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Dernier acte à Palmyre

Dernier acte à Palmyre

Titel: Dernier acte à Palmyre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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que je trouvais sa conduite quelque peu suspecte.
    — Bien !
    — Et j’ai aussi envoyé un courrier à Shullay.
    De nouveau, une note étrange dans sa voix retint mon attention, mais je n’aurais su dire pourquoi.
    — Qui est Shullay ?
    — Le prêtre le plus ancien de mon temple.
    — Celui avec lequel je t’ai vu quand je poursuivais l’assassin ?
    Il acquiesça d’un signe de tête. J’avais dû me tromper à propos de l’étrangeté de sa voix. Il s’agissait probablement des inquiétudes d’un prêtre subalterne qui devait expliquer à son supérieur pourquoi il avait manqué à ses devoirs.
    — Et ici, j’ai trouvé un message qui m’attendait.
    — Tu veux m’en parler ?
    — C’est de la part du Frère.
    Mon cœur fit un grand bond dans ma poitrine. La Décapole était passée sous l’autorité de Rome, mais les villes avaient conservé leur indépendance. J’ignorais ce qui pourrait se passer si le royaume de Nabatène désirait me faire extrader ainsi qu’Helena. Tout en m’en doutant. Il fallait être réaliste. La prospérité de Gerasa dépendait de Pétra. Alors si Pétra nous voulait, Pétra nous aurait.
    — Le Frère sait que tu te trouves ici, Musa ?
    — Il a envoyé le message au cas où je passerais. Il dit… (Musa paraissait avoir du mal à s’exprimer)… que je n’ai plus besoin de rester avec vous.
    — Ah !
    Donc, il allait nous quitter. La nouvelle m’affectait étrangement. Je m’étais habitué à lui comme compagnon de voyage. Helena et moi nous sentions comme des étrangers au sein de cette compagnie théâtrale. Musa également, ce qui l’avait rapproché de nous. Il savait se tenir à sa place et possédait une personnalité attachante. Je considérais comme une grande perte de le voir partir, alors que nous en étions à peine à la moitié de notre voyage.
    Il m’observait attentivement en espérant que je ne m’en apercevrais pas.
    — Est-ce que je peux te demander quelque chose, Falco ?
    Son grec était encore plus hésitant que d’habitude.
    — Tout ce que tu veux, nous sommes amis ! lui rappelai-je.
    — Oui. Alors si tu le veux bien, j’aimerais t’aider à découvrir le meurtrier.
    J’étais ravi.
    — Tu veux rester avec nous ? (Je compris qu’il hésitait encore.) Ça ne pose aucun problème.
    Je n’avais encore jamais vu Musa manquer à tel point de confiance en lui.
    — Mais avant, j’étais sous les ordres du Frère et tu n’avais pas à m’inviter sous ta tente. C’est pourtant ce que tu as fait…
    Je ne pus m’empêcher d’éclater de rire.
    — Allons, viens ! Helena est en train de s’inquiéter pour nous deux ! (Je bondis sur mes pieds et lui tendis la main.) Tu es notre invité, Musa. Aussi longtemps que tu auras envie de m’aider à mener ce bœuf têtu et à dresser notre tente. Essaye seulement de ne laisser personne te noyer pendant que les règles de l’hospitalité me rendent responsable de toi !
     
    De retour au camp, nous découvrîmes que nous nous étions hâtés pour rien. Trois ou quatre personnes discutaient tranquillement devant la tente de Chremes. Ils donnaient l’impression d’avoir passé la soirée ensemble. Toutes les femmes étaient parties, et Helena les avait accompagnées. J’espérais qu’elle m’avait laissé un message, mais ce n’était pas le cas.
    Musa et moi décidâmes alors de partir à sa recherche. Ce n’est pas que nous nous faisions du souci, puisqu’elle n’était pas seule, mais par simple curiosité. Nous pourrions peut-être partager leurs amusements. Qui sait si le groupe de femmes avec lequel Helena Justina avait disparu n’était pas en train d’applaudir une danseuse exotique dans un bouge enfumé où on distribuait des bols d’amandes grillées et du vin gratuit – ou du moins très bon marché – à volonté… À la vérité, nous nous étions absentés plusieurs heures et elle me manquait.
    Au même coin de rue que précédemment, nous retrouvâmes Grumio sur son tonneau. Et, à ce qu’il nous sembla, la même foule enthousiaste l’entourait. Nous nous arrêtâmes de nouveau.
    Le comique avait réussi à tisser des liens très étroits avec les spectateurs. Il n’hésitait pourtant pas à les malmener, mais personne ne semblait s’en offusquer. De temps à autre, il choisissait un quidam dans le public pour l’assister. Il avait trouvé la ligne conductrice de son numéro : dénigrer les autres villes de la Décapole.
    — Est-ce qu’il y a parmi

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