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Dernier acte à Palmyre

Dernier acte à Palmyre

Titel: Dernier acte à Palmyre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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payer pour avoir été en relation avec un homme qui s’est fait expédier ad patres, le corrigea Helena d’une voix ferme. Et qui était probablement proche de son meurtrier. Tu ne peux pas refuser de répondre à ma question.
    — Tu comptes tirer tes propres conclusions après avoir entendu ma réponse ?
    — Ça me paraît en effet raisonnable. Alors, qu’as-tu à me dire ?
    — Je ne m’entendais pas du tout avec lui. Il s’en est même fallu de peu que nous nous battions, confessa Philocrates d’une voix un peu plus sourde.
    — Pour quel motif ? (Et elle ajouta immédiatement :) À propos d’une fille, je suppose ?
    — Correct. (Le mot était sorti de sa gorge avec difficulté, et il poursuivit, mal à l’aise :) On a tous les deux été rejetés par la même femme. Même si elle m’a mieux traité que lui.
    Il se vantait probablement pour se consoler. Helena, qui comprenait pourtant l’arrogance du propos, trouva plus malin de le caresser dans le sens du poil.
    — Oh ! j’en suis sûre. Et je ne te demanderai pas de qui il s’agissait.
    — Byrria, si ça peut t’intéresser ! s’exclama-t-il presque malgré lui.
    Le pauvre garçon ne faisait pas le poids en face de la fille du sénateur. Sans le moindre effort apparent, elle l’avait fait passer de son badinage pervers à des confidences intéressant notre enquête.
    — Je suis désolée pour toi, Philocrates. J’ai en effet entendu dire qu’elle était extrêmement ambitieuse, ne s’intéressait qu’à son métier et repoussait tous les hommes. D’ailleurs, je suis sûre que tu n’as pas pris cette rebuffade trop à cœur, mais qu’en fut-il d’Heliodorus ?
    — Il n’avait aucun sens de la discrétion.
    — Il a continué à la harceler ? Ça l’a rendue encore plus obstinée, évidemment.
    — Je l’espère bien ! grommela-t-il avant de préciser : Heureusement, il y a beaucoup d’autres candidates pour ce genre de sport.
    — Je n’en doute pas !… Il existait cependant une rivalité entre l’auteur et toi. Assez forte pour que tu aies envie de l’assassiner ?
    — Grands dieux, non ! Pour une chicane à propos d’une fille ?
    — Je vois. Et c’était son attitude à lui aussi ?
    — Oh ! lui, il était assez stupide pour monter la chose en épingle.
    — Et as-tu jamais demandé à Heliodorus de cesser de tourmenter Byrria ?
    — Pourquoi aurais-je fait une chose pareille ? (La surprise de Philocrates semblait sincère et typique du personnage.) Elle m’a rejeté. Ce qu’elle a fait ou pas ensuite ne me concernait plus.
    — D’autres personnes ont-elles remarqué qu’il l’importunait ?
    — Certainement. Même si elle-même ne s’en plaignait jamais. Elle comprenait que ça n’aurait servi qu’à aggraver la situation. Mais tout le monde savait qu’il ne la laissait pas en paix.
    — Cet homme n’avait donc aucune espèce de finesse ?
    — Et pas beaucoup de fierté !
    — Si Byrria passait son temps à l’éviter, est-ce qu’il lui écrivait de mauvais rôles ?
    — Des rôles dont personne d’autre n’aurait voulu.
    — Est-ce que Byrria a d’autres admirateurs ?
    — Je n’en sais rien parce que je m’en fiche éperdument.
    — Oui, acquiesça Helena d’une voix pensive. Ça tombe sous le sens. Où te trouvais-tu quand Heliodorus est parti faire cette promenade fatale à la Haute Place ?
    — Tu parles de notre dernier après-midi à Pétra ? J’ai fait mes bagages, puis utilisé de mon mieux le temps qui me restait.
    — De quelle façon ?
    J’ignore si Helena avait deviné sa réponse, mais moi si. Comme je m’y attendais, il lui lança triomphalement : — Je me trouvais dans une des tombes avec la jolie petite femme d’un marchand d’encens, et je l’ai baisée comme elle n’avait encore jamais été baisée !
    — J’aurais dû deviner, parvint à articuler ma douce. (J’étais certain qu’elle avait rougi.) Dommage que je ne t’aie pas connu à ce moment-là, tu aurais pu lui demander quel prix maximal il faut accepter de payer pour des bâtonnets d’encens.
    Je ne sais pas si c’est son courage ou son sens de l’humour qui eurent raison de lui, mais Philocrates éclata d’un rire bref. Puis j’entendis bouger, et sa voix me parvint d’un niveau différent. Il venait de se lever. Son ton avait changé. Cette fois, l’admiration qu’il exprimait était sincère.
    — Tu es vraiment incroyable ! Quand ce nullard de Falco te laissera tomber, ne pleure pas trop longtemps et

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