangé un bébé autruche, mais c’était par erreur.
    — Comment peut-on manger un bébé autruche par erreur ? demandai-je en éclatant de rire malgré moi.
    — Oh ! l’erreur ne venait pas de Zeno ! s’esclaffa Thalia à son tour. À l’époque, Fronto était encore le propriétaire du cirque. Et il était furieux.
    Les animaux de la ménagerie de Fronto avaient l’habitude de s’offrir des repas peu communs. Jusqu’au jour où il servit lui-même de déjeuner à une panthère. Thalia continuait de se remémorer l’événement :
    — Voir la petite tête et le long cou lentement aspirés a été le plus pénible. Puis toutes les plumes ont été arrachées au passage. Et c’est à ce moment-là que Fronto est arrivé et qu’il nous a joué son numéro. On n’a pas pu lui cacher ce qui venait de se passer, parce que les pattes dépassaient encore. Et pour être sûr que Fronto n’allait pas oublier l’incident, Zeno s’est fait un plaisir de lui recracher des bouts d’os pendant plusieurs jours. C’est la première fois qu’il se comportait comme ça.
    Helena et moi n’avions pas encore digéré son histoire quand nous grimpâmes dans le chariot. Notre regard fut tout de suite attiré par une grande panière rectangulaire placée tout au fond. Et malgré l’obscurité, il ne nous échappa pas qu’elle était en très mauvais état et paraissait même sur le point de s’effondrer. Thalia confirma nos craintes.
    — Il y a eu quelques petits problèmes pendant le voyage. Son gardien est parti lui chercher un berceau plus confortable. (Là-dessus, elle souleva le couvercle et se mit à caresser ce qui se trouvait à l’intérieur. Un bruissement se fit tout de suite entendre.) Voilà, mon beau chéri… N’ayez pas peur, il a déjà mangé. De toute façon, il a beaucoup trop chaud, il ne veut pas bouger. Viens donc le grattouiller sous le menton, Falco.
    Helena se pencha rapidement avec moi au-dessus de l’espèce de coffre branlant, et nous battîmes en retraite aussi précipitamment l’un que l’autre. D’après ce que nous avions pu en voir, ce python était immense. Il paraissait aussi gros que la moitié du torse d’un homme. Ses anneaux dorés étaient enroulés comme un écheveau de laine. Il remplissait toute la panière pourtant si grande qu’il fallait plusieurs hommes pour la déplacer. Zeno devait faire une bonne vingtaine de pieds de long.
    — Mais Thalia, comment arrives-tu à le soulever ? m’étonnai-je.
    — Oh ! je ne le soulève pas beaucoup ! Il est tout à fait apprivoisé, et il voudrait qu’on s’occupe tout le temps de lui. L’ennuyeux, c’est que s’il s’excite trop, il est prêt à s’accoupler avec n’importe quoi. J’ai vu une fois un serpent se glisser sous la robe d’une femme. Vous auriez dû voir sa tête, dit-elle en hurlant de rire.
    Helena et moi sourîmes bravement. J’étais jusque-là appuyé contre un panier plus petit, et j’eus soudain l’impression qu’il se mettait à bouger. Voyant mon air interloqué, Thalia expliqua :
    — C’est Pharaon. (L’expression de son visage n’était pas franchement encourageante.) Ne soulève surtout pas le couvercle. Il y a mon nouveau cobra égyptien dedans, et j’ai pas encore eu le temps de le dresser.
    Le panier s’agita encore et je fis un bond en arrière.
    — Par tous les dieux, Thalia ! Qu’est-ce que tu as besoin d’un cobra égyptien ? Je croyais qu’ils étaient très venimeux.
    — C’est vrai, rétorqua-t-elle d’une voix calme. Je veux mettre un peu de piment dans mon numéro. Mais il va me donner du fil à retordre, c’est certain !
    — Mais comment vas-tu pouvoir danser avec lui ? demanda Helena.
    — À vrai dire, je ne sais pas encore. Je vais y réfléchir en rentrant à Rome. Il est superbe ! ajouta-t-elle avec beaucoup d’admiration dans la voix. Mais c’est pas le genre d’animal à qui on dit « Viens faire un câlin à maman ! » et qui se jette dans vos bras. Il y en a qui leur arrachent
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