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Des rêves plein la tête

Des rêves plein la tête

Titel: Des rêves plein la tête Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
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attendit
avec une impatience croissante d'être appelée, tout en surveillant du coin de
l'oeil la progression trop lente des aiguilles de l'horloge murale. Quand
celle-ci marqua une heure cinq, Laurette, énervée, se leva. Entretemps, trois
dames avaient envahi la salle d'attente et patientaient elles aussi.
     
    — J'ai
rendez-vous à une heure, dit-elle à la secrétaire. Comment ça se fait que le
docteur soit pas là ?
     
    — Il peut avoir
été retenu par un malade ou avoir été appelé pour une urgence, madame,
répondit-elle sèchement. Si vous voulez revenir une autre fois, je peux annuler
votre consultation.
     
    — Non. Je vais
l'attendre, dit Laurette avant de retourner s'asseoir.
     
    A peine
venait-elle de reprendre sa place que la porte du bureau s'entrouvrit pour
livrer passage à un homme âgé d'une trentaine d'années.
     
    — Madame Morin,
s'il vous plaît, appela-t-il en s'effaçant pour que sa patiente puisse entrer
dans la pièce.
     
    Les jambes un peu
tremblantes, Laurette se leva et pénétra dans le bureau du médecin, en se
demandant par où il était arrivé. Alors qu'il remplissait son dossier, elle
remarqua qu'il y avait une autre porte au fond de la pièce qui donnait sur
l'extérieur. Après avoir procédé à son examen, Albert Miron déclara :
     
    — Ma petite
madame, il y a pas d'erreur, vous êtes enceinte, lui déclara-t-il. Toutes mes
félicitations.
     
    Même si elle
s'était attendue à cette confirmation, le cœur de Laurette eut un raté.
     
    — Je pense que
vous avez un peu moins de trois mois de faits. Vous devriez avoir votre bébé à
la fin du mois d'août. Vous m'avez l'air en bonne santé, il devrait pas y avoir
de problème, ajouta-t-il avec un large sourire. Inquiétez-vous pas. tout va
bien se passer. Vous allez revenir me voir à la fin du printemps pour voir si
tout se passe bien.
     
    Quand la jeune
femme quitta le bureau du praticien, elle avait l'impression de marcher sur un
nuage tant elle était heureuse. Elle allait avoir son premier enfant. Elle
imaginait déjà la joie qu'elle allait faire à Gérard, puis à ses parents en
leur apprenant la grande nouvelle.
     
    De retour à la
maison, son appétit était revenu et elle s'empressa de manger quelque chose
avant de préparer le souper.
     
    Quand Gérard
rentra de son travail, elle acheva de dresser le couvert pendant qu'il prenait
place dans sa chaise berçante et ouvrait La Presse.
     
    — Ma mère est
venue faire un tour, lui dit-elle.
     
    — Est-ce qu'il y
avait quelque chose de neuf? lui demanda-t-il par politesse.
     
    — Non. Elle était
juste inquiète parce qu'on n'était pas allés la voir de la semaine.
     
    Gérard ne dit
rien, se contentant de tourner une page de son journal.
     
    — Je lui ai dit
que dans mon état, on pourrait peut-être pas y aller aussi souvent,
ajouta-t-elle, sans avoir l'air d'y toucher.
     
    — C'est sûr,
dit-il, n'ayant prêté, de toute évidence, aucune attention à ce qu'elle venait
de dire.
     
    — Aie, Gérard
Morin ! As-tu entendu ce que je viens de te dire ? lui demanda-t-elle en
haussant la voix tout en se plantant devant lui.
     
    — Quoi ? Quoi ?
Qu'est-ce qu'il y a ?
     
    — Qu'est-ce que
je viens de te dire ?
     
    — Ben, que ta
mère est venue aujourd'hui, répondit-il, agacé par cet éclat dont il ne
comprenait pas la raison.
     
    — C'est pas ça
pantoute que je viens de te dire, fit sa femme. Je viens de te parler de mon
état.
     
    — De quel état tu
parles, cybole ? explosa-t-il.
     
    — Je suis en
famille ! Comprends-tu ça ?
     
    Les yeux de
Gérard s'arrondirent brusquement et il se leva de sa chaise après avoir laissé
tomber son journal sur le linoléum.
     
    — C'est pas vrai
! s'exclama-t-il, comme s'il avait de la peine à croire une telle nouvelle.
     
    — Je suis allée
chez le docteur cet après-midi, c'est pour l'été prochain, annonça
triomphalement sa femme. Es-tu content ?
     
    — Rien pouvait me
faire plus plaisir, admit Gérard en la prenant dans ses bras pour l'embrasser.
Ça, c'est toute une nouvelle. Mon père et ma mère vont être ben contents,
     
    eux autres aussi.
Après le souper, je vais leur écrire un mot pour leur apprendre ça.
     
    — C'est correct,
accepta sa femme. Après, on ira chez mon père pour leur apprendre la bonne
nouvelle.
     
    Le repas se prit
dans une atmosphère euphorique. Laurette et son mari discutèrent de la pièce où
ils allaient installer l'enfant, des choses de

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