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Dernier acte à Palmyre

Dernier acte à Palmyre

Titel: Dernier acte à Palmyre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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juste jeter un petit coup d’œil dans cette boîte.
    Au milieu de la nuit, dans l’intimité de notre tente personnelle, son explication paraissait bien peu convaincante. Ces théâtreux me semblaient soudain manquer singulièrement de tact.
    — Je sais, tentai-je d’apaiser Helena Justina, tu étais loin de te douter, quand tu m’as trouvé dans ce marais noirâtre qu’est la Bretagne 4 , et que tu as succombé à mes charmantes manières et à mon charme naturel, que ça finirait par deux joyeux ivrognes qui débarqueraient dans ta tente plantée dans le désert en pleine nuit.
    — Tu radotes, Falco. Mais tu as raison sur un point : j’étais loin de me douter !
    Je lui souris tendrement. Elle ferma les yeux. Je me dis que c’était le seul moyen pour elle de s’empêcher de m’adresser à son tour un sourire affectueux.
     
    Tranio fouillait le coffre avec méthode. Il avait plongé tout au fond, puis replaçait les parchemins un à un après les avoir examinés au moins deux fois chacun.
    — Si tu me disais ce que tu cherches, suggérai-je, pour nous débarrasser de lui au plus vite.
    — Oh ! c’est pas vraiment important. Et puis ça n’est pas ici.
    Ce qui ne l’empêchait pas de continuer à chercher.
    — Enfin, dis-moi donc de quoi il s’agit ! Ton compte rendu de cinq ans passés comme esclave sexuel dans le temple d’une déesse orientale où on pratique le culte de l’extase ? Le testament d’une riche veuve qui te laisse une mine d’or en Lusitanie et une troupe de singes savants ? Ton certificat de naissance ?
    — Oh ! bien pire, déclara-t-il en riant.
    — C’est un parchemin que tu cherches ?
    — Non, non, pas du tout.
    Helena l’observait dans un silence qui pouvait passer pour de la politesse aux yeux d’un étranger. Moi qui préfère les spectacles plus excitants, c’est elle que je regardais. Finalement, Tranio laissa bruyamment retomber le couvercle du coffre et, après s’être assis dessus, il donna des coups de pied dans ses flancs cloutés. Cet aimable compagnon donnait l’impression de vouloir nous tenir compagnie en bavardant jusqu’à l’aube.
    — Tu n’as pas trouvé ce que tu cherchais ?
    — Par Hadès, non !
    Helena bâilla ostensiblement. Tranio comprit le message et disparut, après nous avoir salués de la main.
     
    Mes yeux fatigués rencontrèrent brièvement ceux d’Helena. À la faible lumière de la lampe que Tranio avait abandonnée derrière lui, ils paraissaient encore plus sombres que d’habitude et trahissaient une certaine irascibilité.
    — Désolé, chérie.
    — Mais il faut bien que tu fasses ton travail, Marcus, dit-elle un peu narquoise.
    — Je suis tout de même désolé.
    — Tu as découvert quelque chose ?
    — Il est encore trop tôt.
    Helena Justina savait ce que ça voulait dire : je n’avais rien trouvé. Pendant que je me passais de l’eau froide sur le visage, elle m’annonça :
    — Chremes est passé me dire qu’il avait récupéré le reste de sa troupe et qu’il donnait une représentation ici dès demain.
    Pourquoi ne pas m’avoir annoncé cette nouvelle pendant que Tranio procédait à ses vaines recherches ? Sans doute parce que nous aimions tous les deux la discrétion. Discuter les choses en tête à tête faisait partie des rites qui s’étaient établis entre nous.
    — Il veut que tu supprimes le rôle du prêteur sur gages qui était tenu par Heliodorus. En t’assurant, bien sûr, que le texte que tu vas enlever ne compromettra pas la compréhension de la pièce. Sans ça…
    — Je l’ajouterai au rôle de quelqu’un d’autre. J’en suis capable.
    — Alors, c’est parfait.
    — Je pourrais aussi jouer le rôle du prêteur sur gages moi-même.
    — On ne te l’a pas proposé.
    — Je me demande bien pourquoi. Je sais à quoi ils ressemblent. Par Jupiter, j’ai suffisamment fait appel à leurs services !
    — Ne sois pas ridicule, tu es né citoyen libre sur l’Aventin. Tu es bien trop orgueilleux pour accepter de descendre aussi bas !
    — C’est pas comme toi ? C’est bien ça ?
    — Oh ! je pourrais me produire sur une scène ! Je suis fille de sénateur. Me rabaisser en public fait partie de mes privilèges ! Toutes les familles avec lesquelles ma mère entretient des commérages ont en leur sein un fils dont personne ne parle plus, parce qu’il est parti jouer à l’acteur pour scandaliser son grand-père. Je pense que mes parents seront déçus si je n’en fais pas

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