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Des rêves plein la tête

Des rêves plein la tête

Titel: Des rêves plein la tête Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
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heurta celle
d'une nageuse qui exécutait des longueurs de piscine.
     
    Sous le choc,
Laurette poussa un cri de douleur, avala de l'eau et s'étouffa. Heureusement,
le maître-nageur, debout au bord de la piscine se rendit compte de ce qu'il se
passait. Il se jeta à l'eau pour aller la récupérer au moment où elle allait
disparaître à nouveau sous la surface. Alarmée, Suzanne sortit de la piscine et
se précipita vers eux à l'instant où des baigneuses aidaient l'homme à tirer
Laurette hors de l'eau pour la déposer sur le carrelage.
     
    _Es-tu correcte,
Laurette ? lui demanda son amie
     
    en s'agenouillant
à ses côtés après avoir écarté quelques femmes qui entouraient la jeune fille.
     
    Cette dernière se
leva en récupérant tant bien que mal ce qui lui restait de dignité.
     
    — Ben oui ! Ben
oui ! répondit-elle avec humeur. Où est-ce qu'elle est la maudite niaiseuse qui
a essayé de me noyer ? s'exclama-t-elle en jetant autour d'elle des regards
furieux.
     
    — C'était juste
un accident, dit Suzanne pour l'apaiser. Vous vous êtes cognées sans faire
exprès.
     
    — Laisse faire,
toi ! Je suis sûre qu'elle a fait exprès. Le surveillant de la piscine
s'approcha et conseilla à
     
    Suzanne d'emmener
son amie à l'extérieur, tant pour lui permettre de reprendre ses esprits que
pour éviter un esclandre. Encore secouée, Laurette accepta de suivre son amie
dans le vestiaire. Les deux jeunes filles s'habillèrent et quittèrent le bain
public.
     
    Elles venaient à
peine de quitter l'endroit que la nature se déchaîna. Des éclairs zébrèrent le
ciel et le tonnerre se mit à rouler de façon terrifiante.
     
    — Grouille,
Suzanne, on va poigner la pluie ! s'écria Laurette en accélérant le pas.
     
    Malheureusement,
elles ne furent pas assez rapides. A peine venaient-elles de traverser la rue
Parthenais que le ciel ouvrit ses vannes. Poussée par le vent, une pluie
torrentielle se mit à tomber. Cette dernière était si forte qu'elle les
cinglait sans ménagement. Elles se mirent à courir, mais ce fut peine perdue. A
leur arrivée rue Champagne, elles étaient à bout de souffle et complètement
trempées.
     
    — On a l'air
fines en maudit, là! s'exclama Laurette, à bout de souffle, au moment où son
amie s'apprêtait à rentrer chez elle. On a l'air de deux chiens mouillés.
     
    — On pouvait pas
savoir, répliqua Suzanne en grimpant les deux marches menant à la porte
d'entrée de chez elle.
     
    — Je te rapporte
ton costume et ton casque demain, fit Laurette en traversant la rue pour
rentrer chez elle à son tour.
     
    Quand Annette vit
l'état dans lequel sa fille rentrait à la maison, elle laissa éclater sa
mauvaise humeur.
     
    — As-tu vu de
quoi t'as l'air ? lui demanda-t-elle en s'approchant.
     
    — Ben, m'man, je
pouvais pas savoir qu'il était pour nous tomber un orage sur la tête juste au
moment où on revenait.
     
    — Ben non, se
moqua sa mère. Je suppose que t'es pas encore assez vieille pour comprendre
qu'on apporte un parapluie quand de la pluie s'annonce.
     
    — J'y ai pas
pensé, se défendit sa fille.
     
    — T'aurais pas pu
au moins attendre à l'abri que ça se calme un peu ?
     
    — Ben non. Où
est-ce que vous vouliez que j'aille?
     
    — En tout cas,
j'espère que personne t'a vue arrangée comme ça, fit Annette. La robe collée
sur le dos. Des plans pour ruiner cette robe-là et tes souliers. Là, va te
changer et étends ton linge sur la galerie pour le faire sécher.
     
    La mère de
famille ne songea pas à demander à sa fille si elle avait apprécié son
expérience d'un bain public. Cependant, elle devina rapidement que cela ne
l'avait guère enchantée puisqu'elle ne demanda pas à renouveler l'expérience
durant l'été.
     
    À la fin du mois
d'août, Laurette et Gérard firent le bilan de leur première année de
fréquentation. Le jeune homme était allé rendre visite à ses parents une
demi-douzaine de fois durant cette période, mais ceux-ci n'étaient
     
    jamais venus le
voir. Comme le jeune homme le reconnaissait volontiers, il n'aurait pu recevoir
dignement les siens dans la petite chambre que les Charpentier lui
sous-louaient.
     
    Laurette n'avait
donc jamais rencontré la famille de son amoureux parce qu'il n'était pas
question que ses parents la laissent aller à Saint-Hyacinthe. Il en avait été
vaguement question à Pâques, mais Annette Brûlé s'y était vivement opposée.
     
    — T'iras pas là
toute

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