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Des rêves plein la tête

Des rêves plein la tête

Titel: Des rêves plein la tête Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
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chaleur demeura insupportable. A
son réveil, la jeune fille s'inquiéta.
     
    — On dirait qu'il
va mouiller, dit-elle à sa mère.
     
    — Ce serait tant
mieux. Ça va peut-être rendre l'air plus respirable.
     
    — J'espère que ça
nous empêchera pas d'aller au bain.
     
    — C'est sûr que
t'iras pas courir sur la rue De Lorimier s'il fait mauvais, affirma sa mère sur
un ton sans appel.
     
    Au milieu de
l'avant-midi, le temps n'avait pas changé et Laurette s'empressa d'aller
emprunter le costume de bain de son amie. Quelques minutes plus tard, enfermée
dans sa chambre, elle éprouva un réel soulagement en constatant qu'elle pouvait
l'enfiler sans aucun problème.
     
    — Viens me
montrer ça, lui ordonna sa mère en train de raccommoder des vêtements dans la
cuisine.
     
    Quand elle vit sa
fille s'avancer dans la pièce vêtue d'un pantalon bouffant noir s'arrêtant aux
genoux et d'une espèce de robe aux manches courtes de la même couleur et
boutonnée jusqu'au cou, elle eut une grimace de désapprobation.
     
    — Je trouve que
c'est pas mal indécent, dit-elle.
     
    — Mais m'man, je
montre rien, protesta Laurette. C'est la mode. En plus, Suzanne m'a dit qu'il y
a juste des filles.
     
    — Il manquerait
plus qu'il y ait des hommes ! s'exclama sa mère.
     
    Après le dîner,
la jeune fille prit la direction du bain Laviolette en compagnie de son amie. A
leur arrivée devant
     
    l'immeuble en
brique rouge situé presque sous le nouveau pont, elles virent une quinzaine de
jeunes filles et de femmes attendant patiemment devant la porte. Lorsqu'elle
s'ouvrit enfin, toutes se précipitèrent à l'intérieur. En quelques minutes,
elles revêtirent leur costume de bain et se coiffèrent d'un casque, mais à la
surprise de Laurette, chacune dut passer sous la douche avant de pénétrer dans
la vaste salle où se trouvait la piscine. Elle fut alors moins étonnée par la
taille de cette dernière que par la forte odeur de chlore qui s'en dégageait.
     
    — Mais ça sent
ben l'eau de Javel, dit-elle à Suzanne en s'avançant vers l'extrémité de la
piscine où trônaient deux tremplins.
     
    — Viens à l'autre
bout, lui conseilla son amie en l'entraînant. Là, c'est trop creux pour toi si
tu sais pas nager.
     
    Laurette la
suivit et se laissa glisser dans trois pieds d'eau. Elle éprouva une telle
impression de rafraîchissement qu'elle fut incapable de retenir un cri de joie.
     
    — Que ça fait du
bien ! s'écria-t-elle en s'avançant dans l'eau de manière à en être recouverte
jusqu'aux épaules.
     
    Elle demeura
appuyée contre le bord de la piscine durant un long moment à savourer
l'agréable sensation de l'eau fraîche sur son corps. Suzanne, debout à ses
côtés, finit par plonger sous l'eau et ne reparut à la surface que quelques
instants plus tard, à une bonne distance de son amie.
     
    — Montre-moi
comment on fait ça, lui demanda Laurette, enthousiaste.
     
    Suzanne lui
expliqua la manœuvre et Laurette réussit à l'imiter assez bien.
     
    — Je suis pas
capable d'ouvrir les yeux dans l'eau, ça chauffe trop, se plaignit-elle.
     
    — C'est à cause
du chlore qu'ils mettent dans l'eau, lui expliqua Suzanne.
     
    Les deux jeunes
filles s'amusèrent un long moment. Puis, Suzanne sortit de la piscine en disant
:
     
    — Regarde-moi ben
faire.
     
    Son amie prit la
direction du plus petit tremplin sur lequel elle monta. Elle s'avança au bout
de la planche et sauta pieds joints dans l'eau.
     
    — T'as vu ça ?
cria-t-elle fièrement à Laurette après être revenue à la surface. Il y a juste
à retenir sa respiration en sautant.
     
    — Moi aussi, je
suis capable de faire ça, fit Laurette en sortant de la piscine à son tour.
Attends.
     
    — Aie ! Fais
attention, la mit en garde Suzanne. Il y a huit pieds d'eau à cette place-là.
     
    Mais Laurette ne
l'entendit pas. Elle marcha rapidement à l'autre extrémité de la piscine, monta
sur le tremplin, prit un élan et s'élança dans le vide, les pieds en avant, les
yeux fermés et la respiration bloquée. Elle s'enfonça profondément dans l'eau.
Elle eut alors l'impression qu'elle se noyait tant la descente durait
longtemps. Elle eut beau se débattre, elle n'en atteignit pas moins le fond.
Paniquée, elle se débattit pour se retrouver à l'air libre. Elle manquait d'air
et crut qu'elle allait mourir. Elle fit des mouvements désordonnés pour
remonter à la surface. A l'instant où elle allait réussir, sa tête

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