Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Dernier acte à Palmyre

Dernier acte à Palmyre

Titel: Dernier acte à Palmyre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
Vom Netzwerk:
vous un habitant de Scythopolis ? Non ? Eh bien, tant mieux. Je n’irai pas jusqu’à dire qu’ils sont tous stupides, mais… (On sentait que son auditoire se préparait à rire.) Si jamais vous voyez deux d’entre eux en train de creuser un trou dans une route qui passe devant une maison, demandez-leur ce qu’ils sont en train de faire. Je parie qu’ils vous répondront qu’ils ont encore oublié leur clef.
    « Pella ! Est-ce qu’il y a ici quelqu’un de Pella ? Écoutez, une querelle très ancienne divise Pella et Scythopolis… Oh ! et puis non ! Quel est l’intérêt d’insulter les habitants de Pella, si pas un seul ne se trouve parmi nous ? Je vais d’ailleurs vous dire pourquoi : ils n’ont pas été fichus de trouver leur chemin. Parce que personne ne comprend leur accent…
    « Et Abila ? Est-ce que nous avons parmi nous quelqu’un d’Abila ? (Avec beaucoup d’étonnement, nous vîmes une main se lever.) Tant pis pour toi ! s’exclama Grumio en direction de l’infortuné. Est-ce que c’est ton chameau qui regarde par-dessus ton épaule ou est-ce que ta femme est vraiment aussi laide ? (Ses plaisanteries ne volaient pas haut, mais elles étaient au niveau de l’assistance. Il changea cependant de ton, devint plus posé :) Figurez-vous qu’un homme de Gadara possédait quelques biens. Rien de spectaculaire. Et il les avait acquis lentement. D’abord un cochon…
    Et Grumio énuméra les animaux de la ferme en imitant leur cri à chacun. Puis il improvisa de petits dialogues sonores pour faire parler les animaux ensemble. Le fermier lui-même finit par intervenir sous la forme d’un pet humain aussi sonore que dégoûtant.
    — Vraiment, quel porc, hein ? commenta le clown au milieu des rires…
    « Oh ! Marcus ! s’exclama-t-il soudain.
    Musa me saisit par le bras, mais il était déjà trop tard. Grumio, qui devait nous avoir repérés depuis un moment, s’apprêtait maintenant à me ridiculiser.
    — Je vous présente mon ami Marcus ! s’égosilla-t-il. Viens vite me rejoindre, l’ami. Allons, allons, laissez-le passer !
    Sa routine pour embobiner les pseudo-volontaires nerveux était parfaitement au point. À peine m’eurent-ils identifié que les spectateurs s’empressèrent de me pousser plutôt rudement sur le devant. Je n’avais aucune chance de m’en sortir.
    — Salut, Marcus ! dit-il, en sautant de son tonneau pour m’accueillir. (Il avait baissé la voix, mais ses yeux pétillaient de malice et je me sentais comme un hareng prêt à être ferré.) Marcus va se faire un plaisir de m’aider à accomplir mon prochain tour. Tout ce que je te demande, c’est de rester où tu es. Et de ne pas ressembler à quelqu’un qui vient de se pisser sur les pieds. (Il me plaça face au public.) Regardez bien ce garçon, il a l’air de rien, pas vrai ? Eh bien, figurez-vous que sa petite amie est la fille d’un sénateur. Elle est si raide que quand il a envie de lui faire ce que vous savez, il lui donne un petit coup de pied dans les chevilles et elle tombe sur le dos…
    Si j’avais entendu ces paroles dans la bouche de quelqu’un d’autre, je lui aurais brisé le cou sur-le-champ. Mais je me trouvais pris au piège. J’encaissai sans rien dire. La foule avait cependant pris conscience de mon exaspération. J’étais devenu écarlate et je grinçais des dents. La prochaine fois – si prochaine fois il y avait – que Grumio et moi parlerions d’humour, je me promettais de lui apprendre quelques nouveaux mots imagés.
    Mais pour l’instant, je devais trouver un moyen de me tirer de là.
    Il commença par des tours de magie. Je lui servais uniquement de faire-valoir, bien sûr. Je devais tenir des écharpes desquelles disparurent des œufs de bois… qui furent ensuite découverts en des endroits de ma personne qui mirent le public en joie. Une plume sortit de derrière une de mes oreilles, et des osselets peinturlurés d’une de mes manches. Finalement, une série de balles apparut d’une façon qui me fait encore rougir quand j’y repense, et Grumio se mit à jongler.
    Il était très doué. Je reçus une leçon improvisée, et de temps à autre il m’obligeait à intervenir. Quand une balle m’échappait, je devais avoir l’air tellement ridicule que les spectateurs hurlaient de rire. Et si, par le plus grand des hasards, je l’attrapais, j’exprimais une telle surprise qu’ils riaient tout aussi fort. À la vérité, j’en attrapais pas mal – grâce au

Weitere Kostenlose Bücher