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Dernier acte à Palmyre

Dernier acte à Palmyre

Titel: Dernier acte à Palmyre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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vois sur tes genoux.
    — Non, c’est la collection d’histoires grivoises que j’ai trouvées dans ta malle.
    — C’est quoi, exactement ? Des anecdotes rassemblées par Heliodorus ?
    — J’en doute, Marcus. J’ai l’impression qu’il y a plusieurs écritures différentes, mais aucune ne ressemble à ses affreux griffonnages.
    Je n’arrêtais pas de m’en plaindre, ayant énormément de mal à relire ses notes.
    — Ce parchemin a l’air très ancien, l’encre est presque effacée à certains endroits. En outre, tout le monde est d’accord sur un point : Heliodorus était incapable de faire un jeu de mots. Or, ces blagues-ci sont très drôles. Si on aime ce genre, susurra-t-elle suggestivement. Je vais te lire quelques-unes des plus salaces.
    L’acteur avait raison. Les filles sérieuses qui ressemblent à des vestales peuvent vous apporter bien du plaisir – si vous arrivez à les persuader que c’est avec vous qu’elles ont envie de s’amuser.

24
    La Corde fut plutôt bien accueillie. Au point que nous décidâmes de donner une deuxième représentation le lendemain. Il ne vint personne. Nous quittâmes la ville.
    Notre destination suivante était Gerasa, à quarante milles plus au nord. Deux jours de voyage en disposant de moyens de locomotion décents – sans doute deux fois plus pour nous, avec nos chameaux d’occasion et nos chariots lourdement chargés. Maudissant Philadelphia et ses habitants incultes, plus Plaute qui n’était vraiment pas drôle, nous tournâmes le dos à la cité, fourrâmes la maudite pièce sous le tas, et finîmes par nous ébranler au milieu de grincements divers. Grâces en soient rendues aux dieux, Gerasa jouissait d’une réputation on ne peut plus favorable et d’une grande prospérité. Ses riches habitants se demandaient peut-être comment dépenser leur argent – il était cependant plus probable que nous serions précédés par la nouvelle que notre production de La Corde était des plus nulles.
    Quoi qu’il en soit, je jugeai le moment venu d’avoir un petit entretien avec Byrria. Le défunt adaptateur paraissait obsédé par elle, et la plupart de nos suspects mâles avaient peu à lui envier. En outre, si Helena pouvait se permettre d’aguicher le jeune premier, je ne voyais pas ce qui m’empêchait de sonder la jeune première.
    C’était facile à mettre au point. Quelques cabotins fureteurs n’avaient pas manqué de remarquer le badinage amoureux de ma douce chérie et de Philocrates. Ils n’eurent évidemment rien de plus pressé que de mettre toute la compagnie au courant. Prétendant me disputer avec elle au sujet de son modèle réduit d’admirateur, je sautai de notre carriole et m’assis sur un rocher, le menton dans le creux de la main, en arborant un air funèbre. J’avais laissé Helena avec Musa, en espérant qu’ils s’offriraient une protection mutuelle. Mais je n’avais pas l’intention de les abandonner très longtemps.
    Lentement, toute la triste parade de notre compagnie défila devant moi – assemblage de véhicules branlants débordant de panières, d’où fusaient de mauvaises plaisanteries. Les possesseurs de chameaux marchaient à pied à côté d’eux. Ceux qui sont déjà montés sur un chameau comprendront pourquoi. Il était malheureusement à peine plus confortable de voyager dans les chariots, au point que la plupart des machinistes préféraient aller à pied pour conserver leurs côtes en bon état. Presque tout le monde avait glissé un gourdin ou un long couteau dans sa ceinture, en cas d’attaque par des maraudeurs du désert. Quelques musiciens soufflaient dans leurs instruments ou tapaient dessus. Le son produit était tellement atroce que c’était sans doute le meilleur moyen d’effrayer les voleurs.
    Byrria conduisait son propre véhicule. C’était en soi révélateur de sa personnalité : elle ne se mêlait pas aux autres et n’avait besoin de personne. Quand elle passa devant moi, je me levai pour lui faire signe. Il était évident qu’elle n’avait aucune envie de m’emmener avec elle, mais comme elle était en queue du convoi, si elle refusait de me prendre à bord, il n’y aurait personne d’autre pour le faire. Même si aucun membre de la troupe n’estimait utile la présence parmi eux d’un fichu adaptateur, tous appréciaient d’avoir une tête de turc à leur disposition.
    — Allons, déride-toi un peu ! criai-je en bondissant près d’elle avec un joli mouvement

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