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Dernier acte à Palmyre

Dernier acte à Palmyre

Titel: Dernier acte à Palmyre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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point nommé, c’était qui ?
    — Occupe-toi donc de ce qui te regarde.
    — Désolé, mais ça peut être important.
    Je tenais à lui faire avouer le nom de son sauveur. Mon instinct me soufflait qu’il était impératif que je l’identifie. Elle savait quelque chose que je tenais à apprendre, et je sentais que j’aurais pu devenir aussi agressif qu’Heliodorus.
    — Ce qui m’importe à moi, rétorqua-t-elle en laissant éclater sa fureur, c’est que j’ai été persuadée pendant un moment que ce salaud allait me violer. Et après, j’ai vécu avec la certitude que si jamais il me trouvait seule, il n’hésiterait pas à recommencer. Je me suis toujours débrouillée pour me tenir à distance. Je me renseignais pour savoir où il se trouvait et j’allais ailleurs.
    — Alors tu vas sans doute pouvoir m’aider, déclarai-je, ignorant son hystérie naissante. Tu savais qu’il avait l’intention de se rendre à la Haute Place lors du dernier jour que vous avez passé à Pétra ? As-tu vu l’homme qui l’accompagnait ?
    — Ce que tu me demandes, c’est qui l’a tué. (Aucun doute là-dessus, cette fille était intelligente et se réjouissait de me faire passer pour un idiot.) Non, j’ai remarqué l’absence d’Heliodorus quand toute la troupe s’est rassemblée au théâtre au moment de prendre le départ.
    — Je vois. (Refusant de m’avouer vaincu, je tentai d’aborder la question sous un angle différent.) Alors dis-moi plutôt qui était là, et dans quel ordre ils sont arrivés au point de rendez-vous.
    — Ça ne va pas te servir à grand-chose, affirma Byrria. Quand on a entendu ta compagne dire à un officiel que vous veniez de trouver un cadavre, on s’était déjà aperçu de la disparition du scribouillard et on se plaignait tous de son retard. Si on réfléchit au temps qu’il vous a fallu pour découvrir le corps, puis à Helena pour redescendre de la montagne (il n’y a rien que je déteste plus que des témoins qui se mêlent de réfléchir pour moi), il devait être mort bien avant notre rassemblement. À vrai dire, j’ai été une des dernières à arriver, en même temps que Tranio et Grumio qui avaient une sale tête, comme d’habitude.
    — Pourquoi étais-tu en retard ? demandai-je avec un sourire narquois, dans le vain espoir de reprendre la main. Tu faisais de tendres adieux à un admirateur ?
    Le chariot de tête venait de s’arrêter, pour que nous puissions nous reposer au plus fort de la chaleur. Byrria tira sur les rênes et me poussa littéralement hors de sa méchante carriole.
    Je n’eus d’autre choix que de regagner la mienne.
    — Falco !
    Musa s’était masqué le bas du visage avec un pan de son turban, à la mode orientale. Il avait l’air soigné et souffrait apparemment moins de la chaleur que moi, dans ma courte tunique romaine permettant au soleil de me griller les bras et les jambes. Je sentais la sueur me rouler dans le dos sous le drap épais. Le charme de Byrria paraissait avoir agi également sur lui, car pour une fois, il se montrait curieux.
    — Est-ce que la belle t’a appris quelque chose ?
    Avant de lui répondre, je plongeai d’abord la main dans le panier contenant notre déjeuner.
    — Non, pas grand-chose, répondis-je enfin.
    — Et comment t’a-t-elle accueilli ? demanda Helena sans avoir l’air d’y attacher la moindre importance.
    — Cette femme est incorrigible. J’ai dû repousser ses avances, parce que j’avais peur que son âne jaloux se mette à ruer.
    — C’est un problème, quand une femme est si belle et si intelligente, commenta-t-elle.
    Musa fut victime d’une de ses rares crises d’hilarité. Après m’avoir remis à ma place avec son aisance habituelle, Helena Justina se concentra sur quelque chose de beaucoup plus important : débarrasser sa sandale droite de la poussière qui s’y était accumulée.
    M’obligeant à les ignorer tous les deux, je recrachai les noyaux des dattes en arborant la mine d’un homme qui réfléchit à une révélation particulièrement surprenante.

25
    Gerasa : aussi connue sous le nom d’Antioche-sur-Chrysorhoas.
    Antioche avait la réputation d’être une cité où il faisait bon vivre. Mon frère Festus, qui savait mieux que quiconque de quoi il parlait, m’avait raconté que la garnison de légionnaires s’y livrait à une joyeuse débauche. La vie à Antioche n’était soi-disant qu’une suite de fêtes ; on y vivait au son des harpes et des tambourins

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