Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Des rêves plein la tête

Des rêves plein la tête

Titel: Des rêves plein la tête Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
Vom Netzwerk:
Vous deux,
dit-elle à Jean-Louis et Gilles, vous pouvez partir tout de suite pour l'école.
Je vais y aller avec Richard dans cinq minutes.
     
    — Mais vous êtes
pas obligée de venir, m'man, protesta le gamin. Le bonhomme m'a donné la strap.
Il me punira pas plus.
     
    — Laisse faire,
toi, répliqua durement sa mère. Va te peigner et attends-moi.
     
    De toute
évidence, Richard n'était pas heureux que sa mère l'accompagne à l'école, comme
s'il était incapable de s'y rendre tout seul.
     
    Quelques minutes
plus tard, elle laissa son fils se diriger seul vers la cour de l'école pour
monter l'escalier abrupt qui ornait la façade de l'institution. Quand le
     
    concierge vint
lui ouvrir, elle demanda à parler à madame Vigneault.
     
    — Je vais aller
voir si elle est dans la salle des professeurs, dit ce dernier en la laissant
dans l'entrée.
     
    L'homme alla
frapper à une porte et dit quelques mots à un instituteur venu lui ouvrir. Un
instant plus tard, une petite dame boulotte au strict chignon sortit de la
salle des professeurs et s'avança vers Laurette, en arborant l'air ennuyé d'une
personne dérangée durant sa pause.
     
    — Oui, madame ?
demanda-t-elle d'une voix sèche.
     
    — Je suis madame
Morin, la mère de Richard Morin, se présenta Laurette.
     
    — J'ai pas de
Richard Morin dans ma classe, s'empressa de préciser l'enseignante, déjà prête
à retourner dans la salle qu'elle venait de quitter.
     
    — Je le sais, fit
Laurette d'une voix dure. Mais c'est vous qui lui avez sacré une claque dans la
face à matin.
     
    — Ah ! Je vois,
fit Laure Vigneault, en adoptant un air méprisant. C'est le petit voyou que
j'ai dû calmer durant la récréation.
     
    — Mon garçon est
pas un bum, vous saurez, s'insurgea Laurette, furieuse.
     
    — Ça, madame...
     
    — Écoutez-moi
ben, vous ! dit la mère de famille sur un ton menaçant. Si jamais vous levez
encore une fois la main sur un de mes enfants, c'est à moi que vous allez avoir
affaire. Vous allez vous apercevoir que des claques sur la gueule, je suis
capable d'en donner, moi aussi. Est-ce que c'est clair ?
     
    — Mais prenez pas
ça comme ça, madame, dit l'institutrice, devenue subitement pâle.
     
    — Je le prends
comme je le veux, affirma Laurette avec force. Là-dessus, madame, j'ai plus
rien à vous dire.
     
    Sur ces mots,
Laurette tourna les talons, poussa la porte de l'école et quitta l'institution,
assez satisfaite de sa rencontre.
     
    Ce soir-là,
Gérard ne put faire autrement que de remarquer le visage tuméfié de son fils au
moment de passer à table.
     
    — Qu'est-ce qui
lui est encore arrivé ? demanda-t-il à sa femme.
     
    — Juste du
chamaillage, répondit Laurette en adressant un regard d'avertissement à son
fils cadet.
     
    Ce dernier
adressa un mince sourire de reconnaissance à sa mère. Sa décision de taire
l'affaire lui évitait des remontrances paternelles et peut-être même une
correction.
     
    Chapitre 28
     
    La maladie
     
    ¦
     
    L'automne
s'installa progressivement. La fraîcheur des journées de septembre céda le pas
aux pluies fréquentes d'octobre. Peu à peu, les persiennes obstruant les
fenêtres des maisons du quartier furent remplacées par les contre-fenêtres. Le
vent frisquet qui prenait les rues en enfilade annonçait l'arrivée prochaine de
l'hiver.
     
    Un jeudi après-midi,
Laurette eut la surprise de découvrir ses beaux-parents sur le pas de sa porte,
peu après le départ des enfants pour l'école. Elle ne les avait pas vus depuis
près de deux mois.
     
    — Mon Dieu, mais
je vous attendais pas pantoute ! s'écria-t-elle en s'efforçant de feindre un
plaisir qu'elle était bien loin d'éprouver. Entrez vous réchauffer. C'est pas
chaud dehors aujourd'hui.
     
    Le couple entra
et Conrad s'empressa de refermer la porte derrière lui.
     
    — J'ai même vu
tomber les premiers flocons de neige tout à l'heure en traversant le pont
Jacques-Cartier, affirma-t-il en lui tendant son manteau et son chapeau.
     
    Laurette entraîna
le père et la mère de son mari dans la cuisine où le poêle maintenait une
agréable chaleur. Elle leur prépara une tasse de café et s'informa de leur
santé.
     
    — Ça fait
tellement longtemps qu'on vous a pas vus que Gérard pensait que vous aviez
perdu notre adresse.
     
    — C'est pas parce
qu'on voulait pas venir vous voir, fit sa belle-mère, mais on dirait que j'ai
commencé à faire un peu de rhumatisme. Aussitôt qu'il

Weitere Kostenlose Bücher